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Vivre en meute

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Message par Talyk Dim 6 Jan 2019 - 23:46

Commençons tout d’abord par la vie au sein de la meute. Elle est très riche et n’a rien d’un long fleuve tranquille. Il est temps d’en décortiquer le fonctionnement.


Régler les conflits

Au sein d’une meute, il y a souvent de petits conflits, des disputes sans grandes conséquences. La plupart de ces petits problèmes sont résolus par la part humaine de l’âme-double, en ayant simplement recours à la discussion entre membres de la meute ou, au besoin, à l’arbitrage de l’alpha. Les règles de Meute prévoient notamment le recours aux Relations pour aider à trancher les discussions entre joueurs.

Néanmoins, Louves et Loups ont une autre coutume ou, plutôt, une pulsion instinctive. Il s’agit du Défi. Un Défi est un affrontement du regard, les yeux dans yeux : le regard d’un Neuri se plante dans les yeux d’un autre et n’en bouge plus. Le tout est souvent accompagné de retroussements de lèvres ou de babines et de grondements. Le premier qui détourne le regard a perdu et le litige est réputé résolu en faveur du vainqueur.

Le Défi peut aussi être utilisé pour simplement intimider un autre Neuri et établir un rapport de force favorable. À ce titre, les Défis sont courants quand une meute en rencontre une autre. Enfin lorsqu’un membre de la meute voit son Loup s’agiter fortement, l’Alpha ou un autre Loup plus dominant peut tenter de le calmer en réussissant un Défi. Le Défi n’est cependant pas suffisant pour régler les litiges plus graves ou opposant plusieurs Neuris.


Les sanctions et l’Oméga

Lorsqu’un Alpha désire sanctionner un membre de la meute ou un Neuri présent sur son territoire, il a toute latitude pour ce faire. La violence peut être une option, si besoin avec l’aide du reste de la meute. La mise à mort est rarissime mais possible, cela dépend de chaque meute et de la personnalité de l’Alpha. Le bannissement est également une alternative. Pour un membre de la meute, il s’agit d’une sanction très grave.

Mais dans l’arsenal répressif de l’Alpha, il y a une mesure moins extrême pour maintenir un minimum de discipline dans la meute. Il s’agit de l’Oméga.

Lorsque l’Alpha désire punir un des membres de sa meute, il peut le déclarer Oméga, le plus souvent pour une période assez courte. Lorsqu’il le fait, l’Oméga est rejeté au dernier rang hiérarchique de la meute. Il appartient toujours à celle-ci, mais ne peut plus prendre la parole au conseil. N’étant plus considéré comme capable d'assumer des décisions seul, il doit obéir aux autres membres. Son accès au Lien de Meute est à ce titre soumis au contrôle de l’Alpha qui devient capable d’empêcher complètement l’Oméga d’accéder au Lien.

Toute brimade reçue par l’Oméga ne suscitera aucune réaction, l’humiliation faisant partie intégrante de la leçon qu’il est censé recevoir. Ce qui est exposé ici, c’est la tradition mais chaque personnage et chaque meute sont libres de réagir comme ils l’entendent et d’éventuellement prendre la défense d’un Oméga brimé.

Le principe est qu’un Oméga est considéré comme un enfant un peu irresponsable et dont il faut reprendre fermement l’éducation. Cette sanction est censée piquer l’ego du Neuri, stimuler son sens des responsabilités et lui faire comprendre le fragile équilibre du groupe. Elle est aussi un rappel pas forcément subtil de l’autorité de l’Alpha.


L’Omega

Lorsqu’un Neuri se voit infliger une période d’Oméga, il ne peut puiser dans le Lien de Meute qu’avec l’accord de l’Alpha. Chaque fois qu’un Oméga s’énerve ou tente de prendre part à une décision de la meute, la Jauge de Prégnance de tous les autres membres de la meute augmente d’un cran.


Le recours à l’Oméga est naturel et bien perçu par les Loups. Les Hommes ont souvent un avis très différent sur cette pratique ! Certaines meutes ne l’utilisent donc jamais. D’autres considèrent qu’elle est un moindre mal par rapport aux sanctions physiques ou au bannissement, voire qu’elle a des vertus pédagogiques, et y ont régulièrement recours.


La Contestation

La Contestation est une autre tradition des meutes de Neuris. Comme toutes les traditions, elle n’est suivie que selon le bon vouloir de chaque meute. Parfois une Meute ne peut ou ne veut plus continuer avec son Alpha. Un membre de la meute doit alors contester l’Alpha actuel et se positionner comme candidat au leadership. Il doit le faire en personne : un Neuri de la Meute ne peut représenter un autre Neuri.

C’est un événement traumatisant pour une meute qui ne doit en aucun cas être pris avec légèreté. Chaque membre doit alors choisir son camp. Le Lien de meute est scindé en deux, un pour chaque prétendant. S’il y a de chaque côté au moins trois individus, deux meutes sont formées. Il est alors possible d’en rester là et de négocier le partage du territoire.

Mais il est également possible d’unifier de nouveau les deux groupes si aucune des deux parties n’est assez nombreuse pour composer une meute. Pour cela, les deux Alphas doivent s’affronter en duel. Il s’agit d’un combat dont les règles peuvent évoluer selon chaque meute. Certaines imposeront un duel sous forme de loup, d’autres à l’épée ou au pistolet… Au cas où la tradition de la meute ne serait pas claire, c’est l’Alpha en poste qui choisit la forme de l’affrontement, mais cela doit rester une forme de combat, à moins que les deux duellistes ne soient d’accord pour un autre type de duel.

Un prétendant sans aucun soutien peut décider d’affronter son adversaire, à condition de bien être un membre de la meute. Évidemment, affronter seul un adversaire qui bénéficie de la totalité du Lien de meute est une quasi-certitude d’échec cuisant, même si le prétendant est un meilleur combattant.

Le combat s’arrête dès que l’un des deux belligérants tombe inconscient ou abandonne. Nul ne doit intervenir, quel que soit le déroulement. Le vainqueur récupère l’ensemble de la meute qui doit alors le reconnaître comme Alpha : c’est la Tradition. Dans les faits, les plus rebelles font mine de s’incliner et quittent la meute à la première occasion. Le vainqueur a toute latitude sur le vaincu. Il peut le mettre à mort, lui infliger une période d’Oméga, le bannir ou le garder au sein de sa meute.

Bien entendu, le nouvel Alpha peut également être contesté mais la Tradition veut qu’on lui laisse le temps de récupérer de son premier combat.


Contestation et Lien de meute

Lorsque deux prétendants se font face en bénéficiant chacun de soutien dans la meute, le Lien de meute se coupe en deux. Chacun des groupes reconstitue son propre Lien de meute en additionnant les Relations que les membres de chaque groupe entretiennent les uns avec les autres, à condition de compter au moins trois membres (en dessousde ce nombre, aucun Lien de meute n’est constitué). Lors du duel, chacun des prétendants pourra piocher dans le Lien de son petit groupe de la manière dont il le souhaite.


Vie de couple et reproduction

Les meutes abritent assez souvent un ou plusieurs couples voire des familles entières. Les Neuris célibataires, quelle que soit leur orientation sexuelle, sont en général libres de trouver leurs partenaires en dehors de la meute parmi les humains. Mais il existe toutefois des meutes tout aussi traditionnelles que certaines familles humaines imposant des unions forcées à leur progéniture.

Pour des raisons diplomatiques, le libre choix parmi les humains est largement préférable à la rencontre entre Neuris de meutes différentes. En effet, choisir comme partenaire un Neuri d’une autre meute peut entraîner des luttes pour la domination des territoires et causer des perturbations dans le cycle de réincarnation des Âmes-Loups. Un Loup ou une Louve peut se réincarner dans l’autre meute. Bien entendu, les jeunes ne font pas toujours ce qu’attendent leurs parents et des situations à la Roméo et Juliette surviennent parfois.

L’union de deux Neuris donne naissance à un enfant qui sera un lycanthrope dans la majorité des cas, même si quelques exceptions peuvent se produire. Malgré la déception, l’enfant humain n’est pas rejeté et reste souvent dans l’entourage de la meute. Il n’appartiendra jamais à la meute mais reste de la famille.

Les unions entre humain et Neuri sont très peu souvent fécondes. Néanmoins, une grossesse peut survenir. Dans ce cas, l’enfant est un potentiel, un descendant de Neuri qui peut, à l’adolescence, se révéler être un lycanthrope. Cette probabilité est cependant nettement plus faible que pour un enfant d’un couple Neuri.

Plus compliqué, les descendants de cet enfant auront également une petite chance de devenir des Neuris habités par une Âme- Loup. Il est dès lors très important pour une meute de surveiller sa lignée parmi les humains : il s’agit de ne pas rater l’émergence d’un Loup de la meute loin de celle-ci et d’éviter les drames, la violence et le manque de discrétion que peuvent provoquer les premières sorties d’un Loup Révélé dans une famille humaine ou un collège.

C’est entre autres ce qui a poussé les Neuris à s’intégrer à toutes les cultures au fil des siècles, se fondant dans le décor pour rester au plus près, à leur insu, des familles humaines dans lesquelles coulait leur sang. Les meutes suivent donc méticuleusement leurs descendances humaines, utilisant pour cela un registre répertoriant les familles susceptibles de voir naître un Neuri dans le futur afin que ne soit jamais oublié un individu susceptible, un jour, de se révéler un des leurs.


Le Registre et le contrôle des potentiels

Tenir ce registre est un travail fastidieux, qui s’étend sur des décades. On comprend dès lors que la plupart des meutes encouragent leurs membres à un comportement responsable : éviter de trop multiplier les partenaires et avoir recours à la contraception pour limiter les risques.

Lorsqu’un Loup se révèle chez un potentiel et qu’une meute l’a repéré, les choses vont très vite. Le plus souvent, la meute va enlever l’adolescent, le couper de sa famille et de toutes ses relations humaines. Plus tard, son éducation faite et la sécurité de tous assurés, le nouveau Neuri pourra, s’il le souhaite, se rapprocher de sa famille via un pieux mensonge. Le plus souvent, on prétexte une fugue, parfois couverte au niveau des autorités humaines par les Luparis, si la meute a un arrangement avec les chasseurs.

Dans la majorité des cas, les Neuris s’attendent à voir s’incarner dans un jeune adolescent un Loup connu de la meute et dont le dernier hôte est décédé. Ils n’ont toutefois aucun moyen de savoir à l’avance quel Loup précis se manifestera. Il arrive qu’il y ait des imprévus : un Loup inconnu voire un Loup appartenant à une autre meute, alliée ou non. La prise en charge de ces cas peut se faire de différentes manières, de la plus diplomatique à la plus brutale, en fonction des meutes.

En sus de suivre les Potentiels, le Registre note également le nom des Loups de la meute tout comme ceux des meutes voisines, voire des Solitaires, afin d’être en mesure de reconnaître plus facilement tout Loup nouvellement incarné. On comprend alors à quel point le registre est un document précieux pour la meute, une véritable mine d’informations et d’histoire sur celle-ci. Il peut attirer la convoitise des meutes rivales, de Solitaires ou même d’autres acteurs du monde occulte. Pensez à ce que pourrait en faire un loutier… La perte d’un tel document est une véritable catastrophe. Cela explique qu’il soit le plus souvent rangé dans la Tanière elle-même et que des précautions de sécurité soient prises.

Un membre de la meute est souvent nommé par l’Alpha pour faire office d’Archiviste et pour tenir le Registre. C’est une grande responsabilité. Dans certaines meutes, seuls l’Archiviste et l’Alpha peuvent accéder au registre.


Potentiel chaos

Il arrive malgré tout qu’un Neuri se révèle en l’absence de toute surveillance. Laissé à lui-même, si les choses se passent bien, il peut devenir un Solitaire. Adulte, il pourra éventuellement chercher à retrouver la meute d’origine de son Loup ou, à défaut, une autre meute qui l’accepterait.

Mais il peut également devenir fou et causer d’énormes problèmes avant d’être trouvé, et le plus souvent tué, par une autre meute ou des chasseurs.


Famille alliée

L’enlèvement des jeunes Neuris n’est pas la seule possibilité.

Certaines familles humaines ont donné naissance à de nombreux Neuris et sont devenues, avec les années, de véritables alliés des lycanthropes, même pour les individus qui ne révèlent pas de Loup.

Il arrive également que des femmes Neuris donnent naissance à des enfants qui resteront humains, fondant une lignée capable de donner naissance à des lycanthropes plus tard, tout en maintenant de bons rapports en tant qu’humains avec la meute.

Ce genre d’alliance est précieuse et permet à la fois une plus grande discrétion et une emprise plus forte sur le territoire. Comme toujours, un allié est à la fois une force et une faiblesse car les familles humaines, si elles sont prises pour cible par les ennemis de la meute, ne peuvent compter que sur celle-ci pour les défendre.


Âmes neuves

Parfois un Neuri abrite un Loup inconnu de la meute qui contrôle le territoire, mais aussi de toutes les meutes voisines. S’il peut s’agir d’un Loup issu d’une meute particulièrement éloignée, il arrive également que ce soit un nouveau Loup. On appelle ce phénomène rare une âme neuve. Une âme neuve n’a pas accès aux Mémoires de la meute qui l’accueille.

En effet, l’âme du Loup n’est pas un loup « connu » de la meute. En réalité, il n’est pas même l’un des loups qui se réincarne depuis la fondation du peuple lycanthrope. Il s’agit bien d’une nouvelle âme-loup. Ce phénomène rarissime n’a pas d’explication unique. Souvent, c’est un rituel qui a mal tourné, ainsi en fut-il dans le cas de la Bête comme vous le verrez dans la partie consacrée au Gévaudan. Une âme neuve est généralement un Neuri tourmenté, particulièrement puissant et annonciateur de tempêtes à venir capables de bouleverser la meute voire l’ensemble des Neuris d’une région ou d’un pays.

On raconte que plus rarement encore, il arrive que l’apparition d’une âme-neuve soit la récompense mystique d’une union entre Neuris profondément liés malgré des événements tragiques et contraires. Il est difficile d’établir la véracité de cette rumeur car l’histoire n’a pas gardé trace de ces naissances miraculeuses.
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