Force et Honneur - Récits

Mes compagnons de route et moi étions sur la planète Dreer à la recherche d’un travail nous permettant de continuer notre voyage.
Au cours de nos investigations, nous apprîmes que la corporation CEDRO DES-ENG cherchait quelques personnes pour une petite mission. Nous nous rendîmes sur place et nous y rencontrâmes un certain Bartémus qui travaillait pour Alsimus CEDRO, il nous proposa de retrouver un vaisseau de transport léger, sa cargaison et son équipage, surtout la copilote, Estanza CEDRO, la fille du Maganat en personne.
Le vaisseau en question aurait disparu dans le système Delf dans le secteur Delft B-31. Nous cherchâmes des informations sur le système en question et nous apprîmes qu’il n’y avait qu’une seule planète habitable, la planète Delf 5 et que dans ce système, il y avait également des pirates qui sont en activité, connus sous le nom de « La Légion Labbard », ces derniers n’étant pas sanguinaires, ils obéissaient à un code d’honneur et ne tuaient que si nécessaire.
Nous prenons la route du système Delf, à notre arrivée, nous scannâmes les environs et détecté des résidus de combat entre plusieurs vaisseaux. Nous nous sommes dirigés vers le lieu des combats afin de voir si nous ne trouverions pas des traces du vaisseau disparu, au cours de cette exploration des débris endommagèrent nos scanners mais Yolt, n’écoutant que son courage (ou sa stupidité), s’équipa et sortit pour aller récupérer notre scanner afin que nous puissions le réparer. Yolt réussit à le récupérer.
Nos recherches furent infructueuses donc nous partîmes vers la seule planète habitable, en arrivant dans l’atmosphère de Delf 5, nous nous mîmes à la recherche du vaisseau mais pas trop proche de la civilisation mais plutôt éloigner de cette dernière comme le ferait des pirates. Avec le scanner endommagé cela nous prit un certain temps avant de trouver les traces d’un atterrissage en catastrophe. Nous nous posâmes à une distance raisonnable des lieux de crash.
Suta Ame, la pilote, prit la décision de réparer le scanner, alors que Yolt et moi allions explorer le lieu de crash ainsi que l’épave afin d’y trouver des informations. Très vite, nous eûmes besoins des compétences de Suta afin de poursuivre nos investigations. Une fois à l’intérieur du transporteur, nous découvrîmes ce qui restait de la tourelle à canon qui fut détruite lors d’un combat spatial, aucune trace de la cargaison, donc nous dirigeâmes vers le cockpit où nous trouvâmes les restes du pilote qui avait été tué par quelqu’un à l’intérieur du vaisseau.
Tout à coup, le vaisseau grinça et bougea de manière inquiétante, nous nous dirigeâmes tous vers la sortie, Suta et moi réussirent à sortir alors que Yolt chuta durement et je décidai de lui prêter main forte. Yolt s’en sortit in extremis avec mon aide avant qu’un Gossglok ne fit tomber dans son trou le vaisseau d’un simple coup de patte. On le laissa continuer tranquillement son périple car il n’avait aucune intention belliqueuse à notre encontre.
Lors de notre exploration, à l’extérieur du vaisseau, nous avions découvert des traces de véhicules et nous prîmes la décision de les suivre avec le vaisseau et de nous poser dès que serions assez proche du campement où se dirigeaient les traces. En fin de journée, nous trouvâmes le camp en question. À la tombée de la nuit, nous décidâmes de pénétrer à l’intérieur en toute discrétion ce qui ne fut pas facile au début pour Yolt et pourtant nous réussîmes à entrer sans nous faire voir.
Je proposai à mes compagnons d’aller plus avant dans le campement mais seule afin de réduire les risques de se faire prendre. Au cours de mon exploration, je surpris une discussion entre un certain « Labbard » et une voix féminine, cette dernière lui expliquant qu’elle avait fui le Maganat CEDRO afin d’échapper à un mariage forcé entre elle et un vieil ami de son père, l’homme lui expliqua à son tour que cette vie n’était pas faite pour surtout que son père avait sans doute envoyé des gens à sa recherche. Il prit congé de la femme en lui disant qu’il allait réfléchir à la question et lui demander de faire pareil.
J’attendis que Labbard sortît et je me glissai à l’intérieur afin de m’entretenir avec la femme. Elle m’accueillit avec une arme braquée sur moi alors que moi, j’avançais vers elle sans arme en lui disant que je ne voulais que discuter avec elle. Après plusieurs minutes, Estanza accepta de m’écouter et je lui dis que je comprenais fort bien ce qu’elle pouvait ressentir par rapport à ma propre expérience et que j’avais peut-être une solution. Elle me répondit qu’elle devait en parler avec Labbard et que moi je devais également en parler avec mes compagnons.
Nous convînmes d’un rendez-vous commun entre elle, Labbard, mes compagnons et moi et qu’aucun mal ne nous serait fait. J’expliquai mon idée devant tout le monde en précisant que nous allions y perdre une belle somme de kublars, Estanza répondit qu’elle nous paierait. Le plan était simple nous allons faire croire à notre disparition, corps et âme, comme le précédent transporteur, ainsi Estanza serait libre et nous rejoindrions la Légion. Labbard accepta et nous demanda de faire allégeance, ce que firent mes compagnons, quant à moi, Labbard comprit que je ne pouvais prêter allégeance mais qu’il avait ma parole.

Cette sale histoire du SPV avait tout changé dans ma vie. J’étais un fuyard désormais. Certes les techno-assassins en récupérant toute la drogue avaient obtenu ce qui était le plus important pour eux. Mais cette machine bureaucratique obscurantiste me laisserait-elle tranquille? Parce qu’après tout, le SPV m’avait aussi ouvert les yeux. Et la lumière, ce n’était certainement pas leur fonds de commerce à ces vautours.
J’avais fui donc. Fui loin, aux confins de l’Empire, là où mon insignifiance serait peut être oubliée par les techno-assassins. Mais hélas, j’étais aussi traqué par un drôle de truc, qui me poursuivait, me hantait : La Vérité. L’envers du décor, révélé par le SPV transformait ma vision et ma lecture des choses. Et lorsque je me retrouvai seul à attendre mes futurs coéquipiers dans la chambre de l’hôtel minable de l’anneau rouge de Terra 402, tout ce que j’avais appris revenait me retourner le cerveau et me donnait envie d’aller me perdre dans les bras d’une homéopute en ingurgitant force ouiski pour être un instant en paix.
Finalement, je parvins à me concentrer sur ma mission. J’avais besoin de fric et lorsqu’il m’avait semblé avoir mis une bonne distance avec les technos, je m’étais posé et avais péché des infos qui m’avaient conduit à proposer mes services à un certain Capitaine Labbard.
Un drôle de zigue. Son regard clair, son petit sourire en coin ; j’avais l’impression que c’était lui qui m’avait trouvé plutôt que le contraire.
Malgré cet étrange sentiment, il m’inspirait confiance, dans sa posture, le timbre de sa voix. Il paraissait franc. Il avait certainement un coup d’avance mais ce n’était pas pour me faire tomber dans un piège. Il émanait de lui une bienveillance, une sorte de fraternité sous-jacente qui me faisait penser que lui aussi savait ce qui se cachait derrière le miroir.
Et c’est ainsi que je me retrouvai dans l’Anneau Rouge de Terra 402, au milieu des homéoputes, et cyber maquerelles, des trafiquants de toutes sortes, des tueurs de toutes engeances, des boites à partouze et casinos mafieux dans un mélange de toutes les couches de la société, de toutes les races, unis dans le plaisir de la néo Gomorrhe.
Labbard m’avait embauché pour proposer mes services à un certain Barney. Je devais être rejoint pour l’entrevue par trois collaborateurs du Capitaine. Nous formerions ainsi une équipe capable d’inspirer confiance à ce Barney pour l’affaire qu’il souhaitait nous confier et qui demandait certaines « qualités ». Mes antennes (sirop de la rue et autres mendiants) m’avaient dressé un portrait peu flatteur de ce personnage trouble. Il faudrait être sur mes gardes et la jouer finement.
Je devais donc rassembler la Team. Et lors du rendez-vous, si je vis bien le duo formé par le grand type taillé en V et la sauterelle aux aguets, je fus surpris de ne voir qu’au dernier moment le « fantôme ».
Le démonte-pneu s’appelait Yolt, et c’était un Frère de la Frange.
Le moustique mutin s’appelait Suta Ame et pilotait...comme un moustique et le fantôme était une Néo-Shabda-Oud qui n’était pas là pour rigoler et semblait avoir eu un passé difficile. Yolt semblait y être plus qu’attaché : dévoué.
Les présentations furent sommaires et nos déplacements furtifs et paranoïaques. Visiblement, je n’étais pas le seul à me cacher d’ennemis puissants.
Enfin, nous entrâmes dans la tanière de Barney, une boite branchouille, vaguement select mais avec des relents putassiers dont le nom barrait de néons clignotant la façade : « Le Délikat ».
Après s’être fait connaitre auprès du personnel, on nous dirigea vers un petit salon un peu retiré en forme de bulle.
Nous étions installés depuis un certain temps (que mit à profit Yolt pour découvrir qu’on peut être un colosse et avoir une faiblesse pour l’alcool de synthèse) lorsque la bulle pivota de matière fluide mais soudaine pour tourner son arche d’entrée vers un vaste bureau faiblement éclairé. L’équipe réagit bien et ça me rassura : En alerte, prêts à bondir tout en affichant un stoïcisme de durs. Labbard ne s’était pas trompé dans son recrutement.
Derrière son bureau, Ingam Barney pencha le buste pour apparaître dans le halo de lumière qui éclairait faiblement l’endroit et se révéler à nos yeux. Il ressemblait à un gros chat vicieux mais nous n’étions pas des souris...

Les Sirènes de Guédig (suite)

Ingam Barney nous proposa donc un travail qui consiste à lui rapporter un litre de la nouvelle drogue en vue dans les hautes sphères, et cette drogue n’est produite qu’à un seul endroit dans l’univers, sur la planète Guédig.

Pour remplir cette mission, notre commanditaire nous fournit un vaisseau avec deux de ses hommes pour le piloter ainsi qu’un laisser-passer afin de pouvoir nous poser sur Guédig car cette planète est sous le joug de la Sainte Eglise Industrielle (SEI).





Nos pilotes, Kutrix et Yarn, étaient trop sous le pouvoir du Nécrorêve pour pouvoir les éveiller au monde réel malgré nos infructueuses tentatives au cours de notre voyage. Quand nous arrivâmes près de notre destination, nous pûmes voir l’énorme blocus mis en place par la SEI. Notre laisser-passer fonctionna mais nous ne savions pas pour combien de temps, nous devions donc agir vite.

Une fois sur la planète, nous découvrîmes une végétation luxuriante, pour une fois, la SEI n’avait pas lancé le processus de terraformation ici, ce qui est une grande chance pour ses habitants ainsi que pour Suta Ame qui se sentit vraiment en harmonie avec elle-même pour la première fois depuis que je la connaissais. La seule ombre sur ce tableau magnifique était l’immense tour noire de la SEI ainsi que le ballet incessant de leurs robots-sphères.



Nous décidâmes d’aller vers le village des autochtones qui se trouve à trente minutes de bateau de l’astroport. En chemin, nous fîmes la connaissance de notre pilote de bateau et au fur et mesure de notre discussion, nous en apprîmes un peu plus sur cette drogue, le Lait de Guédig, mais il resta vague et nous dit d’aller voir la chef du village, une certaine Eris, qui allait nous en dire plus, nous le remerciâmes pour son accueil et ses informations.



Nous n’eûmes aucun mal à trouver la dirigeante du village, nous en apprîmes plus sur le fameux Lait de Guédig qui n’est autre que le lait nourricier des sirènes de Guédig qui sont maintenues en captivité dans l’immense tour de la SEI. Je demandai à Eris si nous pouvions discuter en particulier, ce qu’elle accepta et lors de cette discussion, je lui demandai quelles étaint les effets du lait de Guédig et elle me répondit que cela permettait de rentrer en transe mais que cela pouvait être mortel si on en abusait. Je lui expliquai ce que je suis et elle me répondit qu’elle s’en doutait.

Eris nous propose de l’accompagner le soir même voir quelques choses de particulier ce que nous acceptâmes avec joie. Ce à quoi nous assistâmes est tellement beau qu’il est indescriptible, je pense que chacun à ce moment vécut une expérience unique et mystérieuse.

Durant la nuit suivante je fis un rêve étrange d’une voie qui me demande de l’aide sur une lointaine planète, Yathib.

Le lendemain matin, nous nous concertâmes et nous proposâmes à Eris de nous aider à libérer les sirènes de leur prison et de leur torture et c’est là que nous apprîmes qu’il y a une résistance locale qui envisageait de faire la même chose. Nous commençâmes à préparer notre sauvetage quand nous apprîmes qu’un petit groupe de nobles devait venir en visite sur Guédig et là, nous eûmes l’idée de nous joindre à leur visite afin de pouvoir agir de l’intérieur et permettre à nos nouveaux amis de libérer les sirènes, nous allions leur donner un moyen de savoir quand agir.

Nous nous dirigeâmes vers l’astroport afin de nous présenter à cette noble délégation. Cette délégation était composée de trois nobles, un homme et deux femmes dont la plus jeune ne semblait pas être sous l’emprise du Nécrorêve, ainsi que leur garde personnelle, dont un sergent Endogarde.



Nous nous présentâmes comme des personnes envoyées par le Maganat Cedro afin de proposer nos services de transport pour le Lait de Guédig. Cela sembla les intéresser. Nous arrivâmes devant la tour pour la visité et grâce à l’intervention de la délégation nous pûmes pénétrer et commencer la visite. Une fois arrivés au niveau des cuves où étaient enfermées les sirènes, le spectacle était écœurant, pendant que notre guide nous expliqua comment tout cela fonctionnait, je fis semblant d’avoir un malaise afin d’ouvrir les vannes afin que les autochtones puissent pénétrer dans le complexe par la mer. Cela déclencha une alarme et quelques instants plus tard, nos alliés firent leur apparition et le combat commença.



Je décide de m’en prendre à l’Endogarde car c’était sans aucun doute le plus dangereux. Il tomba rapidement au sol, mort, suite à deux puissantes attaques psychiques, mes compagnons et nos alliés se débarrassèrent du reste des gardes. Nous proposâmes aux nobles de racheter leur liberté sauf pour la plus jeune qui serait notre garantie contre toute représaille de leur part et que cela faisait partie de notre contrat avec le Maganat Cedro, ce qu’ils acceptèrent sans la moindre protestation.



Une fois sortie du complexe, nous nous dirigeâmes vers le village et là nous apprenons que la majorité des sirènes furent sauvées et d’ailleurs Eris me proposa une chose que je pensais impossible et que j’acceptai immédiatement.

Notre petit groupe reprit la mer, et là il y eut une cérémonie afin de me retirer les aiguilles que j’avais dans la tête, ce qui me plongea dans l’inconscience et déclencha une autre vision. Une fois revenue à moi, nous rentrâmes au village et nous prîmes congé de nos nouveaux amis et je leur promis de leur venir en aide dès qu’ils en auraient besoin, une fois à l’astroport nous libérâmes nos nobles invités et reprirent la direction de Terra 402 avec deux litres de lait de Guédig non raffiné donc sans aucun effet pour notre commanditaire.

Nous retrouvâmes Ingam Barney et nous lui remîmes le précieux liquide et il nous paya notre dû. Et là nous assistâmes à l’annonce de ce qui s’est passé sur Guédig, ce qui poussa notre cher commanditaire à prendre congé de nous rapidement.

Nous rentrâmes enfin auprès de Labbard et nous expliquâmes ce qui s’était réellement passé sur Guédig et qu’il fallait trouver un moyen de le rendre public, je lui annonçai aussi que je devais me rendre sur Yathib au plus vite, il nous demanda de faire quelque chose avant de nous laisser partir pour Yathib, ce que nous acceptâmes.