Récit de Beate Neumann, initiée de Myrmidia
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Récit de Beate Neumann, initiée de Myrmidia
Chapitre 1 : Le mystère des Collines Stériles
L’auberge de Hermsdorf. Probablement ma meilleure chance de trouver des aventuriers assez téméraires pour m’accompagner aux Collines Stériles. Et au vu de la requête demandée par Dame Gudrunn, du courage ne serait pas de trop pour affronter les dieux seuls savaient quoi…
En pénétrant à l’intérieur de l’auberge, mon regard ne s’éternise que très peu à travers les différents individus. Un groupe en particulier m’intrigue, et pas des moindres, composé de deux Elfes, une Halfling, un Nain et une enfant humaine. Une compagnie aussi diverse était souvent synonyme d’aventuriers, regroupés dans une quête commune… ou bien contraints de voyager ensemble avec des objectifs bien différents les uns des autres. Mais cette diversité pouvait parfaitement convenir dans ma quête, ce pourquoi je m’approche d’eux, me présentant et leur demandant si je peux me joindre à leur table.
L’un des Elfes, un certain Ema, accepte avec grand enthousiaste ma compagnie. Les Elfes étant réputés pour être de nature assez froide et distante (Il n’y avait qu’à voir Dame Andréalania, beauté de flammes entourée d’une pure aura glaciale), cela était curieux, mais agréable à voir ! Je suis toutefois décontenancée par la question directe de Dame Aubeline Ventregrog, l’Halfling… qui me demande si je serais intéressée pour devenir parent. Curieuse introduction… Ne comprenant pas de suite sa profonde envie de se séparer de l’enfant qui les accompagnait, je rétorque qu’être mère n’était pas dans mes objectifs immédiats, mon désir de servir Myrmidia étant prioritaire. Quant à Maître Ragnar Dimzadsson, en analysant son imposante chevelure rousse et son désir constant de rechercher l’adrénaline et, surtout, le danger, je ne mets pas beaucoup de temps à comprendre sa véritable nature. Je respectais profondément les Nains, et quoique put être son affront passé (que je n’aurais pas l’audace et l’irrespect de demander), j’espérais m’en faire un allié. Bien, ce groupe hétéroclite semblait assez convenir à la tâche que j’allais leur soumettre.
Je me présente d’abord, montrant fièrement mon collier représentant les symboles de Myrmidia, une lance et un bouclier. Leur expliquant être envoyée par la Dame Supérieure du temple le plus proche, Gudrunn, je leur indique mon souhait de rejoindre les Collines Stériles, site réputé dangereux montrant depuis quelques temps, durant les nuits, des signes étranges : des lumières apparaissant de-ci de-là. Mes deux objectifs principaux : découvrir l’origine de ces étranges phénomènes et les stopper, et espérer découvrir ce qu’il était advenu de Yors Minroud, le dernier à avoir été envoyé par Dame Gudrunn pour enquêter. Maître Ragnar accepte vivement au vu de la promesse de dangers, et les autres finissent par suivre, peut-être au vu de la promesse de récompense : 10 couronnes d’or par jour, jusqu’à l’accomplissement de cette tâche et mon compte-rendu au Temple de Myrmidia d’Altdorf. Non loin d’être négligeable, il est vrai. Le temps de finir notre repas, Maître Ema, toujours aussi enthousiaste, me propose même de rejoindre leur compagnie une fois cette quête faite. J’avoue n’avoir jamais songé à rejoindre une compagnie, mon pèlerinage au service du peuple au nom de Myrmidia étant depuis le début solitaire… mais, après tout, pourquoi pas, si ce groupe s’avère convenable ?
Préférant éviter le trajet le plus direct à travers les forêts, nous choisissons de contourner par la voie fluviale. Nous décidons de prendre un bateau de Hermsdorf jusqu’à Unterbaum, la traversée durant un jour. Le voyage se fait sans encombre, et nous arrivons sereinement et reposés à Unterbaum. Le village, malgré sa petite taille, nous offre de magnifiques cascades à notre vue, et nous apprenons qu’un temple dédié à Taal, occupé par des moines, y siège. Une information que nous gardons en mémoire pour plus tard. La nuit n’allant pas tarder à tomber, une bonne partie du groupe décide de rejoindre l’auberge locale pour s’y restaurer et se reposer. Seuls Maître Ema et moi restons encore à l’extérieur : en effet, ayant aperçu non loin un moulin assez haut, j’ai l’espoir de pouvoir observer les phénomènes lumineux des Collines Stériles. Mais encore fallait-il convaincre le meunier de nous laisser y monter, et je remercie Myrmidia que Maître Ema m’ait accompagné à ce moment-là…
Ce pingre de meunier avait avancé son envie de se coucher tôt pour être en forme pour son travail le lendemain, peu enclin à nous aider à une heure aussi tardive. Une méthode diplomate n’ayant pas marché auprès de lui, j’essayais une manière plus brutale, mettant en avant le fait qu’un tel refus serait vu comme obstruction d’une enquête de l’Ordre de Myrmidia… L’unique résultat que j’obtins : une porte claquée au nez… Mes méthodes de persuasion seront clairement à revoir à l’avenir… Fort heureusement, Maître Ema avait plus de chances, sa proposition de 2 couronnes d’or réussissant à faire oublier sa fatigue à ce manipulateur de meunier et à le faire daigner nous aider. Quelle honte d’être tombée aussi bas devant un tel individu… ! Mais j’en étais reconnaissante à Maître Ema, et lui promis de subvenir à ses besoins alimentaires le temps de notre quête au vu de son sacrifice financier.
Enfin, nous pouvons rejoindre le sommet du moulin, une fenêtre nous donnant une bonne vue sur les Collines Stériles, plongées dans la pénombre au loin. Au bout d’une demi-heure, nous pensons abandonner l’espoir de voir quelque chose… quand soudain, une vive lumière se fait voir là-bas, du moins plusieurs flashs. Contrairement à mon camarade, ma vue n’était pas aussi perçante… mais au vu de la couleur verte de ces flashs, le doute commence à m’envahir… Les Collines Stériles avaient été frappées, il y a de cela longtemps, par une météorite… et je ne connaissais, de mémoire, qu’une seule matière venu d’au-delà de notre ciel avec une telle couleur… La malepierre… Si cette roche maudite était la source de ces phénomènes… notre quête deviendrait plus ardue que je ne l’aurais pensé…
Nous retrouvons ensuite nos autres compagnons à l’auberge, leur annonçant notre découverte… en essayant d’omettre la honte vécue devant ce meunier… ! Malgré que je leur laisse le choix d’abandonner s’ils le souhaitaient, aucun ne revient sur sa parole, me faisant sourire avec satisfaction : il s’agissait d’une compagnie assez… particulière… mais je ne pouvais rêver de meilleurs compagnons pour cette quête. Mais une question demeurait : que faire de l’enfant ? Hors de question, au vu des risques et de la potentielle présence de malepierre, qu’elle nous accompagne ! Nous prenons donc la décision, le lendemain matin, de la faire garder par les moines du Temple de Taal, contre une petite compensation. Et Dame Aubeline était plus que ravie de pouvoir se débarrasser un temps de l’enfant ! (Jeune fille un peu compliquée, mais… comme tous les enfants, non… ?) Maintenant, à nous de faire en sorte de revenir vivant…
Le trajet aller dure quatre jours, et les paysages boisés laissent enfin place à des collines qui, au fur et à mesure que nous nous rapprochions de notre objectif, deviennent de plus en plus… vides, presque… mortes… Et ce que nous découvrons au bout de notre voyage le confirme : une nouvelle forêt, mais qui semblait… pourrie, corrompue… L’affaire semblait plus grave que nous le pensions… Mais étant presque sûrs que nos réponses se trouveraient à l’intérieur (Notamment car nous avions vu, durant la nuit, les fameuses lueurs vertes dans cette direction), nous gardons courage et pénétrons à l’intérieur.
Ce sentiment de corruption et de mort s’accentue au fur et à mesure de notre avancée… et malgré que je puisse admettre être de constitution assez solide, je ne peux retenir mon déjeuner lorsque nous découvrons un horrible spectacle : un véritable carnage, tout de chair, de sang et de tripes. Plusieurs individus gisaient au sol, mortellement et atrocement mutilés, non seulement par les blessures qui leur avaient été infligés… mais surtout devant les horribles mutations que leurs corps avaient subies. Nouveaux membres, yeux globuleux sortant de leur peau, etc…, cela était un spectacle absolument répugnant… Et la dernière découverte suffit à nous faire comprendre l’atrocité de la situation : une bannière, plantée dans l’un des corps, représentant un triangle rouge. Mes connaissances en théologie me font comprendre qui étaient à l’origine de ce massacre, et mon sang bout : les Skavens ! Ce peuple infâme d’hommes-rats, tout était prétexte pour causer de tels massacres chez eux, au nom de leur Rat Cornu ! Et cela confirme encore plus mes doutes sur la présence de malepierre, les Skavens étant les seuls à raffoler de cette pierre maudite.
Mais une autre information nous prend de court : Maître Ema avait disparu !!!! La forêt avait-il eu raison de lui !!!??? Fort heureusement, il nous rejoint peu de temps après notre macabre découverte… mais pas seul. En effet, avec lui est un être… qu’on pourrait qualifier de mignon au premier abord, comme un écureuil tout blanc posté sur ses deux pattes arrières. Et c’est avec choc que nous comprenons… qu’il s’agit de Yors Minroud, le chercheur de Dame Gudrunn porté disparu !!! Il nous confirme alors la présence de malepierre non loin de notre position, à l’origine de son étrange métamorphose, mais aussi de l’aspect de décomposition de cette forêt. Mais à notre plus grande surprise, il nous révèle non seulement qu’il avait miraculeusement résisté aux horribles mutations qu’avaient subi ses camarades, prenant à la place cet aspect original… mais qu’il avait également la capacité d’ôter les propriétés néfastes de la malepierre en les touchant, renvoyer leur énergie mauvaise dans le ciel à force de nuits exténuantes ! Cela expliquait donc les lumières ! Yors admet que sa tâche est presque finie pour enfin libérer la forêt de cette malédiction… mais qu’un obstacle les avait récemment frappés de plein fouet, occasionnant le massacre que nous avions découvert : une attaque de Skavens, bien désireux de s’approprier cette pierre maléfique. Une vingtaine, d’après ses dires, qui n’hésiterait pas à attaquer à nouveau dès l’instant que Yors commencerait à finir son travail… Et à cinq survivants, lui inclus, contre tout un groupe d’hommes-rats, il n’y avait aucune chance de succès…
Les risques étaient grands. Même à dix, il serait difficile de venir à bout d’un tel groupe de monstres… Mais si cela était l’unique façon d’accomplir notre quête, et de débarrasser le monde de quelques-uns de ces nuisibles, il ne fallait pas hésiter. Nous acceptons donc de joindre nos forces à celle de ses camarades pour l’aider à finir sa tâche, Maître Ragnar étant le premier à dire oui. (À juste raison, les Skavens étant les plus grands ennemis des Nains, avec les Gobelins. Et puis, une telle bataille pourrait lui donner une raison de mourir avec honneur, même si cela me peinait de devoir laisser un camarade mourir par conviction) Yors nous conduit alors à la zone où se situe la malepierre. Effectivement, il a déjà accompli une grande partie de la « bénédiction », l’air est moins néfaste ; mais cela est tout de même désagréable d’avoir une telle chose à proximité… Cela… et le fait que quatre mutants nous accueillent ! Les compagnons de Yors, ayant eu bien moins de chance que lui, métamorphosés en bêtes, insectes ou monstres difformes. Mais aucun ne montre le moindre signe d’hostilité, surtout en présence de Yors. Des compagnons de bataille que je n’aurais jamais pensé avoir de ma vie, mais nous allions devoir nous en contenter.
Yors se place à côté de la malepierre. Les mutants se répartissent. Dame Andréalania et Maître Ema se placent près de Yors pour le protéger avec leur magie. Dame Aubeline armée de son arbalète, se place en hauteur dans un arbre pour avoir une vie d’ensemble. Et Maître Ragnar et moi nous plaçons au niveau de la zone la plus dégagée, étant ceux munis de la meilleure constitution. J’émets une dernière prière à Myrmidia, espérant que nous nous en sortirions… et Yors active la malepierre… L’attaque ne tarde pas à arriver, une vingtaine de Skavens arrivant de partout et nous chargeant. Maître Ragnar, deux mutants et moi faisons face au plus grand nombre… mais, surtout, à celui qui semble être leur chef : un Skaven noir, montagne de muscles et de folie meurtrière ! Cela allait être corsé…
Et la bataille est à ça de tourner court : l’un des mutants se fait tuer, trop peu de Skavens tombent sous nos coups, et surtout, Maître Ragnar est très salement amoché à la jambe face au nombre de ses adversaires (le Skaven noir compris), le mettant rapidement KO et dans l’incapacité de combattre. Si sa blessure ne le tuait pas, les hommes-rats auraient raison de lui… Le mutant survivant et moi devions percer un grand coup, où cela en était fini de nous ! Fort heureusement, comme poussée par la volonté de Myrmidia, ma lance finit par transpercer le pied du Skaven noir, le mettant à terre, hors d’état de nuire et à notre merci ! J’aurais pu l’achever, mais ma priorité était de venir en aide à Maître Ragnar. Je demandais à mon compagnon mutant d’achever le monstre, ce qu’il comprend sans difficulté, se faisant un plaisir de tuer le responsable de la mort de ses amis. Et leur chef étant mort, comme de vulgaires lâches, les Skavens survivants qui nous affrontaient s’enfuient. La victoire est nôtre, mais je ne saurais apaisée que lorsque je saurai si Maître Ragnar est hors de danger… Et à mon plus grand soulagement, après quelques minutes d’effort, mes quelques connaissances en soins médicaux parviennent à le sortir d’un danger imminent de mort, et à le ramener à lui ! Quelques jours de repos, et d’aide pour marcher, et il serait rétabli. Je sais parfaitement qu’il souhaite, plus que tout, mourir au combat, mais quel honneur y aurait-il eu à tomber devant un Skaven ? J’espère qu’il ne m’en voudra pas…
Nous apprenons après coup ce qui est arrivé du côté de nos autres compagnons. Les flèches de Dame Aubeline et la magie de Maître Ema et Dame Andréalania, sans compter l’aide des mutants, leur permirent de venir à bout des Skaven qui les assaillaient de leur côté. Mais si les Skaven n’étaient plus une menace pour eux, Yors n’allait toutefois pas tenir, l’effort pour achever sa tâche étant bien trop grand, et menaçant de le tuer. Alors, courageusement, nos deux camarades mages elfiques se portent volontaires pour l’aider… posant leurs mains sur la malepierre et lui donnant de leur énergie pour qu’il puisse finir ! Et finalement, après tous ces efforts, la malepierre perd enfin toute ses propriétés néfastes, ne représentant plus un danger pour personne. Victoire ! Mais malgré que l’action de nos deux camarades étaient vraiment héroïques… je prie pour que ce contact, même rapide avec la malepierre, n’ait pas de répercussion à l’avenir…
Notre tâche est enfin accomplie, et nous pouvons enfin retourner à Unterbaum pour récupérer l’enfant avant de nous diriger vers Altdorf. Nous proposons à Yors de nous accompagner, mais son choix est sans appel : il ne quittera jamais la forêt… Nous sommes attristés devant l’horrible vérité qu’il nous donne : même en voyant son humanité gardée, personne ne l’accepterait sans le traiter de monstre, et encore moins s’il était accompagné de ses amis mutants… Acceptant cette cruelle réalité, il choisit de rester éternellement dans la forêt avec ses amis pour aider la forêt et les Collines Stériles à retrouver leur beauté, me demandant d’annoncer à Dame Gudrunn et à l’Ordre de Myrmidia que nous les avions tous retrouvé morts pour qu’ils puissent vivre en paix. Yors me tend sa propre amulette, qu’il me demande d’envoyer à la prêtresse comme dernier souvenir de son ami… J’accepte… mais mon cœur est lourd devant une telle requête… Yors avait conservé toute son humanité, et même ses amis mutants en avaient montré des signes, alors… pourquoi n’auraient-ils pas le droit de rejoindre leurs familles, leurs amis… ? Parce que… le monde était à ce point cruel et aveugle… ? Cette réalité me fait plus mal que je ne le croyais, je trouve cela… tellement injuste… Je n’en parle pas réellement sur le chemin du retour à mes compagnons, mais mes pensées bouillonnent. Myrmidia… Myrmidia ne pouvait accepter une telle injustice, surtout pour ses fidèles… Je ne pouvais le croire… Si une humanité et une conscience pouvaient se dissimuler même derrière une face monstrueuse… pourquoi ne pas l’accueillir à bras ouverts… ? J’avais rejoint l’Ordre pour venir en aide aux gens… et j’avais l’impression horrible de ne pas pleinement accomplir ce devoir… J’espère que les jours à venir me permettront d’y voir plus clair… et de savoir ce que je voulais vraiment…
Quatre jours plus tard, nous retournons enfin à Unterbaum et récupérons l’enfant. Maintenant, direction la capitale de l’Empire, Aldorf, pour y déposer l’enfant, y faire mon rapport et récupérer notre récompense. Espérons que notre séjour là-bas soit plus serein que notre voyage au sein des Collines Stériles…
UnderworldLegends- Kobold
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Re: Récit de Beate Neumann, initiée de Myrmidia
Très beau travail d'écriture et de réflexion qui rapporte à son autrice un bonus de trente points d'expérience supplémentaires.
SPX Spécial- Demi Lich
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Chapitre 2 : Enquêtes et hésitations à Altdorf
Chapitre 2 : Enquêtes et hésitations à Altdorf
Le voyage reliant Unterbaum à Altdorf ne dure que deux jours... et, pourtant, il me semble durer une éternité... Bon nombre de pensées me traversent l'esprit, ne me permettant pas de profiter comme il se doit du voyage (Pour une fois, sans obstacle), et me rendant quelque peu silencieuse et éloignée du reste de mes compagnons. Je regrette de probablement passer pour une impolie, leur compagnie m'étant honnêtement assez agréable et conviviale (Malgré quelques chamailleries et le comportement toujours aussi froid de Dame Andréalania). Et tout cela pour un événement qui n'aura duré, en tout et pour tout, que quelques heures... !
Je ne pensais sincèrement pas ressortir aussi perturbée des Collines Stériles... En acceptant cette mission, je pensais que nous devrions tout simplement en finir avec une menace magique ou monstrueuse, notamment lorsque Maître Ema et moi avons aperçu cette lumière verte au loin, si indissociable de la malepierre ! Pas... faire face à des Mutants possédant encore une conscience et des sentiments humains... Avoir été obligé de les laisser derrière, forcés à se cacher du reste du monde... Monde incapable de voir par-delà les apparences...... J'ignorais jusque-là qu'une telle injustice me tracasserait à ce point...
C'est donc pleine d'hésitation que nous parvenons enfin à Altdorf. Mes compagnons ayant plusieurs objectifs distincts à accomplir en premier lieu (Conduire la petite Bianka au Temple de Shallya pour Dame Aubeline, rechercher le Collège de la Lumière pour Maître Ema, etc...), nous décidons de nous retrouver en dernier lieu, le lendemain, au Temple de Myrmidia, afin qu'ils puissent récupérer leur récompense. Je ne vais pas me plaindre de ces quelques heures d'isolement, pensant que mon comportement étrange les a irrité... et ayant réellement besoin de méditer en pain pour mieux réfléchir... Nous nous séparons donc, et je me dirige vers le Temple de Myrmidia.
Ce dernier est absolument magnifique, et montre à merveille l'étendue de la sagesse et de la puissance de la déesse. Il émeut presque le cœur de l'Initiée que je suis... mais je ne peux m'empêcher de ressentir une certaine gêne à sa vue... Est-ce parce que j'allais mentir au cours de mon rapport ? Est-ce dû à ces pensées que je ne cessais de ressasser depuis six jours ? Je l'ignore, et cela ne me plaît pas, je me sens tellement... stupide ! J'essaye de retrouver une certaine contenance, et pénètre à l'intérieur.
Je suis reçue par plusieurs hauts-représentants du Temple. Rattrapée par mon professionnalisme, je me présente et leur rend compte des événements nous ayant conduit, mes compagnons et moi, jusqu'aux Collines Stériles, de la mission donnée par Mère Gudrunn à notre découverte macabre aux Collines Stériles. Malgré que je commence le mensonge que j'avais fomenté, mon visage ne trahit aucune émotion... ce qui m'inquiète profondément, l'honnêteté et la loyauté envers mon Ordre ayant toujours été primordiales pour moi... Mais aucun de ces membres ne semble remettre en doute ma version, probablement parce qu'ils ne voyaient pas pourquoi je mentirais. Quelle piètre Initiée je fais... Mais je reste stoïque, continuant de raconter la découverte des cadavres mutilés et mutés des envoyés du Temple de Myrmidia, notre bataille contre des Skavens, etc... Et lorsqu'ils me demandent ce qu'il est advenu de Yors Minroud, je leur tend son ancien médaillon de Myrmidia, énonçant qu'il ne restait que ça de reconnaissable sur son cadavre... Comme il l'avait demandé, je leur demande à ce qu'il soit transmis à Dame Gudrunn, afin qu'elle puisse enfin trouver la paix et la "vérité" dans tout ce qui s'était passé, ce qu'ils me promettent. Et je me surprends à avoir un pincement au cœur lorsque ma main relâche cet objet... Vivement que je puisse méditer...
Satisfaits de mon compte-rendu, ils me félicitent de l'accomplissement de cette mission, ravis qu'une possible extension de la menace mutante ait été anéantie. Je ressens un désagréable frisson dans le dos à ces mots, mais n'en montre rien, les remerciant de leur confiance et n'omettant pas de complimenter mes compagnons pour leur aide précieuse. Ils le conçoivent, et sauront les récompenser comme il se doit, demain.
Avant que je ne prenne congé, la Mère Supérieure, Dame Vasilissa Smolnikoff, me fait part d'une enquête dont je devrais m'acquitter une fois que j'aurais quitté Altdorf. Dans une ville nommée Bakersdorf, près de Helmgart, le prêtre local de Sigmar, le père Ardensee, aurait fait part d'une malédiction courant dans la région. Elle ne peut m'en dire plus, mais cette menace semble très sérieuse, et prioritaire. De mémoire, je crois me souvenir que Bakersdorf serait à mi-chemin en direction des Montagnes Grises, destination de mes compagnons. Peut-être accepteront-ils de faire un détour ? (Connaissant Maître Ragnar, un tel danger serait une belle aubaine pour lui.)
Je peux enfin me retirer dans une petite chambre qui m'est allouée, espérant que la quiétude et la présence forte de Myrmidia m'apaisent dans mes tourments actuels... mais, hélas, il n'en est rien... Toute la journée, les mots entendus, les choses vues se battent de plus en plus fort dans ma tête !
Je découvre de plus en plus avec horreur... que je remets en doute mon Ordre... ! Je me souviens, j'avais initialement rejoint Myrmidia et ses principes pour mettre à profit ma force au service de la communauté, voulant devenir le même type de bras armé rempli de sagesse qu'elle avait été... Je voulais aider, contrairement à ce qu'aspiraient mes parents marchands, je voulais offrir au peuple, et non pas leur prendre... Et ce désir est plus fort que jamais, mais je m'aperçois... que je n'ai jamais vraiment aidé que ce que le monde tolérait... Que j'avais délaissé, en suivant les ordres et les principes, ceux qui avaient probablement le plus besoin d'aide... Myrmidia....... Ma Déesse était-elle finalement aussi insensible et aveugle que le reste du monde... ?
Cette pensée me brise de l'intérieur, comment puis-je remettre en cause ce qui m'avait dirigé pendant toutes ces années ?! J'avais choisi d'être force et sagesse avant d'être compassion, j'avais été bâtie pour cela, c'était mon destin ! Comment une simple rencontre avait-elle pu à ce point bouleverser mes convictions ?! Je ne peux... me détourner de ce qui m'avait construit, de ce que en quoi je croyais depuis si longtemps... Je ne dois pas me laisser aller à ces sentiments étranges... Une nuit de repos, au cœur du Temple, me ferait le plus grand bien...
Mais la nuit est loin d'être de tout repos pour moi, bien au contraire, je ne parviens quasiment pas à fermer l'œil, non seulement parce que mes pensées ne me quittent toujours pas... mais parce que des rêves s'en mêlent également... Je me revois aux Collines Stériles, et... Yors est face à moi, toujours sous sa forme anthropomorphique... Il me regarde avec un sourire triste, tendant sa main vers moi... Presque désespérément, j'essaye de l'attraper, mais je sens comme une force invisible me tirer par l'arrière, m'éloignant de plus en plus de lui... J'essaye de hurler son prénom, les larmes me montant aux yeux, mais rien ne parvient à sortir de ma gorge... Et je suis attirée, loin de lui, son regard triste ne me quittant jamais... avant que je ne me réveille en sursaut, le cœur battant la chamade.
Et ce rêve, je le fais plusieurs fois au cours de la nuit, me laissant dans un état plus qu'incertain et déplorable. Je ne sais pourquoi je le fais, je ne comprends pas pourquoi je revois continuellement Yors, je ne comprends pas pourquoi je suis tant hésitante... J'essaye de prier Myrmidia pour obtenir des réponses à mes tourments... mais seul le silence pesant m'est renvoyé... Je déteste être dans cette situation, tremblante, le cœur palpitant bien trop vite, les larmes me montant presque aux yeux... Pourquoi, juste... pourquoi... ? Myrmidia... Je te suis dévouée, mais... Est-ce vraiment là mon destin ?
La nuit est très courte, et je ne ferme quasiment pas l'œil. C'est donc dans un état lamentable que je retrouve mes compagnons, à l'entrée du Temple de Myrmidia. Ils voient immédiatement que quelque chose ne va pas, et sont même prêts à m'écouter, Dame Aubeline m'offrant même un croissant au jambon pour me redonner des forces. Je suis sincèrement touchée par tant d'intérêt, mais je leur demande de me pardonner et de patienter un peu, scrutant le Temple avec inquiétude. Les murs avaient des oreilles, je ne préférais pas en discuter ici...
Ils le conçoivent sans problème, et je les conduis à travers le Temple, les menant jusqu'aux Prêtres qui allaient les féliciter. Et la récompense est juteuse : 110 couronnes d'or chacun ! J'en viens presque à les envier, mais étant une Initiée qui accomplissait juste son devoir, je ne pouvais qu'accepter de recevoir seulement des félicitations...
Cette belle somme étant empochée, mes compagnons décident de célébrer tout cela en allant festoyer dans une taverne bien réputée. Mais il faut croire que celle-ci est très sélecte, le serveur nous jugeant avec un mépris non dissimulé (mais gardant tout de même un certain niveau de professionnalisme), et ayant même l'audace de nous installer à la table près des toilettes. Comme quoi, l'apparence est ce qui fait tout dans ce monde, ce que je constate avec encore plus de contrariété... Mais je ne peux m'empêcher d'être amusée lorsque Maître Ragnar, bien décidé à lui faire ravaler son caquet, lui donne 10 couronnes d'or (plus une de pourboire) pour un tonnelet de bière, lui montrant bien que nous avions les moyens de consommer ici et d'être respectés comme il se doit ! Le serveur ne dit rien, visiblement irrité, mais nous nous faisons tout de même rapidement servir.
Les choses commencent à légèrement s'envenimer quand Dame Andréalania rentre quelques minutes après notre entrée (Ce que je n'avais pas remarqué, peut-être trop fatiguée pour cela)... et se fait installer à une des plus belles tables de la taverne ! En prétendant ne pas nous connaître ! J'avais remarqué qu'elle possédait une aura glaciale (bien contraire à ses pouvoirs)... mais de là à être aussi hautaine et impolie... ! Je suis prête à l'ignorer ouvertement, mais Maître Ema ne l'entend pas de cette oreille, offensé, et se rapproche d'elle, bien décidé à savoir pourquoi elle daignait nous ignorer ainsi. Ce qu'elle répond en l'ignorant encore plus, faisant mine de ne pas le reconnaître ! Le ton monte, et je sens que Maître Ema est prêt à lui sauter à la gorge devant un tel dédain, attirant l'attention du serveur déjà peu enclin à nous laisser entrer.
Je m’immisce rapidement dans la conversation, calmant mon camarade et promettant au serveur que tout se passerait bien. Il accepte de nous laisser une chance, et je dirige gentiment Maître Ema à notre table, souhaitant froidement à Dame Andréalania de passer un agréable moment en tête à tête avec elle-même. Je constate cependant que mon ami elfe remplit discrètement sa gourde de bière... Je n'ose imaginer ce qu'il a en tête...
Étant maintenant servis, mes compagnons me demandent ce qui me trouble. Désormais éloignée de la pression du Temple de Myrmidia, je me sens plus à l'aise, et leur conte mes troubles et hésitations récents, notamment mon doute sur l'aide universelle que peut apporter Myrmidia. Et lorsque j'évoque mes songes montrant Yors... je suis on ne peut plus embarrassée, le rouge me montant rapidement au nez (et étant bien accentué par mes taches de rousseur et ma chevelure). Je bégaye d'incertitude, insinuant que j'étais stupide d'être à ce point sensible, presque... fleur bleue ! Voulant calmer mes ardeurs (enfin, ardeur est un bien grand mot, j-je ne suis pas du genre à croire au destin et au coup de...... oublions!), je bois cul-sec une pinte de bière. Je n'en deviens pas ivre, mais la terre commence à tourner légèrement autour de moi. Mais, au moins, cela me calme, même si je cache mon visage derrière mes mains, honteuse.
Mais... je me sens vraiment soutenue lorsque Maître Ema me tient amicalement la main, Dame Aubeline me donne un nouveau croissant et Maître Ragnar me ressert gentiment une pinte. Aucun ne me juge sur ces pensées et sentiments qui me mettent dans un tel état d'hésitation, disant qu'il n'y avait aucun mal et que je ne devrais pas m'en faire... Même si le doute me prend encore, un tel soutien me fait chaud au cœur, et accentue un peu plus le calme que m'a offert l'alcool. Ce groupe est vraiment particulier et unique... mais je m'estime heureuse de les avoir rencontré...
Ne voulant pas m'approprier la conversation (mais racontant tout de même rapidement l'histoire de malédiction à Bakersdorf – ce qui semble, comme prévu, exciter Maître Ragnar, qui parle lui... d'une histoire de dragon à abattre ?! Grands Dieux...!), nous parlons des événements de la veille que j'ai ratés. Apparemment, mes compagnons seraient à la recherche d'une jeune femme, Annalisa, qui aurait été enlevée par un groupe d'hommes dans la soirée. Cette demande émanant de son amant, Franz Gruben. Ne voulant pas abandonner une âme en peine, mes compagnons ont donc accepté d'enquêter. Leur dernière piste : l'Auberge des Joyeux Mariniers, là où Dame Aubeline (Seule ayant été capable de suivre les assaillants) aurait perdu leurs traces. Mais deux lieux sont, d'après elle, à aller voir pour obtenir davantage d'informations : la Pension du Grand Livre, où logeait Annalisa, et la Rose Blanche, qu'elle fréquentait régulièrement avec Franz.
Peut-être parce que je suis légèrement ébriétée, tandis que mes compagnons m'expliquent tout cela... je ne remarque pas que Maître Ragnar et Dame Aubeline gravent le plan de la ville et des lieux à inspecter directement sur notre table avec un couteau... ! Mais le serveur, lui, le remarque parfaitement et, en rage, nous ordonne de quitter l'établissement. Ne voulant pas chercher davantage d'ennuis, nous obéissons, bien sûr non suivis par Dame Andréalania, appréciant son hydromel en nous ignorant platement...
Mais il ne vaut mieux pas traîner trop longtemps ici. Nous décidons donc de nous diriger d'abord vers la Pension du Grand Livre, Dame Aubeline y donnant rendez-vous à Dame Andréalania...... et Maître Ema se promettant de remettre à plus tard sa douce vengeance... J'appréciais mes compagnons pour leur gentillesse et leur esprit bon-vivant, mais je ne pouvais dénier que les ennuis les suivaient souvent... !
Un membre de notre groupe en moins, nous marchons donc jusqu'à la Pension, y étant reçue par la directrice, Dame Nermeer. Nous demandons à pouvoir fouiller la chambre d'Anna-Lisa, Maître Ragnar n'y allant pas par quatre chemins et lui annonçant le danger qu'elle courait. Craignait pour la vie de la jeune femme, et rassurée par la présence d'une Initiée de Myrmidia, elle nous y conduit. Dame Aubeline ne perd pas de temps et fouille, trouvant une centaine de couronnes d'or (qu'elle repose) et, surtout, des livres en reikspiel aux titres plus qu'évocateurs, comme « La tyrannie impériale », « Sigmar : mensonge ou vérité ? », « L'art de convaincre », « L'anatomie sociale », etc... Pas le genre de lecture que l'on verrait entre les mains d'une jeune femme... Dame Aubeline prend très discrètement « La tyrannie impériale », qui était posé sur la table de chevet, probablement espérant y trouver des indices.
En plus de ces découvertes, Dame Nermeer nous informe de deux choses. Premièrement, un autre individu a cherché à obtenir des informations sur Anna-Lisa, deux jours plus tôt : un grand elfe, aux longs cheveux blonds et au regard perçant. D'après elle, il était assez insistant, et cherchait à savoir les habitudes et lieux que fréquentait Anna-Lisa. Rien qui ne lui ai inspiré confiance, Dame Nermeer ayant la sagesse de faire comme si elle ne savait rien. Un individu dont il faudra, semble-t-il, nous méfier...
Deuxièmement, elle insinue sans honte que Franz Gruber est un bon à rien, ne le portant absolument pas dans son cœur. De là à avoir fomenté l'enlèvement de sa belle, lui qui semblait l'aimer désespérément à en croire mes compagnons ? A surveiller tout de même...
Ayant probablement réuni toutes les informations que nous pouvions obtenir ici, nous décidons de nous rendre à la Rose Blanche, espérant y retrouver Dame Andréalania qui ne nous a jamais rejoint. La chance nous sourit, nous la croisons sur le chemin...... mais les événements prennent un tournant plus qu'incroyable ! En effet, y voyant là l'occasion rêvée, Maître Ema... balance au visage de l'elfe rousse, sans qu'elle ait le temps de réagir, la bière qu'il avait précieusement gardé dans sa gourde ! Je... Je ne sais pas quoi dire, observant avec des yeux ronds la scène... ! Maître Ragnar rajoute du sel sur le feu, proposant de l'essuyer en lui léchant le visage... mais c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.
Visiblement TRES susceptible et dénuée de tout sens de l'humour, Dame Andréalania utilise sa magie... et balance une fléchette de feu sur le torse de son homologue elfe !!! Je crie de choc, les blâmant tous les deux de faire preuve d'autant d'immaturité (On ne balance pas de la bière au visage, et on ne répond pas avec des actes pyromanes!), tandis que j'essaye de soigner mon camarade avec mes quelques compétences de soin. Rien n'y fait, et nous décidons de le conduire rapidement à un apothicaire pour le faire soigner... et pour s'éloigner le plus possible des badauds nous scrutant avec choc...
Fort heureusement, le Halfling apothicaire parvient à le soigner, exigeant juste du repos pour que Maître Ema s'en remette. Par remords ou parce qu'elle se sentait forcée (Difficile de dire avec elle), Dame Andréalania paie la pistole d'argent de soin, mais il n'est pas difficile de savoir que des tensions au sein du groupe allaient se manifester pendant un moment... Par Myrmidia, cela était presque épuisant moralement de les fréquenter, mais au moins, j'oubliais mes tracas pendant un moment !
Une fois cet... épisode presque pathétique passé, nous continuons notre chemin vers la Rose Blanche, Dame Andréalania nous contant ce qu'elle avait découvert là-bas. (Ah, donc, elle y était allée de son côté... Gain de temps, mais montrant encore une fois qu'elle n'avait pas grand-chose à faire de nous...) Elle y avait fait la rencontre de cinq hommes : Ludwig Steiner, le meneur ; un Bretonnien, Charles Pontier ; un Initié de Sigmar, Gregor Strassan ; un étudiant au Collège de magie des Cieux, Vladislav Kilmar ; et un homme sans particularité visible, Dagmar Cerrion. Tous membres d'un groupe de révolutionnaires... dont font partie Annalisa et Franz. Apparemment, ils auraient été surpris par la révélation de l'enlèvement de la jeune femme, sans pour autant exprimer davantage de tristesse ou d'inquiétude, insinuant que malgré son intelligence, elle n'était pas faite pour la politique et pour participer à de plus grandes actions, détournant même l'attention d'un membre plus important tel que Franz. Drôle d'attitude...
Lorsqu'elle énonce que leur objectif est que le monde soit plus permissif et égalitaire, mon cœur se serre un peu, y voyant une ressemblance avec mon souhait d'aider tout individu... Mais je doute que leurs actions soient entièrement pacifiques, oubliant rapidement cette pensée.
D'après Dame Andréalania, rien ne prouverait qu'ils seraient derrière l'enlèvement d'Anna-Lisa, malgré leur ressentiment envers elle. Les interroger de nouveau ou les épier n'apporterait pas grand-chose, mais lorsque nous évoquons cet elfe suspect vu à la Pension, nous émettons l'idée que ce groupe de révolutionnaires pourrait savoir quelque chose à ce sujet. Je me propose d'aller à leur rencontre, prétextant être une Initiée de Myrmidia missionnée pour retrouver cet individu louche, afin d'espérer en obtenir une quelconque réaction nous aiguillant sur la suite. Nous approuvons ce plan, et j'y rentre. Dame Aubeline tente de me suivre discrètement, une deuxième paire de yeux pouvant peut-être déceler quelque chose que je ne verrais pas, mais elle se fait hélas remarquer, devant donc quitter la taverne.
Le tavernier croit en mon excuse d'enquête, et me conduit vers le groupe de cinq hommes. Très calme et professionnelle, je leur émets mon objectif. Ils sont d'abord assez surpris, insinuant qu'une dame elfe était venue un peu plus tôt pour également rechercher un individu, me demandant donc si je la connaissais, et si je recherchais la même personne. Mentant sur le fait que je n'avais pas d'amis elfe (Maître Ema, j'espère que vous me pardonnerez...), je leur dis la description de l'elfe que je recherchais... mais je ne décèle absolument aucune réaction de leur part... Ne cherchant pas à aller plus loin pour ne pas éveiller de soupçons, je prends congé, et quitte la Rose Blanche.
Je rejoins mes compagnons, mais suis surprise d'entendre plusieurs « Psst ». Je regarde aux alentours, et remarque l'Initiée de Sigmar, Gregor Strassan, qui m'interpelle discrètement. Nous nous rapprochons avec mes compagnons, et malgré qu'il semble vexé que j'aie menti sur mon lien avec Dame Andréalania, il nous raconte ce qu'il ne souhaitait dire en face de ses amis. D'après lui, Steiner serait potentiellement à surveiller, car il aurait eu, par le passé, des vues sur Anna-Lisa, qui l'aurait rejeté en choisissant Franz Gruber. Rien ne lui permet d'affirmer que sa rancœur l'aurait conduit au point de l'enlever, mais au vu de la tendance familiale à se laisser aller à ce noir sentiment, notamment depuis qu'ils ont perdu leur titre de noblesse il y a des années, il n'est sûr de rien... Nous le remercions, non sans que Dame Andréalania ne l'avertisse de ne pas divulguer nos liens à ses amis.
Au vu de ces informations, nous décidons finalement de suivre discrètement Steiner dès qu'il sortirait de la Rose Blanche. Dame Aubeline se porte volontaire pour l'épier au plus près, suivi de peu par Maître Ema. (Steiner nous ayant rencontré avec Dame Andréalania, et Maître Ragnar... étant, sans vouloir lui manquer de respect, peu discret avec son physique... et son odeur...)
Pour patienter, nous décidons de déjeuner à une auberge proche, le Sanglier au Vin. Heureusement, une fenêtre nous donne un parfait visu de la Rose Blanche, nous permettant de nous reposer dans perdre de vue notre objectif... qui ne sort qu'au bout de quelques heures, en début de soirée ! Les cinq membres du groupe se séparent, et nous commençons alors à suivre Steiner.
Au bout de longues minutes, Dame Andréalania, Maître Ragnar et moi prenons une ruelle, y retrouvons nos deux compagnons... ayant soudainement perdu la trace de Steiner ! Les avait-il repérés ? Seul indice : une bouche d’égout laissée maladroitement ouverte. Pensant qu'il avait pu y entrer pour nous échapper, nous décidons d'y descendre, Dame Andréalania utilisant sa magie pour allumer une source de lumière... en rendant lumineux le bâton de Maître Ema... Décidément, je craignais pour l'intégrité de ces deux êtres s'ils continuaient à se chercher ainsi des noises...
Une fois à l'intérieur des égouts, l'odeur nous attaque vivement, manquant de nous faire défaillir. Je parviens à contenir mon dégoût, mais, hélas, pas mes pauvres compagnons... Au vu de leur faiblesse temporaire, je leur propose donc de partir devant, la lumière du bâton de Maître Ema non loin derrière moi, afin de me tenir prête, bouclier levé, si un danger nous guettait.
Deux chemins s'offrent à nous, un au Nord, un à l'Est. Nous prenons le second, mais faisons rapidement face à un grillage impossible à passer, fermé par un cadenas rouillé qui, visiblement, n'a pas été touché depuis des années. Nous faisons donc demi-tour, prenons l'autre passage... et découvrons une meute de rats d’égout dévorant un cadavre visiblement là depuis une semaine environ. Heureusement, ni notre homme, ni, dans le pire des scénarios, Annalisa. Maître Ragnar les fait fuir en hurlant, et nous reprenons notre chemin... pour pas grand-chose, nos recherches étant infructueuses. Steiner nous avait échappé. Frustrés, et en ayant assez de cet environnement, nous décidons de retourner à la surface.
Enfin à l'air libre, Maître Ragnar et moi remarquons, au détour d'un immeuble, un être nous épiant... et, visiblement, un elfe. Discrètement, je fais le tour de l'immeuble, et parviens à le piéger par derrière, dans le cas où il voudrait nous attaquer ou nous échapper. Il ne semble pas pris au dépourvu, et accepte de nous parler. Mais la conversation tourne rapidement au vinaigre...
Il s'agit bien de l'elfe dont on nous avait parlé à la Pension. Il se présente sous le nom de Sennerion Sarmandel, investigateur privé engagé pour retrouver Annalisa, et la remettre au Temple de Shallya pour être déviée de son idéologie révolutionnaire. Il se moque déjà de nous, car, bêtement, nous nous serions faits prendre au piège de "la bouche d'égout laissé exprès ouverte", disant donc que Steiner nous avait piégés et était parti depuis bien longtemps. J'ai extrêmement honte d'être tombée dans le panneau, nous étions de vrais débutants !!! À se souvenir à l'avenir......
Il nous reproche de nous interposer dans son enquête, causant plus de ravages qu'autre chose, étant au courant de ce qui s'est passé dans la taverne chic ou en pleine rue entre Maître Ema et Dame Andréalania. Son attitude est plus que sèche, fermée et hautaine, malgré quelques tentatives de la part de mes compagnons, aucune alliance ne semble possible pour retrouver Anna-Lisa.
Il nous menace sans détour, nous avertissant, sans aller dans le détail, que nous mêler de ce qui ne nous regarde plus nous mettrait face à des êtres puissants, et que si Franz et nous avions un peu d'amour-propre, nous abandonnerions l'idée de la retrouver et laisserions faire les gens importants. Un tel dédain est non seulement scandaleux, mais si égoïste ! Nous ignorons encore ce qui a poussé Annalisa à rejoindre ce groupe, mais n'est-elle pas assez adulte pour décider seule de sa vie ? Je savais ce que cela faisait de prendre un chemin différent de celui voulu par sa famille, si elle estimait que cela était sa voie, qui étaient ces gens pour oser vouloir l'en détourner ? De plus, mes compagnons avaient fait la promesse au pauvre Franz de la retrouver, et c'était ce qu'ils comptaient faire.
Ne nous prenant absolument pas au sérieux, et nous menaçant une dernière fois de représailles, Sarmandel nous quitte, ne se souciant pas des remarques et insultes de mes compagnons. Cela était clair : dans cette enquête... que le meilleur gagne.
Mais nous voilà désormais à court d'option, hormis de potentiellement retrouver Steiner. Nous décidons cependant de nous rendre au Temple de Shallya, puisque ce serait ici que, dans le pire des cas, nous pourrions retrouver Anna-Lisa.
Étant familière de ce lieu, Dame Aubeline demande à pouvoir s'entretenir avec la petite Bianka... non sans avoir donné 90 couronnes d'or au Temple, demandant à ce qu'un tiers soit réservé à l'éducation de la petite ! Un tel don remplit de joie et d'émotion la Sœur qui nous accueille, même si Shallya enseigne l’humilité et le désintérêt pour les richesses et les biens matériels. Mais la halfling remonte encore plus dans mon estime devant une telle générosité, et un tel désir de vouloir être sûr que Bianka s'en sorte dans la vie... Elle pourrait aisément être sa mère, cela était beau à voir... Et un tel échange de compassion et de bienveillance...... cela me fait chaud au cœur, étrangement plus encore que ce que peut apporter l'Ordre de Myrmidia...... Grands Dieux, je ne devrais pas dire cela...
À l'inverse, Maître Ragnar est bien plus direct, demandant des informations sur une jeune femme qui devrait prochainement arriver, à la demande d'êtres puissants, pour rejoindre l'Ordre de Shallya. Il ose même demander s'il y avait moyen de l'en extraire si la jeune femme en question ne souhaitait pas en faire partie ! La Sœur est on ne peut plus troublée par ses propos, affirmant que l'Ordre n'avait pas à se mêler de ce genre d'affaires, et que si on leur confiait un être, ils le protégeraient et refuseraient qu'on puisse le leur retirer. Voyant qu'il ne faudrait pas compter sur l'aide de l'Ordre dans cette affaire... Maître Ragnar commence soudainement à s'en prendre à la pauvre Sœur, en venant même aux insultes ! Bon sang, il avait tendance à me faire sourire, mais là, le Nain était juste grossier et irrespectueux ! Dame Aubeline et moi le conduisons avec force hors du Temple, jetant des regards désolés à la pauvre Sœur, qui nous conseille de revoir nos fréquentations... Il... avait des bons côtés, gâchés malheureusement par son envie irrépressible de s'attirer des ennuis et de mourir... ?
En ayant fini ici, nous nous apprêtons à quitter le Temple... mais mes pas sont mystérieusement stoppés, comme si ma conscience m'indiquait que je n'en avais pas fini en ces lieux... J'indique à mes compagnons que je les rejoindrai ultérieurement au Sanglier au Vin, puis retourne sur mes pas, le cœur battant étrangement la chamade lorsque je me rapproche de la Sœur de Shallya. Surprise de me voir revenir après cette fin d'échanges quelque peu mouvementée, elle constate cependant à mon expression grave que j'avais quelque chose de lourd sur le cœur à révéler, et accepte gentiment de m'écouter. Encore hésitante, et ayant honte d'ainsi divulguer... ce que je ne devrais même pas penser, je prends une grande inspiration, et révèle mes troubles d'une voix tremblante.
J'omets, bien sûr, bon nombre de détails dans mon récit, notamment sur la véritable identité de l'être...... des êtres qui me font remettre en question, indiquant seulement que la société ne voulait les accepter... Elle m'écoute sans dire un mot, sans me juger, son regard plein de bienveillance ne la quittant jamais. Plus je parle, plus je me sens... fébrile... Les mains tremblantes, la gorge enrouée, les joues brûlantes... Je me sens ridicule, mais quand je constate qu'elle ne le pense pas... je me sens légèrement délivrée...
Pour elle, me remettre en question n'a rien d'un tort, bien au contraire... Et elle récapitule sa pensée en une phrase qui me coupe le souffle...
« Il vaut mieux se tourner et protéger un être différent et rejeté, mais digne de confiance et de sentiment, que de le faire près d’êtres que la société acceptera, mais à l’âme corrompu. Suivez votre cœur. Il vous murmurera le meilleur choix. »
… Je ne parviens pas à lui répondre plus qu’un « merci » après quelques secondes, détournant les yeux. Ces mutants...... Yors...... Je savais qu’ils méritaient plus... Je le sentais, au fond de moi... L’intelligence, la sollicitude et la bonté de Yors...... méritaient d’être protégées, et aidées à suivre un chemin différent... Pour lui comme pour ses amis...... Il le méritait, sincèrement......... Même si Myrmidia ne l’acceptait pas...
Ne sachant comment réagir, je prends congé avec la Soeur, non sans qu’elle finisse sur une proposition au quelle je ne m’attendais pas. C’était à moi de choisir si je souhaitais, au vu de ces nouvelles (… ou pas si nouvelles que ça?) convictions, rester dans l’Ordre de Myrmidia... mais l’Ordre de Shallya me serait ouvert si je désirais embrasser complètement cette nouvelle envie de compassion... Moi, une... une Initiée de Shallya... ? Je regarde mes mains avec hésitation, y voyant la force de mes muscles... et qui avaient versé du sang... Je... Je n’avais été qu’une main armée, pendant tant d’années...... Méritais-je vraiment d’y renoncer pour embrasser pleinement la compassion... ? Et...... y étais-je prête... ? Je la remercie d’un simple mouvement de tête, promettant silencieusement d’y réfléchir, avant de finalement quitter le Temple.
Je suis prête à retrouver mes compagnons à l'auberge. Mon esprit et mon cœur son toujours remplis d'interrogations, et j'ignore encore le chemin que je devais suivre, comprenant juste que j'étais à un tournant de ma vie. Je réfléchis quelques instants, avant que mon regard ne se tourne vers l'Est......... Je savais ce qui me permettrait d'ouvrir définitivement mes yeux, et de prendre... une décision qui pourrait changer ma vie à jamais, et y apporter de nouveaux obstacles...
Dès lors que nous aurions un instant de repos dans notre enquête... je retournerai aux Collines Stériles.
Le voyage reliant Unterbaum à Altdorf ne dure que deux jours... et, pourtant, il me semble durer une éternité... Bon nombre de pensées me traversent l'esprit, ne me permettant pas de profiter comme il se doit du voyage (Pour une fois, sans obstacle), et me rendant quelque peu silencieuse et éloignée du reste de mes compagnons. Je regrette de probablement passer pour une impolie, leur compagnie m'étant honnêtement assez agréable et conviviale (Malgré quelques chamailleries et le comportement toujours aussi froid de Dame Andréalania). Et tout cela pour un événement qui n'aura duré, en tout et pour tout, que quelques heures... !
Je ne pensais sincèrement pas ressortir aussi perturbée des Collines Stériles... En acceptant cette mission, je pensais que nous devrions tout simplement en finir avec une menace magique ou monstrueuse, notamment lorsque Maître Ema et moi avons aperçu cette lumière verte au loin, si indissociable de la malepierre ! Pas... faire face à des Mutants possédant encore une conscience et des sentiments humains... Avoir été obligé de les laisser derrière, forcés à se cacher du reste du monde... Monde incapable de voir par-delà les apparences...... J'ignorais jusque-là qu'une telle injustice me tracasserait à ce point...
C'est donc pleine d'hésitation que nous parvenons enfin à Altdorf. Mes compagnons ayant plusieurs objectifs distincts à accomplir en premier lieu (Conduire la petite Bianka au Temple de Shallya pour Dame Aubeline, rechercher le Collège de la Lumière pour Maître Ema, etc...), nous décidons de nous retrouver en dernier lieu, le lendemain, au Temple de Myrmidia, afin qu'ils puissent récupérer leur récompense. Je ne vais pas me plaindre de ces quelques heures d'isolement, pensant que mon comportement étrange les a irrité... et ayant réellement besoin de méditer en pain pour mieux réfléchir... Nous nous séparons donc, et je me dirige vers le Temple de Myrmidia.
Ce dernier est absolument magnifique, et montre à merveille l'étendue de la sagesse et de la puissance de la déesse. Il émeut presque le cœur de l'Initiée que je suis... mais je ne peux m'empêcher de ressentir une certaine gêne à sa vue... Est-ce parce que j'allais mentir au cours de mon rapport ? Est-ce dû à ces pensées que je ne cessais de ressasser depuis six jours ? Je l'ignore, et cela ne me plaît pas, je me sens tellement... stupide ! J'essaye de retrouver une certaine contenance, et pénètre à l'intérieur.
Je suis reçue par plusieurs hauts-représentants du Temple. Rattrapée par mon professionnalisme, je me présente et leur rend compte des événements nous ayant conduit, mes compagnons et moi, jusqu'aux Collines Stériles, de la mission donnée par Mère Gudrunn à notre découverte macabre aux Collines Stériles. Malgré que je commence le mensonge que j'avais fomenté, mon visage ne trahit aucune émotion... ce qui m'inquiète profondément, l'honnêteté et la loyauté envers mon Ordre ayant toujours été primordiales pour moi... Mais aucun de ces membres ne semble remettre en doute ma version, probablement parce qu'ils ne voyaient pas pourquoi je mentirais. Quelle piètre Initiée je fais... Mais je reste stoïque, continuant de raconter la découverte des cadavres mutilés et mutés des envoyés du Temple de Myrmidia, notre bataille contre des Skavens, etc... Et lorsqu'ils me demandent ce qu'il est advenu de Yors Minroud, je leur tend son ancien médaillon de Myrmidia, énonçant qu'il ne restait que ça de reconnaissable sur son cadavre... Comme il l'avait demandé, je leur demande à ce qu'il soit transmis à Dame Gudrunn, afin qu'elle puisse enfin trouver la paix et la "vérité" dans tout ce qui s'était passé, ce qu'ils me promettent. Et je me surprends à avoir un pincement au cœur lorsque ma main relâche cet objet... Vivement que je puisse méditer...
Satisfaits de mon compte-rendu, ils me félicitent de l'accomplissement de cette mission, ravis qu'une possible extension de la menace mutante ait été anéantie. Je ressens un désagréable frisson dans le dos à ces mots, mais n'en montre rien, les remerciant de leur confiance et n'omettant pas de complimenter mes compagnons pour leur aide précieuse. Ils le conçoivent, et sauront les récompenser comme il se doit, demain.
Avant que je ne prenne congé, la Mère Supérieure, Dame Vasilissa Smolnikoff, me fait part d'une enquête dont je devrais m'acquitter une fois que j'aurais quitté Altdorf. Dans une ville nommée Bakersdorf, près de Helmgart, le prêtre local de Sigmar, le père Ardensee, aurait fait part d'une malédiction courant dans la région. Elle ne peut m'en dire plus, mais cette menace semble très sérieuse, et prioritaire. De mémoire, je crois me souvenir que Bakersdorf serait à mi-chemin en direction des Montagnes Grises, destination de mes compagnons. Peut-être accepteront-ils de faire un détour ? (Connaissant Maître Ragnar, un tel danger serait une belle aubaine pour lui.)
Je peux enfin me retirer dans une petite chambre qui m'est allouée, espérant que la quiétude et la présence forte de Myrmidia m'apaisent dans mes tourments actuels... mais, hélas, il n'en est rien... Toute la journée, les mots entendus, les choses vues se battent de plus en plus fort dans ma tête !
Je découvre de plus en plus avec horreur... que je remets en doute mon Ordre... ! Je me souviens, j'avais initialement rejoint Myrmidia et ses principes pour mettre à profit ma force au service de la communauté, voulant devenir le même type de bras armé rempli de sagesse qu'elle avait été... Je voulais aider, contrairement à ce qu'aspiraient mes parents marchands, je voulais offrir au peuple, et non pas leur prendre... Et ce désir est plus fort que jamais, mais je m'aperçois... que je n'ai jamais vraiment aidé que ce que le monde tolérait... Que j'avais délaissé, en suivant les ordres et les principes, ceux qui avaient probablement le plus besoin d'aide... Myrmidia....... Ma Déesse était-elle finalement aussi insensible et aveugle que le reste du monde... ?
Cette pensée me brise de l'intérieur, comment puis-je remettre en cause ce qui m'avait dirigé pendant toutes ces années ?! J'avais choisi d'être force et sagesse avant d'être compassion, j'avais été bâtie pour cela, c'était mon destin ! Comment une simple rencontre avait-elle pu à ce point bouleverser mes convictions ?! Je ne peux... me détourner de ce qui m'avait construit, de ce que en quoi je croyais depuis si longtemps... Je ne dois pas me laisser aller à ces sentiments étranges... Une nuit de repos, au cœur du Temple, me ferait le plus grand bien...
Mais la nuit est loin d'être de tout repos pour moi, bien au contraire, je ne parviens quasiment pas à fermer l'œil, non seulement parce que mes pensées ne me quittent toujours pas... mais parce que des rêves s'en mêlent également... Je me revois aux Collines Stériles, et... Yors est face à moi, toujours sous sa forme anthropomorphique... Il me regarde avec un sourire triste, tendant sa main vers moi... Presque désespérément, j'essaye de l'attraper, mais je sens comme une force invisible me tirer par l'arrière, m'éloignant de plus en plus de lui... J'essaye de hurler son prénom, les larmes me montant aux yeux, mais rien ne parvient à sortir de ma gorge... Et je suis attirée, loin de lui, son regard triste ne me quittant jamais... avant que je ne me réveille en sursaut, le cœur battant la chamade.
Et ce rêve, je le fais plusieurs fois au cours de la nuit, me laissant dans un état plus qu'incertain et déplorable. Je ne sais pourquoi je le fais, je ne comprends pas pourquoi je revois continuellement Yors, je ne comprends pas pourquoi je suis tant hésitante... J'essaye de prier Myrmidia pour obtenir des réponses à mes tourments... mais seul le silence pesant m'est renvoyé... Je déteste être dans cette situation, tremblante, le cœur palpitant bien trop vite, les larmes me montant presque aux yeux... Pourquoi, juste... pourquoi... ? Myrmidia... Je te suis dévouée, mais... Est-ce vraiment là mon destin ?
La nuit est très courte, et je ne ferme quasiment pas l'œil. C'est donc dans un état lamentable que je retrouve mes compagnons, à l'entrée du Temple de Myrmidia. Ils voient immédiatement que quelque chose ne va pas, et sont même prêts à m'écouter, Dame Aubeline m'offrant même un croissant au jambon pour me redonner des forces. Je suis sincèrement touchée par tant d'intérêt, mais je leur demande de me pardonner et de patienter un peu, scrutant le Temple avec inquiétude. Les murs avaient des oreilles, je ne préférais pas en discuter ici...
Ils le conçoivent sans problème, et je les conduis à travers le Temple, les menant jusqu'aux Prêtres qui allaient les féliciter. Et la récompense est juteuse : 110 couronnes d'or chacun ! J'en viens presque à les envier, mais étant une Initiée qui accomplissait juste son devoir, je ne pouvais qu'accepter de recevoir seulement des félicitations...
Cette belle somme étant empochée, mes compagnons décident de célébrer tout cela en allant festoyer dans une taverne bien réputée. Mais il faut croire que celle-ci est très sélecte, le serveur nous jugeant avec un mépris non dissimulé (mais gardant tout de même un certain niveau de professionnalisme), et ayant même l'audace de nous installer à la table près des toilettes. Comme quoi, l'apparence est ce qui fait tout dans ce monde, ce que je constate avec encore plus de contrariété... Mais je ne peux m'empêcher d'être amusée lorsque Maître Ragnar, bien décidé à lui faire ravaler son caquet, lui donne 10 couronnes d'or (plus une de pourboire) pour un tonnelet de bière, lui montrant bien que nous avions les moyens de consommer ici et d'être respectés comme il se doit ! Le serveur ne dit rien, visiblement irrité, mais nous nous faisons tout de même rapidement servir.
Les choses commencent à légèrement s'envenimer quand Dame Andréalania rentre quelques minutes après notre entrée (Ce que je n'avais pas remarqué, peut-être trop fatiguée pour cela)... et se fait installer à une des plus belles tables de la taverne ! En prétendant ne pas nous connaître ! J'avais remarqué qu'elle possédait une aura glaciale (bien contraire à ses pouvoirs)... mais de là à être aussi hautaine et impolie... ! Je suis prête à l'ignorer ouvertement, mais Maître Ema ne l'entend pas de cette oreille, offensé, et se rapproche d'elle, bien décidé à savoir pourquoi elle daignait nous ignorer ainsi. Ce qu'elle répond en l'ignorant encore plus, faisant mine de ne pas le reconnaître ! Le ton monte, et je sens que Maître Ema est prêt à lui sauter à la gorge devant un tel dédain, attirant l'attention du serveur déjà peu enclin à nous laisser entrer.
Je m’immisce rapidement dans la conversation, calmant mon camarade et promettant au serveur que tout se passerait bien. Il accepte de nous laisser une chance, et je dirige gentiment Maître Ema à notre table, souhaitant froidement à Dame Andréalania de passer un agréable moment en tête à tête avec elle-même. Je constate cependant que mon ami elfe remplit discrètement sa gourde de bière... Je n'ose imaginer ce qu'il a en tête...
Étant maintenant servis, mes compagnons me demandent ce qui me trouble. Désormais éloignée de la pression du Temple de Myrmidia, je me sens plus à l'aise, et leur conte mes troubles et hésitations récents, notamment mon doute sur l'aide universelle que peut apporter Myrmidia. Et lorsque j'évoque mes songes montrant Yors... je suis on ne peut plus embarrassée, le rouge me montant rapidement au nez (et étant bien accentué par mes taches de rousseur et ma chevelure). Je bégaye d'incertitude, insinuant que j'étais stupide d'être à ce point sensible, presque... fleur bleue ! Voulant calmer mes ardeurs (enfin, ardeur est un bien grand mot, j-je ne suis pas du genre à croire au destin et au coup de...... oublions!), je bois cul-sec une pinte de bière. Je n'en deviens pas ivre, mais la terre commence à tourner légèrement autour de moi. Mais, au moins, cela me calme, même si je cache mon visage derrière mes mains, honteuse.
Mais... je me sens vraiment soutenue lorsque Maître Ema me tient amicalement la main, Dame Aubeline me donne un nouveau croissant et Maître Ragnar me ressert gentiment une pinte. Aucun ne me juge sur ces pensées et sentiments qui me mettent dans un tel état d'hésitation, disant qu'il n'y avait aucun mal et que je ne devrais pas m'en faire... Même si le doute me prend encore, un tel soutien me fait chaud au cœur, et accentue un peu plus le calme que m'a offert l'alcool. Ce groupe est vraiment particulier et unique... mais je m'estime heureuse de les avoir rencontré...
Ne voulant pas m'approprier la conversation (mais racontant tout de même rapidement l'histoire de malédiction à Bakersdorf – ce qui semble, comme prévu, exciter Maître Ragnar, qui parle lui... d'une histoire de dragon à abattre ?! Grands Dieux...!), nous parlons des événements de la veille que j'ai ratés. Apparemment, mes compagnons seraient à la recherche d'une jeune femme, Annalisa, qui aurait été enlevée par un groupe d'hommes dans la soirée. Cette demande émanant de son amant, Franz Gruben. Ne voulant pas abandonner une âme en peine, mes compagnons ont donc accepté d'enquêter. Leur dernière piste : l'Auberge des Joyeux Mariniers, là où Dame Aubeline (Seule ayant été capable de suivre les assaillants) aurait perdu leurs traces. Mais deux lieux sont, d'après elle, à aller voir pour obtenir davantage d'informations : la Pension du Grand Livre, où logeait Annalisa, et la Rose Blanche, qu'elle fréquentait régulièrement avec Franz.
Peut-être parce que je suis légèrement ébriétée, tandis que mes compagnons m'expliquent tout cela... je ne remarque pas que Maître Ragnar et Dame Aubeline gravent le plan de la ville et des lieux à inspecter directement sur notre table avec un couteau... ! Mais le serveur, lui, le remarque parfaitement et, en rage, nous ordonne de quitter l'établissement. Ne voulant pas chercher davantage d'ennuis, nous obéissons, bien sûr non suivis par Dame Andréalania, appréciant son hydromel en nous ignorant platement...
Mais il ne vaut mieux pas traîner trop longtemps ici. Nous décidons donc de nous diriger d'abord vers la Pension du Grand Livre, Dame Aubeline y donnant rendez-vous à Dame Andréalania...... et Maître Ema se promettant de remettre à plus tard sa douce vengeance... J'appréciais mes compagnons pour leur gentillesse et leur esprit bon-vivant, mais je ne pouvais dénier que les ennuis les suivaient souvent... !
Un membre de notre groupe en moins, nous marchons donc jusqu'à la Pension, y étant reçue par la directrice, Dame Nermeer. Nous demandons à pouvoir fouiller la chambre d'Anna-Lisa, Maître Ragnar n'y allant pas par quatre chemins et lui annonçant le danger qu'elle courait. Craignait pour la vie de la jeune femme, et rassurée par la présence d'une Initiée de Myrmidia, elle nous y conduit. Dame Aubeline ne perd pas de temps et fouille, trouvant une centaine de couronnes d'or (qu'elle repose) et, surtout, des livres en reikspiel aux titres plus qu'évocateurs, comme « La tyrannie impériale », « Sigmar : mensonge ou vérité ? », « L'art de convaincre », « L'anatomie sociale », etc... Pas le genre de lecture que l'on verrait entre les mains d'une jeune femme... Dame Aubeline prend très discrètement « La tyrannie impériale », qui était posé sur la table de chevet, probablement espérant y trouver des indices.
En plus de ces découvertes, Dame Nermeer nous informe de deux choses. Premièrement, un autre individu a cherché à obtenir des informations sur Anna-Lisa, deux jours plus tôt : un grand elfe, aux longs cheveux blonds et au regard perçant. D'après elle, il était assez insistant, et cherchait à savoir les habitudes et lieux que fréquentait Anna-Lisa. Rien qui ne lui ai inspiré confiance, Dame Nermeer ayant la sagesse de faire comme si elle ne savait rien. Un individu dont il faudra, semble-t-il, nous méfier...
Deuxièmement, elle insinue sans honte que Franz Gruber est un bon à rien, ne le portant absolument pas dans son cœur. De là à avoir fomenté l'enlèvement de sa belle, lui qui semblait l'aimer désespérément à en croire mes compagnons ? A surveiller tout de même...
Ayant probablement réuni toutes les informations que nous pouvions obtenir ici, nous décidons de nous rendre à la Rose Blanche, espérant y retrouver Dame Andréalania qui ne nous a jamais rejoint. La chance nous sourit, nous la croisons sur le chemin...... mais les événements prennent un tournant plus qu'incroyable ! En effet, y voyant là l'occasion rêvée, Maître Ema... balance au visage de l'elfe rousse, sans qu'elle ait le temps de réagir, la bière qu'il avait précieusement gardé dans sa gourde ! Je... Je ne sais pas quoi dire, observant avec des yeux ronds la scène... ! Maître Ragnar rajoute du sel sur le feu, proposant de l'essuyer en lui léchant le visage... mais c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.
Visiblement TRES susceptible et dénuée de tout sens de l'humour, Dame Andréalania utilise sa magie... et balance une fléchette de feu sur le torse de son homologue elfe !!! Je crie de choc, les blâmant tous les deux de faire preuve d'autant d'immaturité (On ne balance pas de la bière au visage, et on ne répond pas avec des actes pyromanes!), tandis que j'essaye de soigner mon camarade avec mes quelques compétences de soin. Rien n'y fait, et nous décidons de le conduire rapidement à un apothicaire pour le faire soigner... et pour s'éloigner le plus possible des badauds nous scrutant avec choc...
Fort heureusement, le Halfling apothicaire parvient à le soigner, exigeant juste du repos pour que Maître Ema s'en remette. Par remords ou parce qu'elle se sentait forcée (Difficile de dire avec elle), Dame Andréalania paie la pistole d'argent de soin, mais il n'est pas difficile de savoir que des tensions au sein du groupe allaient se manifester pendant un moment... Par Myrmidia, cela était presque épuisant moralement de les fréquenter, mais au moins, j'oubliais mes tracas pendant un moment !
Une fois cet... épisode presque pathétique passé, nous continuons notre chemin vers la Rose Blanche, Dame Andréalania nous contant ce qu'elle avait découvert là-bas. (Ah, donc, elle y était allée de son côté... Gain de temps, mais montrant encore une fois qu'elle n'avait pas grand-chose à faire de nous...) Elle y avait fait la rencontre de cinq hommes : Ludwig Steiner, le meneur ; un Bretonnien, Charles Pontier ; un Initié de Sigmar, Gregor Strassan ; un étudiant au Collège de magie des Cieux, Vladislav Kilmar ; et un homme sans particularité visible, Dagmar Cerrion. Tous membres d'un groupe de révolutionnaires... dont font partie Annalisa et Franz. Apparemment, ils auraient été surpris par la révélation de l'enlèvement de la jeune femme, sans pour autant exprimer davantage de tristesse ou d'inquiétude, insinuant que malgré son intelligence, elle n'était pas faite pour la politique et pour participer à de plus grandes actions, détournant même l'attention d'un membre plus important tel que Franz. Drôle d'attitude...
Lorsqu'elle énonce que leur objectif est que le monde soit plus permissif et égalitaire, mon cœur se serre un peu, y voyant une ressemblance avec mon souhait d'aider tout individu... Mais je doute que leurs actions soient entièrement pacifiques, oubliant rapidement cette pensée.
D'après Dame Andréalania, rien ne prouverait qu'ils seraient derrière l'enlèvement d'Anna-Lisa, malgré leur ressentiment envers elle. Les interroger de nouveau ou les épier n'apporterait pas grand-chose, mais lorsque nous évoquons cet elfe suspect vu à la Pension, nous émettons l'idée que ce groupe de révolutionnaires pourrait savoir quelque chose à ce sujet. Je me propose d'aller à leur rencontre, prétextant être une Initiée de Myrmidia missionnée pour retrouver cet individu louche, afin d'espérer en obtenir une quelconque réaction nous aiguillant sur la suite. Nous approuvons ce plan, et j'y rentre. Dame Aubeline tente de me suivre discrètement, une deuxième paire de yeux pouvant peut-être déceler quelque chose que je ne verrais pas, mais elle se fait hélas remarquer, devant donc quitter la taverne.
Le tavernier croit en mon excuse d'enquête, et me conduit vers le groupe de cinq hommes. Très calme et professionnelle, je leur émets mon objectif. Ils sont d'abord assez surpris, insinuant qu'une dame elfe était venue un peu plus tôt pour également rechercher un individu, me demandant donc si je la connaissais, et si je recherchais la même personne. Mentant sur le fait que je n'avais pas d'amis elfe (Maître Ema, j'espère que vous me pardonnerez...), je leur dis la description de l'elfe que je recherchais... mais je ne décèle absolument aucune réaction de leur part... Ne cherchant pas à aller plus loin pour ne pas éveiller de soupçons, je prends congé, et quitte la Rose Blanche.
Je rejoins mes compagnons, mais suis surprise d'entendre plusieurs « Psst ». Je regarde aux alentours, et remarque l'Initiée de Sigmar, Gregor Strassan, qui m'interpelle discrètement. Nous nous rapprochons avec mes compagnons, et malgré qu'il semble vexé que j'aie menti sur mon lien avec Dame Andréalania, il nous raconte ce qu'il ne souhaitait dire en face de ses amis. D'après lui, Steiner serait potentiellement à surveiller, car il aurait eu, par le passé, des vues sur Anna-Lisa, qui l'aurait rejeté en choisissant Franz Gruber. Rien ne lui permet d'affirmer que sa rancœur l'aurait conduit au point de l'enlever, mais au vu de la tendance familiale à se laisser aller à ce noir sentiment, notamment depuis qu'ils ont perdu leur titre de noblesse il y a des années, il n'est sûr de rien... Nous le remercions, non sans que Dame Andréalania ne l'avertisse de ne pas divulguer nos liens à ses amis.
Au vu de ces informations, nous décidons finalement de suivre discrètement Steiner dès qu'il sortirait de la Rose Blanche. Dame Aubeline se porte volontaire pour l'épier au plus près, suivi de peu par Maître Ema. (Steiner nous ayant rencontré avec Dame Andréalania, et Maître Ragnar... étant, sans vouloir lui manquer de respect, peu discret avec son physique... et son odeur...)
Pour patienter, nous décidons de déjeuner à une auberge proche, le Sanglier au Vin. Heureusement, une fenêtre nous donne un parfait visu de la Rose Blanche, nous permettant de nous reposer dans perdre de vue notre objectif... qui ne sort qu'au bout de quelques heures, en début de soirée ! Les cinq membres du groupe se séparent, et nous commençons alors à suivre Steiner.
Au bout de longues minutes, Dame Andréalania, Maître Ragnar et moi prenons une ruelle, y retrouvons nos deux compagnons... ayant soudainement perdu la trace de Steiner ! Les avait-il repérés ? Seul indice : une bouche d’égout laissée maladroitement ouverte. Pensant qu'il avait pu y entrer pour nous échapper, nous décidons d'y descendre, Dame Andréalania utilisant sa magie pour allumer une source de lumière... en rendant lumineux le bâton de Maître Ema... Décidément, je craignais pour l'intégrité de ces deux êtres s'ils continuaient à se chercher ainsi des noises...
Une fois à l'intérieur des égouts, l'odeur nous attaque vivement, manquant de nous faire défaillir. Je parviens à contenir mon dégoût, mais, hélas, pas mes pauvres compagnons... Au vu de leur faiblesse temporaire, je leur propose donc de partir devant, la lumière du bâton de Maître Ema non loin derrière moi, afin de me tenir prête, bouclier levé, si un danger nous guettait.
Deux chemins s'offrent à nous, un au Nord, un à l'Est. Nous prenons le second, mais faisons rapidement face à un grillage impossible à passer, fermé par un cadenas rouillé qui, visiblement, n'a pas été touché depuis des années. Nous faisons donc demi-tour, prenons l'autre passage... et découvrons une meute de rats d’égout dévorant un cadavre visiblement là depuis une semaine environ. Heureusement, ni notre homme, ni, dans le pire des scénarios, Annalisa. Maître Ragnar les fait fuir en hurlant, et nous reprenons notre chemin... pour pas grand-chose, nos recherches étant infructueuses. Steiner nous avait échappé. Frustrés, et en ayant assez de cet environnement, nous décidons de retourner à la surface.
Enfin à l'air libre, Maître Ragnar et moi remarquons, au détour d'un immeuble, un être nous épiant... et, visiblement, un elfe. Discrètement, je fais le tour de l'immeuble, et parviens à le piéger par derrière, dans le cas où il voudrait nous attaquer ou nous échapper. Il ne semble pas pris au dépourvu, et accepte de nous parler. Mais la conversation tourne rapidement au vinaigre...
Il s'agit bien de l'elfe dont on nous avait parlé à la Pension. Il se présente sous le nom de Sennerion Sarmandel, investigateur privé engagé pour retrouver Annalisa, et la remettre au Temple de Shallya pour être déviée de son idéologie révolutionnaire. Il se moque déjà de nous, car, bêtement, nous nous serions faits prendre au piège de "la bouche d'égout laissé exprès ouverte", disant donc que Steiner nous avait piégés et était parti depuis bien longtemps. J'ai extrêmement honte d'être tombée dans le panneau, nous étions de vrais débutants !!! À se souvenir à l'avenir......
Il nous reproche de nous interposer dans son enquête, causant plus de ravages qu'autre chose, étant au courant de ce qui s'est passé dans la taverne chic ou en pleine rue entre Maître Ema et Dame Andréalania. Son attitude est plus que sèche, fermée et hautaine, malgré quelques tentatives de la part de mes compagnons, aucune alliance ne semble possible pour retrouver Anna-Lisa.
Il nous menace sans détour, nous avertissant, sans aller dans le détail, que nous mêler de ce qui ne nous regarde plus nous mettrait face à des êtres puissants, et que si Franz et nous avions un peu d'amour-propre, nous abandonnerions l'idée de la retrouver et laisserions faire les gens importants. Un tel dédain est non seulement scandaleux, mais si égoïste ! Nous ignorons encore ce qui a poussé Annalisa à rejoindre ce groupe, mais n'est-elle pas assez adulte pour décider seule de sa vie ? Je savais ce que cela faisait de prendre un chemin différent de celui voulu par sa famille, si elle estimait que cela était sa voie, qui étaient ces gens pour oser vouloir l'en détourner ? De plus, mes compagnons avaient fait la promesse au pauvre Franz de la retrouver, et c'était ce qu'ils comptaient faire.
Ne nous prenant absolument pas au sérieux, et nous menaçant une dernière fois de représailles, Sarmandel nous quitte, ne se souciant pas des remarques et insultes de mes compagnons. Cela était clair : dans cette enquête... que le meilleur gagne.
Mais nous voilà désormais à court d'option, hormis de potentiellement retrouver Steiner. Nous décidons cependant de nous rendre au Temple de Shallya, puisque ce serait ici que, dans le pire des cas, nous pourrions retrouver Anna-Lisa.
Étant familière de ce lieu, Dame Aubeline demande à pouvoir s'entretenir avec la petite Bianka... non sans avoir donné 90 couronnes d'or au Temple, demandant à ce qu'un tiers soit réservé à l'éducation de la petite ! Un tel don remplit de joie et d'émotion la Sœur qui nous accueille, même si Shallya enseigne l’humilité et le désintérêt pour les richesses et les biens matériels. Mais la halfling remonte encore plus dans mon estime devant une telle générosité, et un tel désir de vouloir être sûr que Bianka s'en sorte dans la vie... Elle pourrait aisément être sa mère, cela était beau à voir... Et un tel échange de compassion et de bienveillance...... cela me fait chaud au cœur, étrangement plus encore que ce que peut apporter l'Ordre de Myrmidia...... Grands Dieux, je ne devrais pas dire cela...
À l'inverse, Maître Ragnar est bien plus direct, demandant des informations sur une jeune femme qui devrait prochainement arriver, à la demande d'êtres puissants, pour rejoindre l'Ordre de Shallya. Il ose même demander s'il y avait moyen de l'en extraire si la jeune femme en question ne souhaitait pas en faire partie ! La Sœur est on ne peut plus troublée par ses propos, affirmant que l'Ordre n'avait pas à se mêler de ce genre d'affaires, et que si on leur confiait un être, ils le protégeraient et refuseraient qu'on puisse le leur retirer. Voyant qu'il ne faudrait pas compter sur l'aide de l'Ordre dans cette affaire... Maître Ragnar commence soudainement à s'en prendre à la pauvre Sœur, en venant même aux insultes ! Bon sang, il avait tendance à me faire sourire, mais là, le Nain était juste grossier et irrespectueux ! Dame Aubeline et moi le conduisons avec force hors du Temple, jetant des regards désolés à la pauvre Sœur, qui nous conseille de revoir nos fréquentations... Il... avait des bons côtés, gâchés malheureusement par son envie irrépressible de s'attirer des ennuis et de mourir... ?
En ayant fini ici, nous nous apprêtons à quitter le Temple... mais mes pas sont mystérieusement stoppés, comme si ma conscience m'indiquait que je n'en avais pas fini en ces lieux... J'indique à mes compagnons que je les rejoindrai ultérieurement au Sanglier au Vin, puis retourne sur mes pas, le cœur battant étrangement la chamade lorsque je me rapproche de la Sœur de Shallya. Surprise de me voir revenir après cette fin d'échanges quelque peu mouvementée, elle constate cependant à mon expression grave que j'avais quelque chose de lourd sur le cœur à révéler, et accepte gentiment de m'écouter. Encore hésitante, et ayant honte d'ainsi divulguer... ce que je ne devrais même pas penser, je prends une grande inspiration, et révèle mes troubles d'une voix tremblante.
J'omets, bien sûr, bon nombre de détails dans mon récit, notamment sur la véritable identité de l'être...... des êtres qui me font remettre en question, indiquant seulement que la société ne voulait les accepter... Elle m'écoute sans dire un mot, sans me juger, son regard plein de bienveillance ne la quittant jamais. Plus je parle, plus je me sens... fébrile... Les mains tremblantes, la gorge enrouée, les joues brûlantes... Je me sens ridicule, mais quand je constate qu'elle ne le pense pas... je me sens légèrement délivrée...
Pour elle, me remettre en question n'a rien d'un tort, bien au contraire... Et elle récapitule sa pensée en une phrase qui me coupe le souffle...
« Il vaut mieux se tourner et protéger un être différent et rejeté, mais digne de confiance et de sentiment, que de le faire près d’êtres que la société acceptera, mais à l’âme corrompu. Suivez votre cœur. Il vous murmurera le meilleur choix. »
… Je ne parviens pas à lui répondre plus qu’un « merci » après quelques secondes, détournant les yeux. Ces mutants...... Yors...... Je savais qu’ils méritaient plus... Je le sentais, au fond de moi... L’intelligence, la sollicitude et la bonté de Yors...... méritaient d’être protégées, et aidées à suivre un chemin différent... Pour lui comme pour ses amis...... Il le méritait, sincèrement......... Même si Myrmidia ne l’acceptait pas...
Ne sachant comment réagir, je prends congé avec la Soeur, non sans qu’elle finisse sur une proposition au quelle je ne m’attendais pas. C’était à moi de choisir si je souhaitais, au vu de ces nouvelles (… ou pas si nouvelles que ça?) convictions, rester dans l’Ordre de Myrmidia... mais l’Ordre de Shallya me serait ouvert si je désirais embrasser complètement cette nouvelle envie de compassion... Moi, une... une Initiée de Shallya... ? Je regarde mes mains avec hésitation, y voyant la force de mes muscles... et qui avaient versé du sang... Je... Je n’avais été qu’une main armée, pendant tant d’années...... Méritais-je vraiment d’y renoncer pour embrasser pleinement la compassion... ? Et...... y étais-je prête... ? Je la remercie d’un simple mouvement de tête, promettant silencieusement d’y réfléchir, avant de finalement quitter le Temple.
Je suis prête à retrouver mes compagnons à l'auberge. Mon esprit et mon cœur son toujours remplis d'interrogations, et j'ignore encore le chemin que je devais suivre, comprenant juste que j'étais à un tournant de ma vie. Je réfléchis quelques instants, avant que mon regard ne se tourne vers l'Est......... Je savais ce qui me permettrait d'ouvrir définitivement mes yeux, et de prendre... une décision qui pourrait changer ma vie à jamais, et y apporter de nouveaux obstacles...
Dès lors que nous aurions un instant de repos dans notre enquête... je retournerai aux Collines Stériles.
UnderworldLegends- Kobold
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Re: Récit de Beate Neumann, initiée de Myrmidia
Oh ho ! Un véritable roman s'amorce, une dramatique terrible avec des choix cornéliens se profile.
Nul ne sait encore jusqu'où ça va aller, et comment ça va se terminer. Mais une chose est sûre, UnderworldLegends gagne haut la main trente points d'expérience !
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Re: Récit de Beate Neumann, initiée de Myrmidia
Chapitre 3 : Altdorf, ville de péripéties
Le Temple de Shallya derrière nous, mes compagnons et moi retournons à l’auberge du Cygne Cendré pour une bonne nuit de repos. Exceptée Dame Andréalania qui, comme à ses habitudes, préfère rester de son côté (Par honte, par pudeur, par dénigrement, difficile de savoir avec elle...) et retourne à la précédente auberge où nous nous sommes faits exclure. Grand bien lui fasse...
La nuit, sans être pleinement paisible, est plus sereine pour moi, moins de songes avec Yors gâchant mon sommeil. Cette conversation avec la Prêtresse de Shallya semblait avoir porté ses fruits, m’apportant une plus grande sérénité intérieure, et davantage de réponses à mes questions... Je sais pertinemment que l’avenir ne sera pas facile si je décide véritablement de suivre le chemin que mon cœur et ma conscience me dictaient à la fois, mais comme elle l’avait si bien dit : mieux vaut suivre un destin ardu, mais qui me permettrait d’essayer de changer les choses et de veiller sur quelqu’un qui le méritait, que de poursuivre une voie qui ne me laisserait jamais apporter ce que je souhaitais véritablement offrir à ce monde... Je resterai éternellement respectueuse envers Myrmidia, qui m’avait tant apporté au cours de ces dernières années, et j’espérais sincèrement que la Déesse ne me maudirait pas de mon choix... Que le désir d’aider mon prochain, quel qu’il soit, soit plus considéré que mon désir de quitter l’Ordre...
Le lendemain matin, nous nous retrouvons quasi tous autour d’une table pour prendre notre petit-déjeuner. Mon visage montre bien moins de signes de fatigue, quoique je reste encore un peu songeuse. Maître Ema mange tranquillement, et Dame Aubeline... Grands Dieux, les Halflings et leur appétit féroce ne cesseront jamais de m’impressionner ! Seul manque Maître Ragnar, aurait-il choisi de faire une grasse-matinée ? La réponse ne tarde pas à venir, et je tombe complètement des nues... en voyant que le Maître Nain s’est lavé en ayant pris un bain ! Avec ses cheveux et sa barbe rousse superbement coiffés, et son visage et son corps bien brillants, ce n’est absolument plus le même Nain, je l’en trouve même attirant ! Malheureusement, le contraste nous frappe vite au nez et aux yeux... le Nain n’ayant pas pris la peine de laver également ses vêtements, cassant complètement cette image soignée qu’il donnait de prime abord... Au moins, il aura fait une moitié d’effort... ?
Et hélas, cette semi-propreté semble donner des ailes à notre compagnon. En effet, afin de poursuivre notre enquête, Maître Ragnar se tourne vers l’aubergiste et lui demande s’il connaît des informations sur Steiner, notre principal suspect. Aucune réponse concrète, ce qui tend à agacer le Nain, qui insinue qu’un tel manque de désir de vouloir lui répondre voulait surtout dire qu’il était discriminatoire, voire raciste envers les Nains... mettant même en évidence sa hache d’une manière menaçante. Bien évidemment, l’aubergiste n’apprécie pas une telle attitude, et le menace d’appeler la Garde s’il ne quittait pas son établissement sur le champ. Il est à peine huit heures, et les ennuis commencent déjà... Maître Ema, voyant les ennuis arriver, essaye de s’interposer et de calmer les choses, mais rien n’y fait... Maître Ragnar prétextant qu’il ne pourrait appeler la Garde la gorge tranchée, l’attaquant sans prévenir !!! Mais je crois rêver !!! Mais louée soit Myrmidia, il manque de peu sa cible, l’aubergiste mettant sa menace à exécution avant d’aller s’enfermer dans la pièce arrière. Mais maintenant, nous voilà sur le point d’être arrêtés par la Garde d’Altdorf ! Je jure sur Myrmidia, si nous nous en sortons, Ragnar va entendre parler du pays !
N’ayant que très peu de temps devant nous, Maître Ema et moi sommons Maître Ragnar d’aller se réfugier à l’étage pour essayer d’y trouver une issue. Dame Aubeline l’accompagne, certainement pour jouer de sa discrétion pour s’échapper plus facilement. Mon ami Elfe et moi faisons donc face seuls aux Gardes arrivant en trombe. Priant Myrmidia pour que mon piège fonctionne, je fais mine d’avoir vu un individu attaquer l’aubergiste avant de s’enfuir par la porte annexe, Maître Ema approuvant mes dires et jouant parfaitement la comédie. Et, miraculeusement, les Gardes gobent notre bobard, et suivent la direction opposée où devraient être nos compagnons ! Je sais bien qu’en ma qualité d’Initiée, je ne devrais pas aborder aussi facilement le mensonge... mais j’avoue ressentir une certaine fierté de les avoir dupés ! Entendant que la menace s’éloignait, Dame Aubeline et Maître Ragnar nous rejoignent, et nous quittons rapidement l’auberge. Encore une qui ne nous serait plus possible de visiter ! Heureusement, la ville est grande... Comme promis, une fois à l’abri des regards et des oreilles, je m’en prends au Nain, lui reprochant vigoureusement son attitude inappropriée et immature. S’il souhaitait avoir des chances de se faire capturer, causer un tel scandale en pleine capitale était la meilleure solution ! Je ne cache pas ma profonde déception... mais suis extrêmement étonnée qu’il en ressente de la honte, s’excusant sincèrement et promettant qu’il ne recommencerait plus. J’en perds mon élan, ce n’est pas tous les jours qu’un Maître Nain cherche à se faire pardonner de sa conduite... et encore moins un Nain comme Ragnar... Mais cela me fait presque plaisir, espérant que cela signifie qu’il m’appréciait et me respectait assez pour cela... Je calme ma fougue colérique et accepte ses excuses, ne voulant pas qu’il y ait de ressentiment entre nous. Après tout, je comprends pourquoi il ne cesse de chercher le danger, je souhaite juste... qu’il puisse le trouver dans l’honneur et la bravoure, et non pas au détour d’une stupide auberge...
Cette histoire passée, nous continuons notre chemin, retrouvant en cours de route Dame Andréalania, toujours aussi belle et glaciale. Le groupe étant réuni, nous décidons de nous pencher davantage sur la piste de Steiner, la vexation de l’avoir perdu aussi bêtement la veille étant toujours aussi présente. Nous nous dirigeons donc vers le Temple de Sigmar, espérant que l’Initié qui nous avait mis sur la piste, Gregor, pourrait nous communiquer son adresse. Et lorsque nous sommes en vue du Temple, nous sommes bouche bée... Il dénote complètement des autres Temples, tout n’étant que grandeur et puissance. Même en qualité d’Initiée de Myrmidia, je ne peux qu’être admirative d’une telle architecture... même si, contrairement à notre Temple, l’odeur forte de transpiration des nombreux Initiés présents gâche la majesté ambiante ! Mais hormis cela, les hautes colonnes, le dôme géant représentant Sigmar montant aux Cieux, les innombrables statues le représentant (Détail assez amusant, le Dieu possède une splendide chevelure blonde, tandis que les Prêtres et Initiés sont tous chauves... Sacrifice capillaire bien dommage !), etc... sont réellement impressionnants à voir.
Sur les indications d’un Prêtre, nous parvenons à retrouver Gregor à la bibliothèque du Temple, l’amas considérable d’ouvrages étant juste vertigineux. En qualité d’Initiée, je me propose d’entamer la discussion avec lui, espérant que cela rendrait notre venue moins suspicieuse. Il est assez surpris de nous voir ici mais, fort heureusement, à force de jouer sur l’honneur d’être en ces lieux incroyables et de servir Sigmar, je le mets assez en confiance pour qu’il nous indique l’adresse de Steiner, croyant en notre volonté d’enquêter sereinement sans créer d’histoires : 31 Königstrasse. Cependant, avant que nous le quittions, il nous met en garde sur le père de Steiner, apparemment du genre à détester que l’on se mêle de ses affaires... Cela rend cette famille encore plus suspicieuse, mais autant ne pas s’avancer trop vite... Je le remercie, et nous quittons le Temple, ayant obtenu l’information que nous recherchions. Nous faisons rapidement le point, et convenons que deux pistent s’offrent à nous : Königstrasse, mais également la ruelle où nous avons perdu Steiner, qui peut peut-être encore receler des indices que nous n’aurions pas découvert. Afin de couvrir le plus de terrain, nous nous séparons en deux groupes : Dame Aubeline, Dame Andréalania et Maître Ema iront au 31, Königstrasse, leur prestance et leur discrétion pouvant jouer en leur faveur. Maître Ragnar et moi nous pencherons, quant à nous, sur la ruelle.
Mon compagnon et moi retournons donc sur le lieu où nous avons perdu Steiner la veille, essayant de ne pas nous souvenir de cet épisode embarrassant. De nombreuses cachettes (Tonneaux, poubelles, etc...) pouvant offrir quelconque indice s’offrent à nous, malheureusement, nous ne trouvons absolument rien. Peut-être Steiner a-t-il emprunté l’une des portes donnant sur la ruelle pour s’enfuir ? Nous parvenons à ouvrir discrètement une porte, constatant qu’elle mène sur la cuisine d’une autre auberge, le Sanglier Bien Repu. Steiner aurait-il traversé cette auberge pour s’échapper ? Cela vaut le coup de se renseigner, mais nous préférons prendre l’entrée principale de l’auberge pour ne pas éveiller les soupçons. Et, comble de chance, celle-ci est tenue par un couple de Nains, qui accueille chaleureusement mon compagnon ! Cela devrait rendre les choses plus faciles ! Profitant de leur convivialité, nous prenons le temps de déjeuner, faisant honneur pour sept pistoles d’argent à la succulente spécialité de la maison, du ragoût de porc aux légumes, la bière étant même offerte. Dame Aubeline allait probablement nous en vouloir d’avoir mangé, mais sur le moment, je ne ressens aucun remord ! Au vu de la bonne ambiance et du contact facile entre les trois Nains, Maître Ragnar en profite pour essayer de savoir s’ils ont aperçu Steiner. Malheureusement, leur réponse est négative, et nous voyons parfaitement qu’ils sont sincères et ne cherchent pas à nous mentir. Espérant obtenir une quelconque information sur Annalisa, j’enchéris sur le sujet des révolutionnaires. Sans en devenir méfiant ou agressif, le couple Nain ne montre aucune sympathie envers eux, prétextant que le changement n’en amène finalement aucun, les mauvais cycles se répétant continuellement au fur et à mesure de l’Histoire. Je ne peux qu’approuver en soupirant, les exemples étant, hélas, bien trop nombreux, le pouvoir faisant toujours commettre les mêmes impairs, même aux âmes les plus nobles à l’origine... Hormis la confirmation qu’ils se réunissent à la Rose Blanche, nous n’obtenons rien de plus d’eux, et finissons notre déjeuner avant de quitter la zone. Espérons que nos autres compagnons aient eu plus de succès pour notre enquête... même si nous sommes parfaitement repus !
Comme convenu auparavant, nous nous retrouvons tous à la place du Temple de Sigmar. Après nous en avoir légèrement voulu, comme escompté, pour le déjeuner que nous avions eu sans elle (Encore une fois, les Halflings et leur appétit féroce loin d’être proportionnel à leur taille !), Dame Aubeline nous conte ce qu’ils ont appris. Hélas, le gardien de la demeure des Steiner étant très méfiant, elle n’a pu réussir à pénétrer à l’intérieur en qualité de nouvelle servante, préférant laisser tomber avant d’attirer l’attention. Même le charisme de Dame Andréalania n’a rien pu y faire. Notre compagne halfling put néanmoins apprendre d’un autre serviteur, de la maison d’en face, que les Steiner avaient récemment acquis une compagnie de transport, et possédaient un entrepôt sur les docks. Notre future destination pour y trouver des indices sur Annalisa ?
Nous n’avons pas le temps d’y réfléchir, un curieux attroupement sur le pont attirant notre attention. Non, les gens semblent plutôt s’écarter... au passage d’un cortège aussi intriguant qu’inquiétant : une quarantaine d’hommes étranges, puants et portant des lambeaux, avec des fouets ou des matraques... avec lesquels ils se frappent mutuellement, hurlant ou avec en main des pancartes indiquant « Repentez-vous », « La fin est proche », « Sigmar, accorde-nous une mort rapide et glorieuse », etc... Les habitants, à leur passage, détournent leur regard ou, au contraire, s’agenouillent et prient. Mes compagnons ne ressentent que répulsion à leur égard, n’ayant aucune pitié pour des gens ne faisant que se plaindre de leur vie sans rien faire pour la changer. Ils n’ont pas tort, ces gens faisant plutôt pitié à voir. Il était juste dommage qu’ils n’aient eu une main extérieure pour les aider, petit à petit et surtout par eux-mêmes, à chercher une autre voie... J’espérais, un jour, pouvoir être cette main...
La suite se passe très vite... Je ressens soudainement un violent choc dans ma nuque, me sortant avec douleur de mes pensées. Je me retourne, et fais face à un individu encapuchonné, qui me regarde avec des yeux ronds, visiblement choqué. C’est alors que Dame Andréalania m’indique ses pieds... où y repose une dague ! Cet étranger a... essayé de me tuer !? Et... Dame Andréalania m’a sauvée... ? Je mets quelques secondes à me remettre du choc, et préfère laisser ces pensées de côté pour l’instant : l’objectif était de capturer cet individu pour savoir pourquoi il a fait ça ! Nous essayons tous de le capturer : Dame Aubeline, Maître Ema et Maître Ragnar tentent de l’attraper par la capuche, mais sont gênés par les gens ou par leur barbe ; Dame Andréalania tente de lui balancer une flèche de feu, mais ne réussit pas son sort dans la précipitation ; et je tente de l’étaler au sol, mais les habitants sur mon passage me gênent. Nous n’avons plus que quelques secondes devant nous, l’individu commençant à grimper sur le rebord du pont sur lequel nous nous tenons, prêt à sauter et à nager pour se sauver.
Je ne réfléchis pas... Ma main attrape ma lance attachée sur mon dos, et la propulse à grande vitesse vers l’individu... le touchant profondément sur le côté et le faisant tomber sur le pont dans un grand cri de douleur... Les gens, autour, hurlent de terreur et commencent à s’enfuir, hurlant « Au meurtre »... Dame Aubeline se jette sur l’étranger et arrache sa capuche, révélant un Humain... Maître Ragnar scrute les réactions de la foule, mais ne remarque rien d’étrange... Et Dame Andréalania se rapproche après avoir pris l’arme du crime avec un mouchoir, indiquant sournoisement « Je crois que vous avez oublié ceci, Monsieur l’assassin ! »...
Mais je n’y prête pas attention... Ma main est toujours tendue dans la position avec laquelle j’ai lancé ma lance... Mon regard est posé sur l’homme qui a cherché à m’éliminer, ma lance toujours plantée dans son flanc... J’ai...... J’ai failli tuer cet homme... En temps normal, un tel geste d’auto-défense ne m’aurait pas atteint, mais... mais je me sens mal... Extrêmement mal... Je... Je ne veux plus n’être qu’un bras armé, je... je veux apporter le bien autour de moi, aux... aux gens dans le vrai besoin... Et j’ai... j’ai attaqué... sans réfléchir, instinctivement... ! Cela a été un déclic, comme une habitude, sans-sans même qu’une once de remord me traverse, je...... Comment puis-je espérer changer si la violence faisait partie intégrante de moi !!!??? Si ma main n’était bonne qu’à verser le sang, et pas à aider !!!??? N’étais-je finalement qu’un charlatan, ne faisais-je que me mentir !!!??? J’avais la volonté de tuer dans le sang, toutes ces années... toutes ces années m’avaient forgé jusqu’à un point de non-retour !!!??? Je me foutais ouvertement de ma gueule, même Yors ne pourrait me sauver de cette habitude meurtrière !!!! Je...
Une main ferme se pose sur mon épaule, me sortant de mon état second. Je n’avais pratiquement pas bougé, mon bras et mon regard étant juste descendus au fur et à mesure de mes... violentes... Je ressens juste mon corps méchamment trembler, et mon cœur battre à tout rompre... Je remarque enfin un garde qui me scrute avec sévérité, comprenant que toute une patrouille, au vu de la panique ambiante et du blessé gisant au sol, s’était hâtée pour enquêter. Très professionnelle et calme, Dame Andréalania leur a expliqué l’acte criminel prémédité par cet homme à mon encontre. Très sérieux, le garde me demande confirmation et, malgré mon état mental critique, je parviens à le convaincre de la véracité de ses paroles, confirmant les actions de ces dernières minutes, et mon...... geste d’auto-défense... Voulant donc en savoir plus, les gardes nous conduisent, l’assassin et notre groupe, à leur caserne.
Constatant mon état, le capitaine des gardes m’offre une boisson chaude pour me remettre, mettant cela sur le coup du choc d’être passée à cela d’être tuée. Là, maintenant, je ne demanderais qu’à me saouler si cela était possible... Je ressens de la honte, de l’inquiétude, de l’amertume, du dégoût... Mais je préfère garder tout cela pour moi, finissant par répondre plus calmement aux questions posées par le capitaine sur ces derniers événements. Tandis que l’assassin se fait interroger, Dame Andréalania mentionne l’Elfe rencontré la veille, Sennerion Sarmandel, insinuant qu’elle ne serait pas surprise qu’il joue un rôle dans cette histoire d’assassinat... et, surtout, espérant qu’une enquête sur son compte pourrait le ralentir dans la sienne sur Annalisa. Au vu de son attitude méprisable, cela ne serait que justice.
Quelques temps après, les résultats de l’interrogatoire nous parviennent, l’Humain peu brave n’ayant pas hésité à parler. Il aurait été engagé par un certain... Cerrion ? Nous nous regardons avec étonnement. Le même Cerrion que celui rencontré à la Rose Blanche ? Un parent ? Au vu de nos avancées, j’aurais pensé que Steiner et sa famille l’aurait engagé, cela remet vraiment en question notre enquête ! En dernière information, l’assassin n’aurait dit qu’une phrase : « Vous feriez mieux de quitter la ville. » Il était vrai qu’Altdorf ne nous avait apporté que des ennuis depuis notre arrivée, et que la menace planant sur nous semblait grandir au fil des heures, ce dernier événement le confirmant. Mais Annalisa était toujours introuvable, et nous refusions de l’abandonner.
Au vu de cette information sur Cerrion, Dame Andréalania décide de dire presque toute la vérité au capitaine sur ces derniers jours, contant ce qui était arrivé à la jeune Annalisa, parlant de la Rose Blanche et des révolutionnaires, dont Cerrion, s’y réunissant souvent, etc... Visiblement intrigué par toute cette affaire, le capitaine s’engage à enquêter, nous demandant cependant de ne pas quitter la ville et de rester discret. Les ennuis venaient à nous, il serait difficile de respecter notre parole...
Et c’était rien de le dire, car à peine quittons-nous la caserne... que Dame Andréalania et moi constatons la présence, au loin, de Sarmandel, nous observant sournoisement, telle une fouine ! Il insinuait que nous le ralentissions dans son enquête, mais j’ai plutôt l’impression qu’il nous espionne pour savoir nos propres avancées ! Constatant que nous l’avons remarqué, l’elfe cherche à partir, mais en ayant autant assez que nous tous, Dame Andréalania lui jette le sort « Feu Follet » pour pouvoir suivre ses mouvements. Sa magie fonctionne, mais Sarmandel semble le ressentir, semblant chasser des mouches autour de lui pour faire évaporer le sort. Profitant de ces quelques instants de déconcentration, je me rue sur lui, l’empoignant avec force pour exiger des réponses. Malheureusement, il parvient à se défaire de ma poigne et, me critiquant avec virulence, m’envoie valser d’un violent coup de pied dans la poitrine ! La douleur est cuisante et me fait tomber à terre, j’ai du mal à reprendre mon souffle... ! Le salaud ! Je n’avais pas cherché à le blesser, seulement à l’empêcher de bouger ! Mais lui n’avait pas hésité un seul instant, et au vu de ma douleur, s’il y avait mis un peu plus de force, il m’aurait méchamment blessé ! Je compte sur mes compagnons pour obtenir justice !
Ils essayent de l’arrêter physiquement, mais n’y parviennent pas, fâchant encore plus l’Elfe, qui nous menace davantage en mentionnant son mystérieux employeur. Nous prenant tous de court, Maître Ragnar... se roule dans la boue, avant de le contempler fièrement et de promettre que les choses vont changer...... Je ne comprends pas vraiment la démarche de notre compagnon, et regrette que sa propreté du matin soit déjà saccagée, mais je suppose... qu’il a prévu son coup...... ? Dame Andréalania préfère user de la ruse, et s’en sort à merveille en le provoquant à appeler la Garde, ayant une longueur d’avance sur lui. Sarmandel tombe dans le panneau et appelle des gardes pour qu’ils nous arrêtent, prétextant que nous le harcelions et le menacions. Mais indiquant qu’il avait été le premier à s’attaquer directement à moi, et que nous connaissions le capitaine, les gardes nous embarquent tous, ravalant le caquet de Sarmandel.
Le capitaine des gardes est plus qu’étonné (et inquiet) de nous voir revenir aussi vite à la caserne. Mais visiblement ravie de son coup, Dame Andréalania lui présente le fameux Sarmandel qu’elle avait mentionné plus tôt. Outrant l’Elfe qui se sent si injustement arrêté (Ce qui nous fait grandement plaisir), le capitaine emmène Sarmandel pour interrogatoire, espérant obtenir davantage de réponses pour retrouver Annalisa. Mais lorsqu’il revient avec une expression sombre, nous demandant de nous réunir au réfectoire vide à cette heure, nous comprenons que la situation est plus grave que nous l’imaginions... Et pas des moindres, l’employeur de Sarmandel... étant Aldebrand Ludenhof, comte électeur du Hochland... et père d’Annalisa... L’enquête prend une tournure qui nous dépasse tous, nous nous attaquons à un être dont la puissance politique et sociale pourrait tous nous détruire... Mais un tel comportement, un tel abus de pouvoir me rendent malade. Et obliger sa fille à suivre une voie qu’elle n’avait pas choisi... Je commençais à comprendre pourquoi elle avait choisi de rejoindre les révolutionnaires.
Malgré son inquiétude de se mêler d’une affaire intéressant un homme aussi puissant, le capitaine promet que, dès ce soir, ils enquêteront à la Rose Blanche et interrogeront Cerrion. Et voyant à quelle vitesse nous avons fait, plus ou moins bien, avancer l’enquête, ils nous autorisent à la poursuivre, nous donnant même l’adresse de Cerion ! Mais s’il devait nous arriver quelque chose, nous serions seuls, et ne pourrions plus compter sur leur aide... C’est déjà bien plus que ce avec quoi nous avons commencé, nous acceptons ces conditions. Avant de partir, Dame Andréalania demande un entretien de quelques minutes avec Sarmandel, qu’elle acquiert. Elle en ressort assez vite, ayant juste indiqué à l’Elfe qu’il allait grandement regretter sa décision de ne pas avoir collaboré avec lui, et qu’une telle attitude a pu, dans le pire des cas, occasionner plus de dégâts à Annalisa. Je sais que l’Elfe a une façon bien à elle de voir les événements présents, mais... depuis l’incident sur le pont, je la vois d’un œil plus... Humain, plus... amical... ? L’avenir nous dirait ce que cela donnerait. Enfin... Maître Ragnar gâche légèrement ces pensées plus sereines, se frottant à la robe de l’Elfe, par provocation ou...... pour je ne sais quelle raison, la tâchant avec la boue dans laquelle il se roulait... En réponse, un sort de sommeil réussi, qui fait tomber le Nain comme une pierre. Je soupire et lève les yeux au ciel, portant mon compagnon jusqu’à ce qu’il se réveille. Quelle équipe...
Une fois Maître Ragnar réveillé, nous décidons de nous rendre à la Rose Blanche. Si nous parvenons à convaincre Cerrion que nous voulons l’aider contre la Garde, accéder à sa demeure sera plus facile. Maître Ema et moi choisissons d’être ceux approchant Cerrion. Lorsque nous lui faisons face, nous lui mentionnions qu’au cours de notre enquête pour retrouver Annalisa, nous avons appris que la Garde n’allait pas tarder à le capturer, ayant été mis sur la piste par Sarmandel. (Un mensonge supplémentaire, mais face à un autre menteur, pas de pitié !) Malgré le fait qu’il se pose des questions, la peur est plus grande, et il nous suit sans faire d’histoires, afin que nous puissions le mettre à l’abri. Mais nos autres compagnons l’attendent à la sortie, Dame Andréalania l’accusant directement qu’il est derrière l’enlèvement d’Anna-Lisa. Il réfute, mais à son expression et à ses gestes, il est clair qu’il ment, surtout quand il essaye de s’enfuir. Maître Ragnar, sans vergogne, le plaque au sol... et s’assoit sur lui (Mais, cette fois, cela m’amuse) pour l’empêcher de bouger, se fichant de ses cris de douleur. Craquant très vite, il finit par nous avouer la vérité, et accuse son oncle qui... désirait Annalisa... Mon sang bout, et j’espère pour lui que rien n’ait été fait à la jeune femme... Naïf et trop sûr de lui, Cerrion pense que leur argent les sauvera d’une quelconque retombée, mais lorsqu’il est mentionné qu’Annalisa est la fille d’un comte électeur, son attitude change du tout au tout.
Terrifié par cette information, Cerrion craque et nous conduit sans histoire à sa demeure, où nous rencontrons son oncle, le Baron Von Rachern. Son neveu le supplie de laisser tomber son « histoire d’amour » avec Annalisa, lui racontant ce que nous lui avions appris. Il est surpris, mais ne semble pas prêt à renoncer, prétextant qu’il vaut mieux que Frantz. Rejouant de son charisme et de sa facilité à occasionner la peur en choisissant les bons mots, Dame Andréalania le convainc de la dangerosité de la situation, et que s’il ne voulait pas que sa famille soit tuée sans vergogne par un enquêteur/assassin peu scrupuleux comme Sarmandel, il avait tout intérêt à coopérer. Sa réticence en prenant un coup devant une telle attitude, le Baron finit par baisser les armes, et à nous conduire vers la chambre où était retenue Annalisa. Enfin, la fin de cette enquête aux nombreux détours et contours ! Fort heureusement, aucun mal ne lui a été fait, malgré le regard de mépris qu’elle jette à son assaillant. Lorsque nous lui annonçons que nous venons de la part de Frantz, elle est submergée par le bonheur, rassurée de voir que son amour n’a jamais renoncé à elle. Satisfaits et rassurés de la fin sans histoire de cette histoire, nous quittons la demeure, mentant une dernière fois à ces êtres méprisables qu’ils ne craignaient rien. Vivement que la Garde vienne rendre visite à ces individus qui pensaient que l’argent donnait le droit à tout...
Les retrouvailles entre Annalisa et Frantz sont touchantes, et remplies d’un amour sincère. Cela est beau à voir, je ne peux m’empêcher de sourire tendrement devant de tels sentiments. Mais la situation étant plus grave que ce que nous croyions, nous les mettons en garde avant de partir, notamment Dame Andréalania. Elle continue d’admettre que suivre les ordres de son père serait le plus sage, mais pas pour obéir aveuglément... mais pour être sûre qu’aucun mal ne serait fait aux gens qui lui importent, notamment Frantz... Une vie à servir Shallya n’était pas chère payée face à la vie sauvée de l’être aimé... Que sa décision soit la meilleure pour tous, et non pas que pour elle. Malgré le fait que je pensais toujours qu’Annalisa méritait de choisir sa vie, les propos de Dame Andréalania étaient pleines de sagesse, me rendant presque admirative d’une attitude si différente de celle que nous avions l’habitude de voir. Promettant qu’elle réfléchirait à la meilleure chose à faire cette nuit, Annalisa et son amant nous quittent. J’espère sincèrement qu’il ne leur arrivera rien...
L’enquête étant désormais close, nous retournons à la caserne pour faire notre rapport au capitaine. Il est satisfait qu’Annalisa soit saine et sauve, et promet que l’enquête se poursuivra contre la famille de Cerion, l’investigation à la Rose Blanche étant en cours au moment où nous parlons. Mais au vu de l’agitation que nous avons provoqué, il nous intime vivement de quitter Altdorf pendant un long moment, et nous y consentons d’une même voix. Nous ne nous y étions pas faits que des alliés, et j’imaginais la rancœur intérieure de Sarmandel à notre encontre une fois qu’il serait libéré... Sans compter le comte électeur, en fonction de la décision d’Annalisa. Je suis attristée pour Dame Aubeline, qui devrait renoncer à voir la petite Bianka pendant un moment, mais cela était hélas la meilleure décision à prendre...
Avant que nous quittions Altdorf, Maître Ema en profite pour trouver le Collège de la Lumière. En son absence, mes compagnons et moi discutons des prochaines étapes. Sans aller dans les détails, Dame Aubeline aurait à faire dans une ville appelée Bögenhafen ; et Maître Ragnar mentionne cette histoire de dragon dont il aurait entendu parler. Sans compter cette malédiction à Bakersdorf, sur laquelle je dois enquêter. Il y avait de quoi faire, et notre première étape semblait se tourner vers Bögenhafen, plus proche. C’est donc avec beaucoup d’embarras... que je mentionne finalement mon intention de retourner aux Collines Stériles, dans l’espoir d’y retrouver Yors... enfin, dans l’espoir d’avoir quelques réponses finales à mes questions... ! Sachant pertinemment que ma destination est à l’opposé de la leur, je ne les oblige pas à m’accompagner, promettant de les retrouver ultérieurement à Bögenhafen ou ailleurs. Mais à ma plus grande surprise... ils acceptent tous de m’accompagner, comprenant ma volonté et ne voulant pas laisser... une amie s’aventurer seule dans un endroit aussi dangereux... Même Dame Aubeline, pourtant avec un objectif bien en tête, accepte de venir ! Je... Je ne sais quoi dire, vraiment touchée... Ils... Ils n’avaient pas idée à quel point je me sentais honorée de les avoir comme Compagnons, non... comme Amis... Après toutes ces années à voyager seule, cela... me faisait un bien fou... Même Dame... Même Andréalania, ce qui la surprend vraiment. Très sincère, je lui fais enfin part de mes remerciements de m’avoir sauvé la vie sur le pont, et ma volonté de rembourser ma dette et de davantage l’apprécier comme une camarade. Fidèle à elle-même, elle insinue qu’elle n’aurait jamais laissé quelqu’un attaquer l’un d’entre nous dans le dos, tel un lâche... mais je veux croire qu’il y a bien plus derrière ces airs hautains et glacials qu’elle ne veut le montrer...
D’un commun accord, nous nous dirigeons donc vers les Collines Stériles, reprenant le même chemin, en direction d’Unterbaum. La petite ville est toujours aussi paisible, et après avoir refait nos réserves, nous marchons vers ce lieu que nous avions quitté quelques jours plus tôt. Hormis nos quelques chamailleries habituelles, nous ne rencontrons aucune difficulté, et rejoignons le lieu où était la malepierre, désormais complètement inactive. Rien n’a changé... ou presque... En effet, non loin du site... nous repérons cinq amas de terre, presque toutes fraîches...... Des tombes... Et nous nous souvenons alors du nombre de mutants, en plus de Yors, que nous avons rencontré : cinq...
À peine émettons-nous cette hypothèse qu’une voix derrière nous nous la confirme. Nous faisons alors de nouveau face à Yors Minroud, mais contrairement à notre dernière rencontre... son visage amical a laissé la place à une lassitude et une tristesse extrêmes... Mon cœur se serre de voir à quel point il a pu changer, lui qui était si jovial... Malgré son expression sombre, il reste courtois, nous parlant tout de même d’une voix grave. Il est surpris de nous voir de retour sur ces terres, et j’essaye de lui répondre sereinement, ressentant avec honte le rouge me monter aux joues. Nous lui présentons alors nos condoléances pour la perte de ses amis, qu’il accepte tristement. Aubeline lui demandant doucement ce qui s’était passé, il explique qu’une fois la malepierre inactive, il avait compris trop tard que c’était ce qui permettait, d’une certaine façon, à ses amis de survivre, et que sans elle... ils étaient condamnés à mourir... Le remord l’avait rongé en les voyant tomber les uns après les autres, lui faisant se demander si ce qu’il avait fait était la meilleure chose à faire, insinuant qu’il était responsable de leur mort... Aucun de mes amis ne lui en tient rigueur, Ragnar comprenant tristement ce que le remord pouvait faire penser... Ne voulant pas qu’il sombre dans le désespoir, je m’approche de Yors et lui prend doucement les épaules, plongeant mon regard dans le sien. Doucement, je lui indique qu’il n’a rien à se reprocher, qu’il avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour les aider et, qu’au contraire, ils devaient se sentir heureux d’avoir eu son soutien sans faille... Car n’importe qui, ailleurs, n’aurait rien fait pour eux... Et, m’ouvrant complètement, je lui dis que le monde serait bien meilleur si plus de gens comme lui existaient... Il est visiblement touché et apprécie mes mots, mais me demande la raison d’une telle pensée chaleureuse à son encontre. Rougissant encore plus, je n’ose lui répondre et le lâche, me détournant. Comme je dois sembler cruche... Reprends-toi, Beate !
Yors nous demande alors la raison de notre retour. Je cherche du regard le soutien de mes Compagnons puis, prenant une grande inspiration, je lui révèle mes nouvelles intentions, que notre rencontre et notre aventure aux Collines Stériles m’avaient fait prendre conscience : je souhaitais apporter mon aide aux gens dans le réel besoin, y compris les Mutants que la société avait injustement juré de rejeter et de détruire. Même si, pour cela... je devais renoncer à l’Ordre de Myrmidia, qui ne me permettrait jamais d’accomplir ce que ma conscience me dictait de suivre. Il semble admiratif de ma conduite, me souhaitant cependant bonne chance au vu des difficultés que cela entraînerait. J’en ai conscience, et je souhaitais rajouter une « difficulté » supplémentaire, et j’espérais que mes Amis ne m’en tiennent pas rigueur de ne pas leur en avoir parlé avant : je propose à Yors de se joindre à notre groupe. Il est assez choqué, ne comprenant pas mon souhait. Très honnêtement, je lui annonce que si une personne pouvait permettre au monde de changer d’avis sur les Mutants, ce serait lui. Sans compter que voyager pourrait lui permettre de réunir des informations complémentaires pour, qui sait, trouver une manière de guérir la Mutation ? Et qu’une tragédie comme celle rencontrée par ses amis ne se reproduise plus... Et je ne lui dis pas...... mais j’espère que sa présence saura m’apporter la paix que je recherchais à atteindre... Je...... Je ne veux plus revivre ce qui s’est passé sur le pont...... Et penser à... erm... être auprès de....... Avoir Yors avec nous pourrait m’aider dans cet objectif.
Il n’est pas convaincu au début, pour une chose : s’il se joignait à nous, il devrait continuellement se cacher, et se faire passer pour un Pestiféré. Les villes lui seraient interdites, et notre groupe pourrait en subir les conséquences. Instinctivement, je menace quiconque voudrait s’en prendre à Yors, avant de vite me reprendre. Du calme, Beate, du calme... Malgré ces avertissements, mes Compagnons ne semblent pas désapprouver et s’en inquiéter, et cela me rassure grandement. Nous avions... j’avais de la chance de les avoir... Sur mon honneur, je veillerai à ce que rien, ni personne ne s’en prenne à eux, et à Yors. Et après quelques arguments supplémentaires... Yors finit enfin par accepter ! Espérant juste que nous ne le regretterions pas... Avec un grand sourire, je le rassure que non, lui souhaitant la bienvenue officielle, et remerciant d’un regard plein de gratitude mes Compagnons. J’ignore vraiment pourquoi tout cela me rendait si heureuse... mais je n’y réfléchis pas pour l’instant, voulant juste en profiter...
Yors prépare quelques affaires pour ce voyage, et s’habille suffisamment pour cacher son apparence d’animal anthropomorphique. En le voyant... j’espère sincèrement qu’un jour, il pourra voyager sans devoir ainsi se dissimuler, et être vu comme nous le voyons... Mais nous étions dans un monde cruel et aveugle, le chemin serait rude et long, j’en ai pleinement conscience... Mais je me fais la promesse, alors qu’il honore une dernière fois ses amis tombés, que je veillerai sur lui... et que nous accomplirions, ensemble, de grandes choses pour, je le prie, changer le monde...
C’est avec, je l’espère, l’espoir à l’horizon que nous quittons les Collines Stériles, prenant la route pour rejoindre Bögenhafen.
Le Temple de Shallya derrière nous, mes compagnons et moi retournons à l’auberge du Cygne Cendré pour une bonne nuit de repos. Exceptée Dame Andréalania qui, comme à ses habitudes, préfère rester de son côté (Par honte, par pudeur, par dénigrement, difficile de savoir avec elle...) et retourne à la précédente auberge où nous nous sommes faits exclure. Grand bien lui fasse...
La nuit, sans être pleinement paisible, est plus sereine pour moi, moins de songes avec Yors gâchant mon sommeil. Cette conversation avec la Prêtresse de Shallya semblait avoir porté ses fruits, m’apportant une plus grande sérénité intérieure, et davantage de réponses à mes questions... Je sais pertinemment que l’avenir ne sera pas facile si je décide véritablement de suivre le chemin que mon cœur et ma conscience me dictaient à la fois, mais comme elle l’avait si bien dit : mieux vaut suivre un destin ardu, mais qui me permettrait d’essayer de changer les choses et de veiller sur quelqu’un qui le méritait, que de poursuivre une voie qui ne me laisserait jamais apporter ce que je souhaitais véritablement offrir à ce monde... Je resterai éternellement respectueuse envers Myrmidia, qui m’avait tant apporté au cours de ces dernières années, et j’espérais sincèrement que la Déesse ne me maudirait pas de mon choix... Que le désir d’aider mon prochain, quel qu’il soit, soit plus considéré que mon désir de quitter l’Ordre...
Le lendemain matin, nous nous retrouvons quasi tous autour d’une table pour prendre notre petit-déjeuner. Mon visage montre bien moins de signes de fatigue, quoique je reste encore un peu songeuse. Maître Ema mange tranquillement, et Dame Aubeline... Grands Dieux, les Halflings et leur appétit féroce ne cesseront jamais de m’impressionner ! Seul manque Maître Ragnar, aurait-il choisi de faire une grasse-matinée ? La réponse ne tarde pas à venir, et je tombe complètement des nues... en voyant que le Maître Nain s’est lavé en ayant pris un bain ! Avec ses cheveux et sa barbe rousse superbement coiffés, et son visage et son corps bien brillants, ce n’est absolument plus le même Nain, je l’en trouve même attirant ! Malheureusement, le contraste nous frappe vite au nez et aux yeux... le Nain n’ayant pas pris la peine de laver également ses vêtements, cassant complètement cette image soignée qu’il donnait de prime abord... Au moins, il aura fait une moitié d’effort... ?
Et hélas, cette semi-propreté semble donner des ailes à notre compagnon. En effet, afin de poursuivre notre enquête, Maître Ragnar se tourne vers l’aubergiste et lui demande s’il connaît des informations sur Steiner, notre principal suspect. Aucune réponse concrète, ce qui tend à agacer le Nain, qui insinue qu’un tel manque de désir de vouloir lui répondre voulait surtout dire qu’il était discriminatoire, voire raciste envers les Nains... mettant même en évidence sa hache d’une manière menaçante. Bien évidemment, l’aubergiste n’apprécie pas une telle attitude, et le menace d’appeler la Garde s’il ne quittait pas son établissement sur le champ. Il est à peine huit heures, et les ennuis commencent déjà... Maître Ema, voyant les ennuis arriver, essaye de s’interposer et de calmer les choses, mais rien n’y fait... Maître Ragnar prétextant qu’il ne pourrait appeler la Garde la gorge tranchée, l’attaquant sans prévenir !!! Mais je crois rêver !!! Mais louée soit Myrmidia, il manque de peu sa cible, l’aubergiste mettant sa menace à exécution avant d’aller s’enfermer dans la pièce arrière. Mais maintenant, nous voilà sur le point d’être arrêtés par la Garde d’Altdorf ! Je jure sur Myrmidia, si nous nous en sortons, Ragnar va entendre parler du pays !
N’ayant que très peu de temps devant nous, Maître Ema et moi sommons Maître Ragnar d’aller se réfugier à l’étage pour essayer d’y trouver une issue. Dame Aubeline l’accompagne, certainement pour jouer de sa discrétion pour s’échapper plus facilement. Mon ami Elfe et moi faisons donc face seuls aux Gardes arrivant en trombe. Priant Myrmidia pour que mon piège fonctionne, je fais mine d’avoir vu un individu attaquer l’aubergiste avant de s’enfuir par la porte annexe, Maître Ema approuvant mes dires et jouant parfaitement la comédie. Et, miraculeusement, les Gardes gobent notre bobard, et suivent la direction opposée où devraient être nos compagnons ! Je sais bien qu’en ma qualité d’Initiée, je ne devrais pas aborder aussi facilement le mensonge... mais j’avoue ressentir une certaine fierté de les avoir dupés ! Entendant que la menace s’éloignait, Dame Aubeline et Maître Ragnar nous rejoignent, et nous quittons rapidement l’auberge. Encore une qui ne nous serait plus possible de visiter ! Heureusement, la ville est grande... Comme promis, une fois à l’abri des regards et des oreilles, je m’en prends au Nain, lui reprochant vigoureusement son attitude inappropriée et immature. S’il souhaitait avoir des chances de se faire capturer, causer un tel scandale en pleine capitale était la meilleure solution ! Je ne cache pas ma profonde déception... mais suis extrêmement étonnée qu’il en ressente de la honte, s’excusant sincèrement et promettant qu’il ne recommencerait plus. J’en perds mon élan, ce n’est pas tous les jours qu’un Maître Nain cherche à se faire pardonner de sa conduite... et encore moins un Nain comme Ragnar... Mais cela me fait presque plaisir, espérant que cela signifie qu’il m’appréciait et me respectait assez pour cela... Je calme ma fougue colérique et accepte ses excuses, ne voulant pas qu’il y ait de ressentiment entre nous. Après tout, je comprends pourquoi il ne cesse de chercher le danger, je souhaite juste... qu’il puisse le trouver dans l’honneur et la bravoure, et non pas au détour d’une stupide auberge...
Cette histoire passée, nous continuons notre chemin, retrouvant en cours de route Dame Andréalania, toujours aussi belle et glaciale. Le groupe étant réuni, nous décidons de nous pencher davantage sur la piste de Steiner, la vexation de l’avoir perdu aussi bêtement la veille étant toujours aussi présente. Nous nous dirigeons donc vers le Temple de Sigmar, espérant que l’Initié qui nous avait mis sur la piste, Gregor, pourrait nous communiquer son adresse. Et lorsque nous sommes en vue du Temple, nous sommes bouche bée... Il dénote complètement des autres Temples, tout n’étant que grandeur et puissance. Même en qualité d’Initiée de Myrmidia, je ne peux qu’être admirative d’une telle architecture... même si, contrairement à notre Temple, l’odeur forte de transpiration des nombreux Initiés présents gâche la majesté ambiante ! Mais hormis cela, les hautes colonnes, le dôme géant représentant Sigmar montant aux Cieux, les innombrables statues le représentant (Détail assez amusant, le Dieu possède une splendide chevelure blonde, tandis que les Prêtres et Initiés sont tous chauves... Sacrifice capillaire bien dommage !), etc... sont réellement impressionnants à voir.
Sur les indications d’un Prêtre, nous parvenons à retrouver Gregor à la bibliothèque du Temple, l’amas considérable d’ouvrages étant juste vertigineux. En qualité d’Initiée, je me propose d’entamer la discussion avec lui, espérant que cela rendrait notre venue moins suspicieuse. Il est assez surpris de nous voir ici mais, fort heureusement, à force de jouer sur l’honneur d’être en ces lieux incroyables et de servir Sigmar, je le mets assez en confiance pour qu’il nous indique l’adresse de Steiner, croyant en notre volonté d’enquêter sereinement sans créer d’histoires : 31 Königstrasse. Cependant, avant que nous le quittions, il nous met en garde sur le père de Steiner, apparemment du genre à détester que l’on se mêle de ses affaires... Cela rend cette famille encore plus suspicieuse, mais autant ne pas s’avancer trop vite... Je le remercie, et nous quittons le Temple, ayant obtenu l’information que nous recherchions. Nous faisons rapidement le point, et convenons que deux pistent s’offrent à nous : Königstrasse, mais également la ruelle où nous avons perdu Steiner, qui peut peut-être encore receler des indices que nous n’aurions pas découvert. Afin de couvrir le plus de terrain, nous nous séparons en deux groupes : Dame Aubeline, Dame Andréalania et Maître Ema iront au 31, Königstrasse, leur prestance et leur discrétion pouvant jouer en leur faveur. Maître Ragnar et moi nous pencherons, quant à nous, sur la ruelle.
Mon compagnon et moi retournons donc sur le lieu où nous avons perdu Steiner la veille, essayant de ne pas nous souvenir de cet épisode embarrassant. De nombreuses cachettes (Tonneaux, poubelles, etc...) pouvant offrir quelconque indice s’offrent à nous, malheureusement, nous ne trouvons absolument rien. Peut-être Steiner a-t-il emprunté l’une des portes donnant sur la ruelle pour s’enfuir ? Nous parvenons à ouvrir discrètement une porte, constatant qu’elle mène sur la cuisine d’une autre auberge, le Sanglier Bien Repu. Steiner aurait-il traversé cette auberge pour s’échapper ? Cela vaut le coup de se renseigner, mais nous préférons prendre l’entrée principale de l’auberge pour ne pas éveiller les soupçons. Et, comble de chance, celle-ci est tenue par un couple de Nains, qui accueille chaleureusement mon compagnon ! Cela devrait rendre les choses plus faciles ! Profitant de leur convivialité, nous prenons le temps de déjeuner, faisant honneur pour sept pistoles d’argent à la succulente spécialité de la maison, du ragoût de porc aux légumes, la bière étant même offerte. Dame Aubeline allait probablement nous en vouloir d’avoir mangé, mais sur le moment, je ne ressens aucun remord ! Au vu de la bonne ambiance et du contact facile entre les trois Nains, Maître Ragnar en profite pour essayer de savoir s’ils ont aperçu Steiner. Malheureusement, leur réponse est négative, et nous voyons parfaitement qu’ils sont sincères et ne cherchent pas à nous mentir. Espérant obtenir une quelconque information sur Annalisa, j’enchéris sur le sujet des révolutionnaires. Sans en devenir méfiant ou agressif, le couple Nain ne montre aucune sympathie envers eux, prétextant que le changement n’en amène finalement aucun, les mauvais cycles se répétant continuellement au fur et à mesure de l’Histoire. Je ne peux qu’approuver en soupirant, les exemples étant, hélas, bien trop nombreux, le pouvoir faisant toujours commettre les mêmes impairs, même aux âmes les plus nobles à l’origine... Hormis la confirmation qu’ils se réunissent à la Rose Blanche, nous n’obtenons rien de plus d’eux, et finissons notre déjeuner avant de quitter la zone. Espérons que nos autres compagnons aient eu plus de succès pour notre enquête... même si nous sommes parfaitement repus !
Comme convenu auparavant, nous nous retrouvons tous à la place du Temple de Sigmar. Après nous en avoir légèrement voulu, comme escompté, pour le déjeuner que nous avions eu sans elle (Encore une fois, les Halflings et leur appétit féroce loin d’être proportionnel à leur taille !), Dame Aubeline nous conte ce qu’ils ont appris. Hélas, le gardien de la demeure des Steiner étant très méfiant, elle n’a pu réussir à pénétrer à l’intérieur en qualité de nouvelle servante, préférant laisser tomber avant d’attirer l’attention. Même le charisme de Dame Andréalania n’a rien pu y faire. Notre compagne halfling put néanmoins apprendre d’un autre serviteur, de la maison d’en face, que les Steiner avaient récemment acquis une compagnie de transport, et possédaient un entrepôt sur les docks. Notre future destination pour y trouver des indices sur Annalisa ?
Nous n’avons pas le temps d’y réfléchir, un curieux attroupement sur le pont attirant notre attention. Non, les gens semblent plutôt s’écarter... au passage d’un cortège aussi intriguant qu’inquiétant : une quarantaine d’hommes étranges, puants et portant des lambeaux, avec des fouets ou des matraques... avec lesquels ils se frappent mutuellement, hurlant ou avec en main des pancartes indiquant « Repentez-vous », « La fin est proche », « Sigmar, accorde-nous une mort rapide et glorieuse », etc... Les habitants, à leur passage, détournent leur regard ou, au contraire, s’agenouillent et prient. Mes compagnons ne ressentent que répulsion à leur égard, n’ayant aucune pitié pour des gens ne faisant que se plaindre de leur vie sans rien faire pour la changer. Ils n’ont pas tort, ces gens faisant plutôt pitié à voir. Il était juste dommage qu’ils n’aient eu une main extérieure pour les aider, petit à petit et surtout par eux-mêmes, à chercher une autre voie... J’espérais, un jour, pouvoir être cette main...
La suite se passe très vite... Je ressens soudainement un violent choc dans ma nuque, me sortant avec douleur de mes pensées. Je me retourne, et fais face à un individu encapuchonné, qui me regarde avec des yeux ronds, visiblement choqué. C’est alors que Dame Andréalania m’indique ses pieds... où y repose une dague ! Cet étranger a... essayé de me tuer !? Et... Dame Andréalania m’a sauvée... ? Je mets quelques secondes à me remettre du choc, et préfère laisser ces pensées de côté pour l’instant : l’objectif était de capturer cet individu pour savoir pourquoi il a fait ça ! Nous essayons tous de le capturer : Dame Aubeline, Maître Ema et Maître Ragnar tentent de l’attraper par la capuche, mais sont gênés par les gens ou par leur barbe ; Dame Andréalania tente de lui balancer une flèche de feu, mais ne réussit pas son sort dans la précipitation ; et je tente de l’étaler au sol, mais les habitants sur mon passage me gênent. Nous n’avons plus que quelques secondes devant nous, l’individu commençant à grimper sur le rebord du pont sur lequel nous nous tenons, prêt à sauter et à nager pour se sauver.
Je ne réfléchis pas... Ma main attrape ma lance attachée sur mon dos, et la propulse à grande vitesse vers l’individu... le touchant profondément sur le côté et le faisant tomber sur le pont dans un grand cri de douleur... Les gens, autour, hurlent de terreur et commencent à s’enfuir, hurlant « Au meurtre »... Dame Aubeline se jette sur l’étranger et arrache sa capuche, révélant un Humain... Maître Ragnar scrute les réactions de la foule, mais ne remarque rien d’étrange... Et Dame Andréalania se rapproche après avoir pris l’arme du crime avec un mouchoir, indiquant sournoisement « Je crois que vous avez oublié ceci, Monsieur l’assassin ! »...
Mais je n’y prête pas attention... Ma main est toujours tendue dans la position avec laquelle j’ai lancé ma lance... Mon regard est posé sur l’homme qui a cherché à m’éliminer, ma lance toujours plantée dans son flanc... J’ai...... J’ai failli tuer cet homme... En temps normal, un tel geste d’auto-défense ne m’aurait pas atteint, mais... mais je me sens mal... Extrêmement mal... Je... Je ne veux plus n’être qu’un bras armé, je... je veux apporter le bien autour de moi, aux... aux gens dans le vrai besoin... Et j’ai... j’ai attaqué... sans réfléchir, instinctivement... ! Cela a été un déclic, comme une habitude, sans-sans même qu’une once de remord me traverse, je...... Comment puis-je espérer changer si la violence faisait partie intégrante de moi !!!??? Si ma main n’était bonne qu’à verser le sang, et pas à aider !!!??? N’étais-je finalement qu’un charlatan, ne faisais-je que me mentir !!!??? J’avais la volonté de tuer dans le sang, toutes ces années... toutes ces années m’avaient forgé jusqu’à un point de non-retour !!!??? Je me foutais ouvertement de ma gueule, même Yors ne pourrait me sauver de cette habitude meurtrière !!!! Je...
Une main ferme se pose sur mon épaule, me sortant de mon état second. Je n’avais pratiquement pas bougé, mon bras et mon regard étant juste descendus au fur et à mesure de mes... violentes... Je ressens juste mon corps méchamment trembler, et mon cœur battre à tout rompre... Je remarque enfin un garde qui me scrute avec sévérité, comprenant que toute une patrouille, au vu de la panique ambiante et du blessé gisant au sol, s’était hâtée pour enquêter. Très professionnelle et calme, Dame Andréalania leur a expliqué l’acte criminel prémédité par cet homme à mon encontre. Très sérieux, le garde me demande confirmation et, malgré mon état mental critique, je parviens à le convaincre de la véracité de ses paroles, confirmant les actions de ces dernières minutes, et mon...... geste d’auto-défense... Voulant donc en savoir plus, les gardes nous conduisent, l’assassin et notre groupe, à leur caserne.
Constatant mon état, le capitaine des gardes m’offre une boisson chaude pour me remettre, mettant cela sur le coup du choc d’être passée à cela d’être tuée. Là, maintenant, je ne demanderais qu’à me saouler si cela était possible... Je ressens de la honte, de l’inquiétude, de l’amertume, du dégoût... Mais je préfère garder tout cela pour moi, finissant par répondre plus calmement aux questions posées par le capitaine sur ces derniers événements. Tandis que l’assassin se fait interroger, Dame Andréalania mentionne l’Elfe rencontré la veille, Sennerion Sarmandel, insinuant qu’elle ne serait pas surprise qu’il joue un rôle dans cette histoire d’assassinat... et, surtout, espérant qu’une enquête sur son compte pourrait le ralentir dans la sienne sur Annalisa. Au vu de son attitude méprisable, cela ne serait que justice.
Quelques temps après, les résultats de l’interrogatoire nous parviennent, l’Humain peu brave n’ayant pas hésité à parler. Il aurait été engagé par un certain... Cerrion ? Nous nous regardons avec étonnement. Le même Cerrion que celui rencontré à la Rose Blanche ? Un parent ? Au vu de nos avancées, j’aurais pensé que Steiner et sa famille l’aurait engagé, cela remet vraiment en question notre enquête ! En dernière information, l’assassin n’aurait dit qu’une phrase : « Vous feriez mieux de quitter la ville. » Il était vrai qu’Altdorf ne nous avait apporté que des ennuis depuis notre arrivée, et que la menace planant sur nous semblait grandir au fil des heures, ce dernier événement le confirmant. Mais Annalisa était toujours introuvable, et nous refusions de l’abandonner.
Au vu de cette information sur Cerrion, Dame Andréalania décide de dire presque toute la vérité au capitaine sur ces derniers jours, contant ce qui était arrivé à la jeune Annalisa, parlant de la Rose Blanche et des révolutionnaires, dont Cerrion, s’y réunissant souvent, etc... Visiblement intrigué par toute cette affaire, le capitaine s’engage à enquêter, nous demandant cependant de ne pas quitter la ville et de rester discret. Les ennuis venaient à nous, il serait difficile de respecter notre parole...
Et c’était rien de le dire, car à peine quittons-nous la caserne... que Dame Andréalania et moi constatons la présence, au loin, de Sarmandel, nous observant sournoisement, telle une fouine ! Il insinuait que nous le ralentissions dans son enquête, mais j’ai plutôt l’impression qu’il nous espionne pour savoir nos propres avancées ! Constatant que nous l’avons remarqué, l’elfe cherche à partir, mais en ayant autant assez que nous tous, Dame Andréalania lui jette le sort « Feu Follet » pour pouvoir suivre ses mouvements. Sa magie fonctionne, mais Sarmandel semble le ressentir, semblant chasser des mouches autour de lui pour faire évaporer le sort. Profitant de ces quelques instants de déconcentration, je me rue sur lui, l’empoignant avec force pour exiger des réponses. Malheureusement, il parvient à se défaire de ma poigne et, me critiquant avec virulence, m’envoie valser d’un violent coup de pied dans la poitrine ! La douleur est cuisante et me fait tomber à terre, j’ai du mal à reprendre mon souffle... ! Le salaud ! Je n’avais pas cherché à le blesser, seulement à l’empêcher de bouger ! Mais lui n’avait pas hésité un seul instant, et au vu de ma douleur, s’il y avait mis un peu plus de force, il m’aurait méchamment blessé ! Je compte sur mes compagnons pour obtenir justice !
Ils essayent de l’arrêter physiquement, mais n’y parviennent pas, fâchant encore plus l’Elfe, qui nous menace davantage en mentionnant son mystérieux employeur. Nous prenant tous de court, Maître Ragnar... se roule dans la boue, avant de le contempler fièrement et de promettre que les choses vont changer...... Je ne comprends pas vraiment la démarche de notre compagnon, et regrette que sa propreté du matin soit déjà saccagée, mais je suppose... qu’il a prévu son coup...... ? Dame Andréalania préfère user de la ruse, et s’en sort à merveille en le provoquant à appeler la Garde, ayant une longueur d’avance sur lui. Sarmandel tombe dans le panneau et appelle des gardes pour qu’ils nous arrêtent, prétextant que nous le harcelions et le menacions. Mais indiquant qu’il avait été le premier à s’attaquer directement à moi, et que nous connaissions le capitaine, les gardes nous embarquent tous, ravalant le caquet de Sarmandel.
Le capitaine des gardes est plus qu’étonné (et inquiet) de nous voir revenir aussi vite à la caserne. Mais visiblement ravie de son coup, Dame Andréalania lui présente le fameux Sarmandel qu’elle avait mentionné plus tôt. Outrant l’Elfe qui se sent si injustement arrêté (Ce qui nous fait grandement plaisir), le capitaine emmène Sarmandel pour interrogatoire, espérant obtenir davantage de réponses pour retrouver Annalisa. Mais lorsqu’il revient avec une expression sombre, nous demandant de nous réunir au réfectoire vide à cette heure, nous comprenons que la situation est plus grave que nous l’imaginions... Et pas des moindres, l’employeur de Sarmandel... étant Aldebrand Ludenhof, comte électeur du Hochland... et père d’Annalisa... L’enquête prend une tournure qui nous dépasse tous, nous nous attaquons à un être dont la puissance politique et sociale pourrait tous nous détruire... Mais un tel comportement, un tel abus de pouvoir me rendent malade. Et obliger sa fille à suivre une voie qu’elle n’avait pas choisi... Je commençais à comprendre pourquoi elle avait choisi de rejoindre les révolutionnaires.
Malgré son inquiétude de se mêler d’une affaire intéressant un homme aussi puissant, le capitaine promet que, dès ce soir, ils enquêteront à la Rose Blanche et interrogeront Cerrion. Et voyant à quelle vitesse nous avons fait, plus ou moins bien, avancer l’enquête, ils nous autorisent à la poursuivre, nous donnant même l’adresse de Cerion ! Mais s’il devait nous arriver quelque chose, nous serions seuls, et ne pourrions plus compter sur leur aide... C’est déjà bien plus que ce avec quoi nous avons commencé, nous acceptons ces conditions. Avant de partir, Dame Andréalania demande un entretien de quelques minutes avec Sarmandel, qu’elle acquiert. Elle en ressort assez vite, ayant juste indiqué à l’Elfe qu’il allait grandement regretter sa décision de ne pas avoir collaboré avec lui, et qu’une telle attitude a pu, dans le pire des cas, occasionner plus de dégâts à Annalisa. Je sais que l’Elfe a une façon bien à elle de voir les événements présents, mais... depuis l’incident sur le pont, je la vois d’un œil plus... Humain, plus... amical... ? L’avenir nous dirait ce que cela donnerait. Enfin... Maître Ragnar gâche légèrement ces pensées plus sereines, se frottant à la robe de l’Elfe, par provocation ou...... pour je ne sais quelle raison, la tâchant avec la boue dans laquelle il se roulait... En réponse, un sort de sommeil réussi, qui fait tomber le Nain comme une pierre. Je soupire et lève les yeux au ciel, portant mon compagnon jusqu’à ce qu’il se réveille. Quelle équipe...
Une fois Maître Ragnar réveillé, nous décidons de nous rendre à la Rose Blanche. Si nous parvenons à convaincre Cerrion que nous voulons l’aider contre la Garde, accéder à sa demeure sera plus facile. Maître Ema et moi choisissons d’être ceux approchant Cerrion. Lorsque nous lui faisons face, nous lui mentionnions qu’au cours de notre enquête pour retrouver Annalisa, nous avons appris que la Garde n’allait pas tarder à le capturer, ayant été mis sur la piste par Sarmandel. (Un mensonge supplémentaire, mais face à un autre menteur, pas de pitié !) Malgré le fait qu’il se pose des questions, la peur est plus grande, et il nous suit sans faire d’histoires, afin que nous puissions le mettre à l’abri. Mais nos autres compagnons l’attendent à la sortie, Dame Andréalania l’accusant directement qu’il est derrière l’enlèvement d’Anna-Lisa. Il réfute, mais à son expression et à ses gestes, il est clair qu’il ment, surtout quand il essaye de s’enfuir. Maître Ragnar, sans vergogne, le plaque au sol... et s’assoit sur lui (Mais, cette fois, cela m’amuse) pour l’empêcher de bouger, se fichant de ses cris de douleur. Craquant très vite, il finit par nous avouer la vérité, et accuse son oncle qui... désirait Annalisa... Mon sang bout, et j’espère pour lui que rien n’ait été fait à la jeune femme... Naïf et trop sûr de lui, Cerrion pense que leur argent les sauvera d’une quelconque retombée, mais lorsqu’il est mentionné qu’Annalisa est la fille d’un comte électeur, son attitude change du tout au tout.
Terrifié par cette information, Cerrion craque et nous conduit sans histoire à sa demeure, où nous rencontrons son oncle, le Baron Von Rachern. Son neveu le supplie de laisser tomber son « histoire d’amour » avec Annalisa, lui racontant ce que nous lui avions appris. Il est surpris, mais ne semble pas prêt à renoncer, prétextant qu’il vaut mieux que Frantz. Rejouant de son charisme et de sa facilité à occasionner la peur en choisissant les bons mots, Dame Andréalania le convainc de la dangerosité de la situation, et que s’il ne voulait pas que sa famille soit tuée sans vergogne par un enquêteur/assassin peu scrupuleux comme Sarmandel, il avait tout intérêt à coopérer. Sa réticence en prenant un coup devant une telle attitude, le Baron finit par baisser les armes, et à nous conduire vers la chambre où était retenue Annalisa. Enfin, la fin de cette enquête aux nombreux détours et contours ! Fort heureusement, aucun mal ne lui a été fait, malgré le regard de mépris qu’elle jette à son assaillant. Lorsque nous lui annonçons que nous venons de la part de Frantz, elle est submergée par le bonheur, rassurée de voir que son amour n’a jamais renoncé à elle. Satisfaits et rassurés de la fin sans histoire de cette histoire, nous quittons la demeure, mentant une dernière fois à ces êtres méprisables qu’ils ne craignaient rien. Vivement que la Garde vienne rendre visite à ces individus qui pensaient que l’argent donnait le droit à tout...
Les retrouvailles entre Annalisa et Frantz sont touchantes, et remplies d’un amour sincère. Cela est beau à voir, je ne peux m’empêcher de sourire tendrement devant de tels sentiments. Mais la situation étant plus grave que ce que nous croyions, nous les mettons en garde avant de partir, notamment Dame Andréalania. Elle continue d’admettre que suivre les ordres de son père serait le plus sage, mais pas pour obéir aveuglément... mais pour être sûre qu’aucun mal ne serait fait aux gens qui lui importent, notamment Frantz... Une vie à servir Shallya n’était pas chère payée face à la vie sauvée de l’être aimé... Que sa décision soit la meilleure pour tous, et non pas que pour elle. Malgré le fait que je pensais toujours qu’Annalisa méritait de choisir sa vie, les propos de Dame Andréalania étaient pleines de sagesse, me rendant presque admirative d’une attitude si différente de celle que nous avions l’habitude de voir. Promettant qu’elle réfléchirait à la meilleure chose à faire cette nuit, Annalisa et son amant nous quittent. J’espère sincèrement qu’il ne leur arrivera rien...
L’enquête étant désormais close, nous retournons à la caserne pour faire notre rapport au capitaine. Il est satisfait qu’Annalisa soit saine et sauve, et promet que l’enquête se poursuivra contre la famille de Cerion, l’investigation à la Rose Blanche étant en cours au moment où nous parlons. Mais au vu de l’agitation que nous avons provoqué, il nous intime vivement de quitter Altdorf pendant un long moment, et nous y consentons d’une même voix. Nous ne nous y étions pas faits que des alliés, et j’imaginais la rancœur intérieure de Sarmandel à notre encontre une fois qu’il serait libéré... Sans compter le comte électeur, en fonction de la décision d’Annalisa. Je suis attristée pour Dame Aubeline, qui devrait renoncer à voir la petite Bianka pendant un moment, mais cela était hélas la meilleure décision à prendre...
Avant que nous quittions Altdorf, Maître Ema en profite pour trouver le Collège de la Lumière. En son absence, mes compagnons et moi discutons des prochaines étapes. Sans aller dans les détails, Dame Aubeline aurait à faire dans une ville appelée Bögenhafen ; et Maître Ragnar mentionne cette histoire de dragon dont il aurait entendu parler. Sans compter cette malédiction à Bakersdorf, sur laquelle je dois enquêter. Il y avait de quoi faire, et notre première étape semblait se tourner vers Bögenhafen, plus proche. C’est donc avec beaucoup d’embarras... que je mentionne finalement mon intention de retourner aux Collines Stériles, dans l’espoir d’y retrouver Yors... enfin, dans l’espoir d’avoir quelques réponses finales à mes questions... ! Sachant pertinemment que ma destination est à l’opposé de la leur, je ne les oblige pas à m’accompagner, promettant de les retrouver ultérieurement à Bögenhafen ou ailleurs. Mais à ma plus grande surprise... ils acceptent tous de m’accompagner, comprenant ma volonté et ne voulant pas laisser... une amie s’aventurer seule dans un endroit aussi dangereux... Même Dame Aubeline, pourtant avec un objectif bien en tête, accepte de venir ! Je... Je ne sais quoi dire, vraiment touchée... Ils... Ils n’avaient pas idée à quel point je me sentais honorée de les avoir comme Compagnons, non... comme Amis... Après toutes ces années à voyager seule, cela... me faisait un bien fou... Même Dame... Même Andréalania, ce qui la surprend vraiment. Très sincère, je lui fais enfin part de mes remerciements de m’avoir sauvé la vie sur le pont, et ma volonté de rembourser ma dette et de davantage l’apprécier comme une camarade. Fidèle à elle-même, elle insinue qu’elle n’aurait jamais laissé quelqu’un attaquer l’un d’entre nous dans le dos, tel un lâche... mais je veux croire qu’il y a bien plus derrière ces airs hautains et glacials qu’elle ne veut le montrer...
D’un commun accord, nous nous dirigeons donc vers les Collines Stériles, reprenant le même chemin, en direction d’Unterbaum. La petite ville est toujours aussi paisible, et après avoir refait nos réserves, nous marchons vers ce lieu que nous avions quitté quelques jours plus tôt. Hormis nos quelques chamailleries habituelles, nous ne rencontrons aucune difficulté, et rejoignons le lieu où était la malepierre, désormais complètement inactive. Rien n’a changé... ou presque... En effet, non loin du site... nous repérons cinq amas de terre, presque toutes fraîches...... Des tombes... Et nous nous souvenons alors du nombre de mutants, en plus de Yors, que nous avons rencontré : cinq...
À peine émettons-nous cette hypothèse qu’une voix derrière nous nous la confirme. Nous faisons alors de nouveau face à Yors Minroud, mais contrairement à notre dernière rencontre... son visage amical a laissé la place à une lassitude et une tristesse extrêmes... Mon cœur se serre de voir à quel point il a pu changer, lui qui était si jovial... Malgré son expression sombre, il reste courtois, nous parlant tout de même d’une voix grave. Il est surpris de nous voir de retour sur ces terres, et j’essaye de lui répondre sereinement, ressentant avec honte le rouge me monter aux joues. Nous lui présentons alors nos condoléances pour la perte de ses amis, qu’il accepte tristement. Aubeline lui demandant doucement ce qui s’était passé, il explique qu’une fois la malepierre inactive, il avait compris trop tard que c’était ce qui permettait, d’une certaine façon, à ses amis de survivre, et que sans elle... ils étaient condamnés à mourir... Le remord l’avait rongé en les voyant tomber les uns après les autres, lui faisant se demander si ce qu’il avait fait était la meilleure chose à faire, insinuant qu’il était responsable de leur mort... Aucun de mes amis ne lui en tient rigueur, Ragnar comprenant tristement ce que le remord pouvait faire penser... Ne voulant pas qu’il sombre dans le désespoir, je m’approche de Yors et lui prend doucement les épaules, plongeant mon regard dans le sien. Doucement, je lui indique qu’il n’a rien à se reprocher, qu’il avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour les aider et, qu’au contraire, ils devaient se sentir heureux d’avoir eu son soutien sans faille... Car n’importe qui, ailleurs, n’aurait rien fait pour eux... Et, m’ouvrant complètement, je lui dis que le monde serait bien meilleur si plus de gens comme lui existaient... Il est visiblement touché et apprécie mes mots, mais me demande la raison d’une telle pensée chaleureuse à son encontre. Rougissant encore plus, je n’ose lui répondre et le lâche, me détournant. Comme je dois sembler cruche... Reprends-toi, Beate !
Yors nous demande alors la raison de notre retour. Je cherche du regard le soutien de mes Compagnons puis, prenant une grande inspiration, je lui révèle mes nouvelles intentions, que notre rencontre et notre aventure aux Collines Stériles m’avaient fait prendre conscience : je souhaitais apporter mon aide aux gens dans le réel besoin, y compris les Mutants que la société avait injustement juré de rejeter et de détruire. Même si, pour cela... je devais renoncer à l’Ordre de Myrmidia, qui ne me permettrait jamais d’accomplir ce que ma conscience me dictait de suivre. Il semble admiratif de ma conduite, me souhaitant cependant bonne chance au vu des difficultés que cela entraînerait. J’en ai conscience, et je souhaitais rajouter une « difficulté » supplémentaire, et j’espérais que mes Amis ne m’en tiennent pas rigueur de ne pas leur en avoir parlé avant : je propose à Yors de se joindre à notre groupe. Il est assez choqué, ne comprenant pas mon souhait. Très honnêtement, je lui annonce que si une personne pouvait permettre au monde de changer d’avis sur les Mutants, ce serait lui. Sans compter que voyager pourrait lui permettre de réunir des informations complémentaires pour, qui sait, trouver une manière de guérir la Mutation ? Et qu’une tragédie comme celle rencontrée par ses amis ne se reproduise plus... Et je ne lui dis pas...... mais j’espère que sa présence saura m’apporter la paix que je recherchais à atteindre... Je...... Je ne veux plus revivre ce qui s’est passé sur le pont...... Et penser à... erm... être auprès de....... Avoir Yors avec nous pourrait m’aider dans cet objectif.
Il n’est pas convaincu au début, pour une chose : s’il se joignait à nous, il devrait continuellement se cacher, et se faire passer pour un Pestiféré. Les villes lui seraient interdites, et notre groupe pourrait en subir les conséquences. Instinctivement, je menace quiconque voudrait s’en prendre à Yors, avant de vite me reprendre. Du calme, Beate, du calme... Malgré ces avertissements, mes Compagnons ne semblent pas désapprouver et s’en inquiéter, et cela me rassure grandement. Nous avions... j’avais de la chance de les avoir... Sur mon honneur, je veillerai à ce que rien, ni personne ne s’en prenne à eux, et à Yors. Et après quelques arguments supplémentaires... Yors finit enfin par accepter ! Espérant juste que nous ne le regretterions pas... Avec un grand sourire, je le rassure que non, lui souhaitant la bienvenue officielle, et remerciant d’un regard plein de gratitude mes Compagnons. J’ignore vraiment pourquoi tout cela me rendait si heureuse... mais je n’y réfléchis pas pour l’instant, voulant juste en profiter...
Yors prépare quelques affaires pour ce voyage, et s’habille suffisamment pour cacher son apparence d’animal anthropomorphique. En le voyant... j’espère sincèrement qu’un jour, il pourra voyager sans devoir ainsi se dissimuler, et être vu comme nous le voyons... Mais nous étions dans un monde cruel et aveugle, le chemin serait rude et long, j’en ai pleinement conscience... Mais je me fais la promesse, alors qu’il honore une dernière fois ses amis tombés, que je veillerai sur lui... et que nous accomplirions, ensemble, de grandes choses pour, je le prie, changer le monde...
C’est avec, je l’espère, l’espoir à l’horizon que nous quittons les Collines Stériles, prenant la route pour rejoindre Bögenhafen.
UnderworldLegends- Kobold
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Re: Récit de Beate Neumann, initiée de Myrmidia
Magnifique ! Bravo, j'applaudis !
Cela mérite largement les trente points d'expérience supplémentaires, déjà sur ta fiche !
Cela mérite largement les trente points d'expérience supplémentaires, déjà sur ta fiche !
SPX Spécial- Demi Lich
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Re: Récit de Beate Neumann, initiée de Myrmidia
Chapitre 4 : Sur le chemin mouvementé vers Bögenhafen...
C’est accompagné de notre nouveau compagnon que nous reprenons la route, quittant cette fois définitivement les Collines Stériles. Yors est sombre, et très silencieux... Il est clair qu’il a du mal à laisser son « chez soi » derrière lui, mais j’essaye au mieux de le rassurer, me contentant souvent d’un sourire chaleureux et d’un regard bienveillant. Rester en ces lieux ne l’aurait que davantage plongé dans le désespoir, et si la malepierre l’avait plus ou moins épargné dans sa mutation, qui sait ce que des sentiments néfastes auraient pu causer... Et je suis sincèrement certaine que ses amis n’auraient pas voulu ça pour lui... Même si je me sens davantage sereine de l’avoir à mes… nos côtés, j’ose espérer que ce voyage lui apportera plus que de nouveaux horizons. Je prie pour que notre épopée puisse, qui sait, lui permettre d’ouvrir une nouvelle voie sur l’étude des Mutations, et possiblement un moyen de guérir, ou du moins de soulager leurs effets. Si quelqu’un pouvait y arriver, c’était bien lui… en espérant que le monde cruel dans lequel nous vivions ne fasse pas que le rejeter et ne lui permette pas d’accomplir plus encore... Je suis, en tout cas, extrêmement reconnaissante envers mes Compagnons d’accueillir chaleureusement Yors (ou du moins avec une neutralité polie pour certaine). Au moins, être en présence de visages familiers l’aiderait à davantage s’ouvrir.
Nous souvenant du souhait original d’Aubeline de se rendre à Bögenhafen pour y régler des affaires, nous décidons de repasser rapidement par Altdorf pour racheter quelques vivres, et rattraper la route principale qui nous y conduirait. A l’approche de la ville, Yors se dissimule entièrement dans sa tenue, se faisant passer pour un Pestiféré. Je regrette que nous en venions à de telles extrémités, mais hélas, il faudra s’y faire pendant un long moment... même si je prie Myrmidia... et désormais également Shallya pour qu’un avenir plus serein lui soit un jour offert... Ne voulant pas attirer d’ennuis dans la capitale, il nous propose de le retrouver à l’entrée de la route de Bögenhafen, loin des regards indiscrets. Même si je suis attristée qu’il doive ainsi se cacher, je ne peux qu’approuver son souhait d’éviter cette ville : nos péripéties à l’intérieur ne m’en avaient pas donné une bonne impression... Je n’avais qu’une hâte, la quitter avant que d’autres problèmes ne nous tombent dessus, ou que nous retombions sur des êtres comme Sarmendel...
Mais alors que nous approchons d’une place publique très fréquentée pour y acheter quelques provisions, une vision de choc s’offre à nous. Pendus à un gibet de potence, avec des pancartes autour du cou où était écrit « Conspirateurs ! », se balancent avec des expressions d’agonie et de terreur morbides trois visages plus que familiers... Trois membres du groupe de révolutionnaires que nous avions rencontré lors de notre enquête pour retrouver Annalisa : Vladislav Kilmar, Charles Pontier, et même Dagmar Cerrion. Comme quoi, même la puissance de son oncle n’avait pas suffi à le sauver des griffes de la justice... En observant leurs cadavres pourrissant sous la chaleur du Soleil, je ne peux m’empêcher de ressentir une pointe de remord. Quelque part, nous étions responsables de leur sort ; nous être mêlés d’une histoire plus importante que nous le pensions à l’origine avait finalement détruit leurs espoirs révolutionnaires, leurs souhaits d’un monde « meilleur »... Cerrion aurait été le seul à mériter un tel sort, tout comme son oncle, pour ce qu’ils avaient fait à Annalisa, mais eux tous... ? Difficile de ne pas se sentir coupable...
Fidèle à elle-même, Dame Andréalania n’éprouve aucun sentiment à leur égard, insinuant que nous finirons tous pareils. Certes... Espérons tout de même pas en ces circonstances sinistres... Et pour couronner le tout, Ragnar éprouve son regret de ne pas avoir assisté au spectacle. Décidément, ils ne cesseront jamais de m’étonner... Mais en quittant la place publique, mes pensées se tournent vers l’un des deux survivants à cette exécution, Ludwig Steiner. Venant d’une famille puissante, nul doute qu’il avait réussi à s’échapper, d’une manière ou d’une autre. Mais qui sait les répercussions que la mise à mort de ses amis aurait... surtout s’il apprenait que nous n’y étions pas étrangers... Raison de plus pour laisser Altdorf derrière pendant un temps considérable.
Une fois nos rapides emplettes faites, nous laissons enfin Altdorf derrière nous, rejoignant Yors sur la route campagnarde qui nous conduirait à Bögenhafen. Le voyage se passe sans encombre, hormis les chamailleries qui égayaient régulièrement notre Compagnie d’Aventuriers. Mais alors que nous progressons, de soudaines lamentations parviennent à nos oreilles : « Pourquoi tout cela n’arrive qu’à moi !? » « Pourquoi ne m’avez-vous pas mieux protégé !? » « Vous auriez mieux fait de rester en mer ! », et d’autres plaintes du même genre. D’une voix féminine, apparemment. Intrigués, nous nous dirigeons vers la source de ces cris, et découvrons un spectacle assez désolant : un carrosse, bloqué sur la route par la chute d’un imposant tronc d’arbre... et entouré de cinq cadavres semblant assez fraîchement tailladés. Et au milieu de tout ça, une belle dame, richement vêtue, faisant face à un homme somme toute assez charmant, et semblant effectivement fait pour la mer au vu de son accoutrement ! Étonnant de voir ce que je suppose être un marin aussi loin de son gagne-pain... !
Constatant notre présence, l’homme se détourne de la noble, l’ignorant platement tandis qu’il se présente : Dietrich Wolf, effectivement marin. Et qui occasionne une atmosphère plus qu’électrique lorsqu’il nous appelle « Chers Aventuriers, et le Nain »... Je scrute mon camarade avec un regard inquiet, voyant de suite qu’une telle remarque ne l’avait pas plu. (Et je pouvais comprendre, cela semblait sorti de nulle part, et presque assez discriminant) Mais les Dieux semblant avoir entendu nos prières (Je me doute que mes autres compagnons espéraient aussi que, pour une fois, il se contienne!), Ragnar ne rétorque rien, se contentant juste d’un regard assassin... que, j’espère, sans arrière-pensée ; nous n’avions pas besoin d’ennuis supplémentaires... ! Malgré cela, je reste courtoise envers ce nouvel individu, veillant tout de même à ce qu’aucun mauvais regard de sa part ne soit adressé à Yors...
Très offusquée que nous l’ignorions dans sa complainte, la dame monte davantage dans les aigus, se plaignant et se présentant à la fois : Elise Magirius. Elle et ses gardes du corps, Dietrich compris, se rendaient également à Bögenhafen lorsqu’ils ont été attaqués par des bandits, apparemment sortis très rapidement de la forêt environnante. Le combat fut assez rude, tous les gardes du corps, hormis le marin, tombant sous les attaques de ces gredins (mais en tuant trois au passage) ; même le cocher n’a pas été épargné, une flèche étant méchamment plantée dans son épaule. Tandis qu’elle explique la situation à mes Compagnons, je lui propose d’essayer de lui venir en aide en lui appliquant quelques gestes de soin. Fort heureusement, je parviens à lui arracher la flèche sans dommage en plus, pansant sa plaie et parvenant à stabiliser son état. Il survivra, mais il ne faudrait toutefois pas tarder à rejoindre Bögenhafen.
Mais reprendre la route devra finalement attendre un peu. En effet, Dame Magirius nous propose, en échange de 5 couronnes d’or chacun, de retrouver pour elle des documents d’une importance apparemment capitale pour elle, dérobés par les brigands. Ne voulant pas que cette route fréquentée soit la cible de nouvelles attaques, j’accepte sa demande, suivie par mes Compagnons. Prenant la décision de se joindre à nous pour cette mission, Wolf nous indique la direction où il a aperçu pour la dernière fois ces gredins, vers la forêt environnante. Mon ami Nain et moi confirmons ses dires, apercevant une discrète traînée de sang vers cette direction. Si certains d’entre eux avaient été blessés, cela pourrait nous donner un avantage.
Avant de partir pour les stopper une bonne fois pour toutes, Ragnar décide de fouiller les trois brigands tués, espérant y trouver des indices sur leur identité. (Et, évidemment, quelques objets de valeur à dérober) Hélas pour lui, rien de considérable, hormis trois couronnes d’or. Mais le Maître Nain me surprend grandement lorsqu’il m’offre l’une d’entre elles, promettant également d’offrir sa tournée. J’en rougis d’embarras, les Nains n’ayant pas pour habitude de partager leur trésor, mais le remercie chaleureusement. En qualité d’Initiée de Myrmidia servant le peuple sans rien attendre en retour, je ne possédais pas une fortune grandiloquente ; un tel don pourrait au moins me faire avoir une nuit confortable ou un futur repas.
Nous voyant sur le point de partir, Dame Magirius nous implore de vite revenir... osant dire qu’elle ne souhaitait pas rester trop longtemps seule avec « ce Pestiféré ». Ignorant un instant son statut, je lui lance un regard très noir et sérieux, lui intimant fermement de ne pas avoir ce genre d’allusions devant moi sur un de mes Compagnons, sans quoi elle devrait se débrouiller toute seule pour retrouver ses documents. Je ne supportais pas un tel mépris à son égard, à l’égard de n’importe lequel de mes Compagnons. Nous, humains, avions une telle tendance à considérer les autres races de haut... Cela me dégoûtait, et je sentais une profonde colère m’envahir devant une telle injustice ! Mais Yors réussit à me calmer, disant d’une voix faussement malade « Ce n’est rien, j’ai l’habitude... ». Cela... Cela ne devrait pas être une raison...
Espérant ne pas regretter de le laisser seul avec une telle personne, je suis mes Compagnons en direction de la forêt. J’espère que nous aurons l’avantage du terrain sur ces individus ; après tout, tous ces arbres ne pouvaient que nous offrir une cachette et une protection sûres pour leur tomber dessus...... Mais avec une telle Compagnie, je devrais cesser d’être aussi naïve... Car à l’instant même où nous entendons des échanges au loin, nous confirmant que nous nous approchions de notre but... l’ensemble des membres du groupe fait craquer des branches en marchant, des cris de surprise et des « ALERTE !!! » nous parvenant rapidement aux oreilles. Pourquoi, juste… pourquoi…
Pas le temps de se lamenter, nous devons nous reprendre ! Dame Aubeline est la première à réagir, souhaitant apparemment monter à un arbre pour pouvoir, je suppose, nous couvrir en hauteur… mais échouant assez lamentablement, s’écrasant face contre tronc... Ragnar parvient presque à m’arracher un petit rire en lui rétorquant « C’est un combat, c’est pas le moment de faire ton territoire en te frottant à un arbre ». Il avait toujours le mot pour rire, même si ce n’était pas le moment !
Malgré des débuts difficiles, nous parvenons à tous nous ressaisir, Dame Andréalania la première, la belle Elfe parvenant à toucher un brigand d’une de ses flèches de feu. Hélas, nous sommes surpris par trois attaques de trois archers non repérés, l’une de leurs flèches parvenant à légèrement blesser l’Elfe de flammes. Fort heureusement, je parviens à les localiser, les indiquant à mes Compagnons. A nous de jouer !
Wolf se charge de rester avec Dame Aubeline pour la protéger le temps qu’elle se remette de sa rencontre végétale brutale, et Ragnar fait étonnamment la même chose avec Dame Andréalania, promettant de veiller sur « la poupée ». Ce n’était pas le moment pour un de ces échanges se finissant en claque ! Mais nous reprenons tous vite la situation en main. Ema et Dame Andréalania, conjuguant leurs pouvoirs, parviennent à mettre hors d’état de nuire l’un des brigands. Wolf et Ragnar s’occupent d’un autre... le Maître Nain parvenant dans un hurlement guerrier à découper en deux leur adversaire, tâchant de sang le pauvre marin. Oui... Du Ragnar tout craché... Quant à Dame Aubeline, une fois remise, elle se rue pour libérer deux prisonniers aux mains de ces brigands ; deux compatriotes Halflings, nous hurlant des encouragements pour tous les descendre. Ils en avaient, de la voix, malgré leur condition...
Quant à moi, j’observe ma lance avec un regard profond. Je me souviens encore trop bien de ce que j’avais fait à Altdorf, laissant ma force parler avant ma conscience. Je... Je ne voulais plus que mes mains fassent couler le sang et provoquent la mort... Après ma rencontre avec Yors, j’avais décidé d’être une meilleure personne, et... et je comptais le devenir... Ma force servirait à protéger ou à stopper, et non plus à tuer. Et je savais de quelle manière l’employer. Effectuant un détour pour ne pas être repérée, je parviens à me rapprocher d’un arbre où était dissimulé l’un des archers ; utilisant toute ma puissance, je me rue contre le tronc, parvenant à le faire chuter dans un cri et à l’étourdir assez pour qu’il se rende ! (Notamment en le menaçant avec ma lance sur sa gorge avec un regard noir. Je n’avais pas l’intention de le tuer... mais il n’avait pas besoin de savoir qu’une guerrière de Myrmidia imposante et effrayante avait des changements de mœurs!) Voilà ! C’est ainsi que je voulais désormais faire les choses !
Hormis celui que j’avais étourdi, tous les bandits avaient été neutralisés. Victoire encore pour notre Compagnie ! La situation étant désormais plus calme, Dame Aubeline peut libérer sans contrainte ses camarades halfling, qui nous dévoilent leurs identités : Allumèche Chardonvert, et son cousin, Chandelmèche Chardonvert. Tous deux étant des marchands ayant quitté le Moult pour faire fortune à travers tout l’Empire (Vu leurs riches habits, nul doute qu’ils ont réussi), avant d’être récemment capturés par ces voyous. Et, apparemment, les êtres que recherchait notre camarade, celle-ci rétorquant avec une moue « Vous ne répondez pas souvent aux courriers que l’on vous envoie... » Semblant visiblement comprendre ses allusions, les deux marchands promettent de discuter avec elle autour d’un bon cidre et d’une délicieuse tarte. Oui, attitude typiquement Halfling, qui me donnait presque l’eau à la bouche ! Cependant, intéressée par ce que leur secours peut rapporter, Dame Andréalania exige une récompense de leur part. Pas outré pour un sou (Haha), Allumèche promet dix couronnes d’or chacun, s’ils sont conduits en sûreté à Bögenhafen.
Avant de quitter la forêt, nous interrogeons le bandit survivant, ma lance toujours au niveau de sa gorge. Bafouillant des excuses comme quoi le carrosse et ses occupants ne se sont pas laissés faire quand ils ont attaqué (pathétique), il nous indique l’emplacement du butin de sa bande... contenant pas moins de 50 couronnes d’or dans une bourse, 10 couronnes d’or de bijoux, et les documents désirés par Dame Magirius ! Effectivement, sacré pactole... que range discrètement Dame Andréalania dans ses affaires... Quelque chose me dit qu’elle ne comptait pas rendre toutes ces choses à sa propriétaire... J’espère qu’elle sait ce qu’elle fait... En ayant fini avec lui, je jette le bandit au loin, le menaçant de partir très loin, de changer de vie et de ne jamais revenir. Il ne quémande pas son reste, laissant même son arc derrière lui, que Wolf prend avec notre accord. Une bonne chose de faite, nous pouvons rentrer faire notre rapport !
Nous retrouvons Yors et Dame Magirius à la calèche. Lui redonnant les papiers désirés, Dame Andréalania ne se laisse pas intimider par les remarques déplacées de la noble. (J’admirais son franc parler, malgré son attitude souvent froide) Au vu de l’état très fragile du conducteur, Wolf se propose de conduire jusqu’à Bögenhafen. Chacun prend sa place... mais malheureusement, Dame Magirius refuse que Yors monte à bord, mettant encore en avant sa condition de Pestiféré... Et les mots rassurants de Dame Aubeline n’y changent hélas rien... Je vais oser le dire : qu’elle aille au diable. Me fichant de devoir marcher, je rétorque froidement que je resterai avec Yors, promettant à mes Compagnons de le retrouver avec lui à Bogenhafen. Et, montrant encore une fois sa droiture et son sens de l’honneur et de la camaraderie, Ragnar décide de rester avec nous, entre « pestiférés ». Un véritable ami, je ne pouvais espérer de meilleur camarade de route !
La calèche prend la route, et nous marchons tranquillement à sa suite, à peine pressés. Cela nous donne l’occasion de parler dans une bonne ambiance générale, Yors montrant même son visage à découvert et semblant bien plus serein et de bonne humeur. Le voir ainsi sourire me réchauffe le cœur... Voilà ce que je souhaitais ardemment...... sincèrement pour lui. Si tous les instants futurs pouvaient être ainsi...
Malheureusement, cela est de courte durée. Nous sommes étonnés de voir courir dans notre direction Dame Aubeline, avec un regard assez affolé. N’était-elle pas censée être à la calèche avec les autres ? Visiblement très inquiète, elle nous raconte qu’ils viennent d’être arrêtés, fouillés et interrogés par des individus peu recommandables, dont le seul nom me donne des frissons d’inquiétude : la Compagnie du Poing Ecarlate. Ce groupe de mercenaires est légendaire, composé des meilleurs spécialistes dans leurs domaines respectifs... et réputés pour ne pas être cléments :
- Leur chef, un guerrier humain nommé Wolfgang Krauser ;
- Une mage de l’ordre Amethyste, Karyn Wissenberg ;
- Une elfe, Elora Bleuruisseau ;
- Un pistolier, Gonzalo Piaducci ;
- Et un ogre, Bourpiff.
Des individus qu’il ne fallait surtout pas sous-estimer et provoquer... De réputation, je sais pertinemment que nous n’avions aucune chance contre eux... Aucune... Et mes inquiétudes grandissent quand Dame Aubeline nous annonce qu’ils sont envoyés par un personnage important, à la recherche d’individus se rapprochant beaucoup de notre description qui ont... dérobé un bijou à Grumberg ? J’espère sincèrement qu’il ne s’agit pas d’un des bijoux gardés secrètement par Dame Andréalania...
Nous n’avons pas le temps de discuter davantage, apercevant au loin les cinq mercenaires se rapprochant de notre position. Sachant qu’ils ne nous feraient pas de cadeaux s’ils attrapaient les retardataires, j’agrippe Yors et nous dissimule dans des buissons, tandis que Ragnar... s’enduit de terre pour couvrir son odeur et se cacher... Et, le pire étant que cela marche !!! Une technique à peut-être utiliser à l’avenir ! Mais craignant le pire pour Dame Aubeline, nous restons à l’affût, prêt à réagir si besoin... Agissant aussi innocemment que possible, la Halfling essaye de les convaincre qu’elle cueillait des baies pour son prochain repas. Mais aucun se ne laisse avoir, l’elfe Elora jouant même dangereusement de son couteau près d’elle, lui disant sournoisement « Tu sais que c’est pas bien de mentir à une personne plus grande ? », avant de demander son avis à son chef. Mon cœur se serre d’inquiétude devant cette situation tendue mais, heureusement, Wolfgang ne veut pas perdre plus de temps, avertissant cependant notre camarade : « Quelqu’un de puissant vous a dans le collimateur. Fais gaffe, qu’une hésitation devienne pas une certitude. » Et, devant son incompréhension, il rajoute « Vous avez volé la fille d'Aldebrand Ludenhof, le Comte Électeur du Hochland, pour la remettre aux mains d’un voyou », avant qu’ils ne partent, nous laissant dans une incertitude monstrueuse.
Cela confirme mes pires craintes. Nos ennuis à Altdorf n’étaient pas finis, et nous étions désormais recherchés par des individus extrêmement dangereux et sans pitié, pour le compte du Comte Électeur ! Annalisa avait donc finalement décidé de rester avec son amant... Cela était son choix, admirable dans un sens... mais qui, désormais, nous mettait tous en danger... Il nous fallait nous éloigner très vite...
Nous quatre rejoignons le groupe, et découvrons que la calèche a été retournée et saccagée dans tous les sens par les mercenaires pour retrouver ce fameux bijou volé. Énervés par ce qu’ils venaient de vivre, Ragnar et Wolf s’en prennent à Dame Magirius, l’accusant d’avoir en fait ce bijou. Mais hormis l’offusquer davantage, ils n’obtiennent rien... Difficile de savoir la vérité dans toute cette histoire, mais il nous fallait être très prudent désormais... La Compagnie du Poing Ecarlate... Nous ne pouvions tomber sur pire ! Malheureusement, comme à son habitude, le Maître Nain ne joue PAS de prudence... fouillant même directement la noble en lui palpant les fesses pour être sûr qu’elle n’avait rien (Surtout pour bien en profiter !) Ce. N’était. Pas. Le. MOMENT !!! Bien entendu, Dame Magirius le gifle fortement en retour, et j’en rajoute une couche en giflant derrière sa tête. Qu’importe le regard de chien battu qu’il m’adresse avec honte, il l’avait cherché !
Après ces mésaventures, nous reprenons enfin la route de Bögenhafen, l’atteignant enfin en entrant par la Porte Ouest. La nuit tombant, nous découvrons un visage assez sombre de cette ville, croisant beaucoup de bandits attendant la meilleure occasion pour nous chaparder. Il valait mieux ne pas traîner trop longtemps dans les ruelles... Nous déposons d’abord Allumèche et son cousin, qui nous donnent rendez-vous le lendemain matin à 9h00 dans un établissement appelé « Chez Bert ». Le rendez-vous est pris, et nous y retrouverons directement Dame Aubeline, qui les accompagne pour se faire offrir les tourtes promises. Mais... pas sans avant avoir donné un bon coup dans les bourses de notre camarade Nain, lui disant « Je voulais juste te fouiller, histoire de voir que tu es pas suspect ! », au vu de ce qui s’est passé plus tôt. Confus, le Nain nous dit qu’il lui avait juste demandé de garder un œil sur les deux Halflings, qu’il trouve possiblement suspect. Je me contente de hausser les épaules, lui indiquant silencieusement qu’il l’avait mérité.
Dame Magirius est également sur le point de nous laisser pour rejoindre sa riche demeure dans le quartier marchand, nous proposant de l’y retrouver également demain pour récupérer nos 10 couronnes. (10 !? Elle avait pourtant promis 5 ! Eh bien, nous n’allons pas protester contre ce léger oubli!) Mais pas sans nous interroger si, en plus des documents, nous n’avions pas retrouvé plus d’objets de valeur, dont de l’argent... Nous jetons tous un regard discret à Dame Andréalania, curieux de voir comment elle va réagir. Sa réaction, fidèle à elle-même, ne se fait pas prier : « Mais nous vous avez demandé de vous ramener seulement les papiers, je n’ai retrouvé donc QUE les papiers. » Dans un ton très calme et serein, très typique d’elle... mais je ne pense pas que la noble se soit faite avoir... Cependant, elle ne rajoute rien, ayant juste hâte de rentrer chez elle, et nous laisse.
La nuit étant bien avancée, et n’ayant rien d’autre à faire que de nous reposer, nous décidons de partir chacun de notre côté. Ragnar et Wolf, en bons compagnons (malgré leur introduction tendue) décident d’aller boire un verre ensemble à l’Auberge de la Fin du Monde. Quant à Dame Andréalania, elle décide d’aller à l’Auberge de la Truite Dorée, plus chic... et digne d’elle.
Ne restent que Yors, Ema et moi. Le Mutant annonce alors qu’il va rejoindre la Fosse, le lieu des laissés pour compte de Bögenhafen, afin de ne pas nous créer des ennuis. Je suis extrêmement troublée, le regardant avec détresse. Non... Il méritait plus qu’un endroit pareil ! J-Je ferais en sorte qu’il ne soit pas dérangé, j-je n’hésiterais pas à rester avec lui s’il était rejeté, mais... je ne voulais pas qu’il se sente non voulu !!! Mais cela ne sert à rien, il a visiblement pris sa décision, nous demandant juste de continuer à rester discret sur sa véritable identité vis-à-vis de Dietrich Wolf. Malgré que nous commencions à bien nous entendre avec le marin, Yors restait encore méfiant... Et c’est le cœur lourd que je le vois commencer à s’éloigner... Une dernière fois, j’essaye de le supplier de changer d’avis, proposant même d’aller ensemble au Temple de Shallya, qui ne le rejettera pas... mais rien n’y fait… et j’en ressens une grande souffrance. Par les Dieux, avais-je… avais-je finalement commis la pire des erreurs pour lui... que de l’avoir convaincu de rejoindre notre groupe... ? Non, je... je ne voulais pas ça pour lui… Il méritait mieux... Tellement mieux...
Je me sens extrêmement mal, et je suis heureuse d’avoir mon ami Ema à mes côtés pour me soutenir. Sans lui... eh bien, je pense que j’aurais noyé mon chagrin dans l’alcool, ce soir... Mais il propose gentiment de m’accompagner au Temple de Shallya pour y passer la nuit. Même si cela ne suivait pas ses convictions personnelles et religieuses, l’elfe n’était pas fermé d’esprit ; et, surtout, cela lui ferait plaisir d’avoir une compagnie amicale pour ce soir. Je lui souris doucement, rassurée et légèrement réconfortée par sa bonté naturelle.
Nous nous dirigeons donc vers le Temple de Shallya, très modeste. Nous y sommes accueillis par une prêtresse entre deux âges, qui acceptent de nous offrir un maigre repas et une paillasse pour dormir. Cela suffira amplement, je n’ai pas besoin de beaucoup, et les événements récents m’ont assez fatigué. Mangeant un bol de soupe avec un morceau de pain avec une demi-douzaine de personnes en habits de loque au réfectoire, nous apprenons au cours du repas l’état désastreux de la ville.
Bögenhafen est sous le contrôle du Conseil, composé comme suit :
- 5 sièges pour la guilde des marchands... dont fait partie Elise Magirius ! Expliquant bien son attitude méprisable...
- 1 siège pour le Temple de Sigmar.
- 1 siège pour les guildes artisanales.
- 5 sièges pour les Maîtres de Guildes (Médecin, tailleur, cocher, docker et... pleureuses ?)
- Et, enfin, les 3 derniers aux plus puissantes Familles de la ville : les Haagen (Qui ont failli faire faillite, essayant de faire désormais des exports de nourriture, sans beaucoup de succès pour l’instant), les Ruggbroden (Moins influents par le passé, mais qui ont tout pris d’une ancienne famille qui a sombré, s’occupant aujourd’hui surtout des transits routiers), et les Steinhäger (Qui ont de bonnes relations avec les cochers et les dockers, s’occupant aussi des trafics de métaux et de fourrure)
Et nous apprenons qu’une telle organisation est accompagnée, hélas, d’une importante corruption, les puissants n’en ayant que faire des petits gens, des rixes parfois mortels se propageant de plus en plus entre les guildes, boutiques, etc... L’unique espoir pour Bogenhafen pour s’en sortir ? Une véritable cohésion entre les membres du Conseil, cet espoir grandissant légèrement à l’approche du prochain Conseil, dans trois jours. Devant ces informations, je jette un regard inquiet à mon ami elfe. Altdorf n’étant pas une partie de plaisir... mais cette ville semblait presque pire... Pas étonnant que le Temple de Shallya soit débordé... Et savoir que tant de gens étant dans le besoin et vivait dans des conditions misérables, tandis que de plus riches se noyaient dans la luxure sans penser à leur peuple... Cela me donnait encore plus envie de changer de voie...
Devant le regard confiant de mon camarade, j’annonce mon intention de quitter le Temple de Myrmidia pour rejoindre la Voie de Shallya. Personne ne cache sa surprise, mon imposante stature donnant plutôt l’impression que j’étais faite pour être une guerrière. Ils n’ont pas tort, mais sans entrer dans les détails, j’explique que de récentes rencontres m’ont fait prendre conscience que je voulais aider davantage, sans aucune distinction, surtout les personnes vraiment nécessiteuses... Que mes mains apportent un peu de réconfort, et non plus de la violence... Malgré son étonnement, la prêtresse qui nous a accueillis me réconforte, m’annonçant que je serai la bienvenue le jour où je déciderai d’embrasser cette voie. Je lui souris timidement... priant vraiment que je puisse accomplir ma vraie destinée en leur compagnie...
Les remerciant pour leur hospitalité, j’offre une couronne d’or, gênée de ne pouvoir offrir plus. Elles semblent néanmoins satisfaites de ce petit don, ce qui me rassure. Ema et moi nous préparons à aller nous coucher, mais mon ami elfe m’interpelle une dernière fois... annonçant avec une grande sincérité que les Dieux accepteront ce que mon cœur me dicte, et qu’il me verrait parfaitement embrasser la voie de Shallya... Ses mots me touchent au plus haut point, notamment quand il me dit qu’il apprécie sincèrement ma compagnie, malgré notre différence raciale. Avant de le quitter, je le serre chaleureusement dans mes bras, le remerciant doucement pour sa gentillesse et lui disant que j’étais heureuse et honorée de compter parmi ses amis. Qu’il ne change surtout pas... Il était un elfe exceptionnel, unique et remarquable...
Je rejoins la paillasse qui m’a été attribuée, mais j’ai du mal à trouver le sommeil... mon cœur saignant à imaginer Yors, et de nombreuses autres personnes, dormant à l’extérieur, dans le froid, sans ayant rien mangé...... détestés et rejetés...... Fermant fortement les yeux pour ne pas laisser une quelconque larme couler, je me recroqueville sur moi-même, agrippant fermement mon collier de Myrmidia et priant de toutes mes forces la Déesse de la Guerre et Shallya à la fois...
Grandes Déesses… Offrez à Yors ce qu’il mérite... Il a déjà trop souffert… Que n’importe quoi… ou n’importe qui… lui apporte enfin la paix.
C’est accompagné de notre nouveau compagnon que nous reprenons la route, quittant cette fois définitivement les Collines Stériles. Yors est sombre, et très silencieux... Il est clair qu’il a du mal à laisser son « chez soi » derrière lui, mais j’essaye au mieux de le rassurer, me contentant souvent d’un sourire chaleureux et d’un regard bienveillant. Rester en ces lieux ne l’aurait que davantage plongé dans le désespoir, et si la malepierre l’avait plus ou moins épargné dans sa mutation, qui sait ce que des sentiments néfastes auraient pu causer... Et je suis sincèrement certaine que ses amis n’auraient pas voulu ça pour lui... Même si je me sens davantage sereine de l’avoir à mes… nos côtés, j’ose espérer que ce voyage lui apportera plus que de nouveaux horizons. Je prie pour que notre épopée puisse, qui sait, lui permettre d’ouvrir une nouvelle voie sur l’étude des Mutations, et possiblement un moyen de guérir, ou du moins de soulager leurs effets. Si quelqu’un pouvait y arriver, c’était bien lui… en espérant que le monde cruel dans lequel nous vivions ne fasse pas que le rejeter et ne lui permette pas d’accomplir plus encore... Je suis, en tout cas, extrêmement reconnaissante envers mes Compagnons d’accueillir chaleureusement Yors (ou du moins avec une neutralité polie pour certaine). Au moins, être en présence de visages familiers l’aiderait à davantage s’ouvrir.
Nous souvenant du souhait original d’Aubeline de se rendre à Bögenhafen pour y régler des affaires, nous décidons de repasser rapidement par Altdorf pour racheter quelques vivres, et rattraper la route principale qui nous y conduirait. A l’approche de la ville, Yors se dissimule entièrement dans sa tenue, se faisant passer pour un Pestiféré. Je regrette que nous en venions à de telles extrémités, mais hélas, il faudra s’y faire pendant un long moment... même si je prie Myrmidia... et désormais également Shallya pour qu’un avenir plus serein lui soit un jour offert... Ne voulant pas attirer d’ennuis dans la capitale, il nous propose de le retrouver à l’entrée de la route de Bögenhafen, loin des regards indiscrets. Même si je suis attristée qu’il doive ainsi se cacher, je ne peux qu’approuver son souhait d’éviter cette ville : nos péripéties à l’intérieur ne m’en avaient pas donné une bonne impression... Je n’avais qu’une hâte, la quitter avant que d’autres problèmes ne nous tombent dessus, ou que nous retombions sur des êtres comme Sarmendel...
Mais alors que nous approchons d’une place publique très fréquentée pour y acheter quelques provisions, une vision de choc s’offre à nous. Pendus à un gibet de potence, avec des pancartes autour du cou où était écrit « Conspirateurs ! », se balancent avec des expressions d’agonie et de terreur morbides trois visages plus que familiers... Trois membres du groupe de révolutionnaires que nous avions rencontré lors de notre enquête pour retrouver Annalisa : Vladislav Kilmar, Charles Pontier, et même Dagmar Cerrion. Comme quoi, même la puissance de son oncle n’avait pas suffi à le sauver des griffes de la justice... En observant leurs cadavres pourrissant sous la chaleur du Soleil, je ne peux m’empêcher de ressentir une pointe de remord. Quelque part, nous étions responsables de leur sort ; nous être mêlés d’une histoire plus importante que nous le pensions à l’origine avait finalement détruit leurs espoirs révolutionnaires, leurs souhaits d’un monde « meilleur »... Cerrion aurait été le seul à mériter un tel sort, tout comme son oncle, pour ce qu’ils avaient fait à Annalisa, mais eux tous... ? Difficile de ne pas se sentir coupable...
Fidèle à elle-même, Dame Andréalania n’éprouve aucun sentiment à leur égard, insinuant que nous finirons tous pareils. Certes... Espérons tout de même pas en ces circonstances sinistres... Et pour couronner le tout, Ragnar éprouve son regret de ne pas avoir assisté au spectacle. Décidément, ils ne cesseront jamais de m’étonner... Mais en quittant la place publique, mes pensées se tournent vers l’un des deux survivants à cette exécution, Ludwig Steiner. Venant d’une famille puissante, nul doute qu’il avait réussi à s’échapper, d’une manière ou d’une autre. Mais qui sait les répercussions que la mise à mort de ses amis aurait... surtout s’il apprenait que nous n’y étions pas étrangers... Raison de plus pour laisser Altdorf derrière pendant un temps considérable.
Une fois nos rapides emplettes faites, nous laissons enfin Altdorf derrière nous, rejoignant Yors sur la route campagnarde qui nous conduirait à Bögenhafen. Le voyage se passe sans encombre, hormis les chamailleries qui égayaient régulièrement notre Compagnie d’Aventuriers. Mais alors que nous progressons, de soudaines lamentations parviennent à nos oreilles : « Pourquoi tout cela n’arrive qu’à moi !? » « Pourquoi ne m’avez-vous pas mieux protégé !? » « Vous auriez mieux fait de rester en mer ! », et d’autres plaintes du même genre. D’une voix féminine, apparemment. Intrigués, nous nous dirigeons vers la source de ces cris, et découvrons un spectacle assez désolant : un carrosse, bloqué sur la route par la chute d’un imposant tronc d’arbre... et entouré de cinq cadavres semblant assez fraîchement tailladés. Et au milieu de tout ça, une belle dame, richement vêtue, faisant face à un homme somme toute assez charmant, et semblant effectivement fait pour la mer au vu de son accoutrement ! Étonnant de voir ce que je suppose être un marin aussi loin de son gagne-pain... !
Constatant notre présence, l’homme se détourne de la noble, l’ignorant platement tandis qu’il se présente : Dietrich Wolf, effectivement marin. Et qui occasionne une atmosphère plus qu’électrique lorsqu’il nous appelle « Chers Aventuriers, et le Nain »... Je scrute mon camarade avec un regard inquiet, voyant de suite qu’une telle remarque ne l’avait pas plu. (Et je pouvais comprendre, cela semblait sorti de nulle part, et presque assez discriminant) Mais les Dieux semblant avoir entendu nos prières (Je me doute que mes autres compagnons espéraient aussi que, pour une fois, il se contienne!), Ragnar ne rétorque rien, se contentant juste d’un regard assassin... que, j’espère, sans arrière-pensée ; nous n’avions pas besoin d’ennuis supplémentaires... ! Malgré cela, je reste courtoise envers ce nouvel individu, veillant tout de même à ce qu’aucun mauvais regard de sa part ne soit adressé à Yors...
Très offusquée que nous l’ignorions dans sa complainte, la dame monte davantage dans les aigus, se plaignant et se présentant à la fois : Elise Magirius. Elle et ses gardes du corps, Dietrich compris, se rendaient également à Bögenhafen lorsqu’ils ont été attaqués par des bandits, apparemment sortis très rapidement de la forêt environnante. Le combat fut assez rude, tous les gardes du corps, hormis le marin, tombant sous les attaques de ces gredins (mais en tuant trois au passage) ; même le cocher n’a pas été épargné, une flèche étant méchamment plantée dans son épaule. Tandis qu’elle explique la situation à mes Compagnons, je lui propose d’essayer de lui venir en aide en lui appliquant quelques gestes de soin. Fort heureusement, je parviens à lui arracher la flèche sans dommage en plus, pansant sa plaie et parvenant à stabiliser son état. Il survivra, mais il ne faudrait toutefois pas tarder à rejoindre Bögenhafen.
Mais reprendre la route devra finalement attendre un peu. En effet, Dame Magirius nous propose, en échange de 5 couronnes d’or chacun, de retrouver pour elle des documents d’une importance apparemment capitale pour elle, dérobés par les brigands. Ne voulant pas que cette route fréquentée soit la cible de nouvelles attaques, j’accepte sa demande, suivie par mes Compagnons. Prenant la décision de se joindre à nous pour cette mission, Wolf nous indique la direction où il a aperçu pour la dernière fois ces gredins, vers la forêt environnante. Mon ami Nain et moi confirmons ses dires, apercevant une discrète traînée de sang vers cette direction. Si certains d’entre eux avaient été blessés, cela pourrait nous donner un avantage.
Avant de partir pour les stopper une bonne fois pour toutes, Ragnar décide de fouiller les trois brigands tués, espérant y trouver des indices sur leur identité. (Et, évidemment, quelques objets de valeur à dérober) Hélas pour lui, rien de considérable, hormis trois couronnes d’or. Mais le Maître Nain me surprend grandement lorsqu’il m’offre l’une d’entre elles, promettant également d’offrir sa tournée. J’en rougis d’embarras, les Nains n’ayant pas pour habitude de partager leur trésor, mais le remercie chaleureusement. En qualité d’Initiée de Myrmidia servant le peuple sans rien attendre en retour, je ne possédais pas une fortune grandiloquente ; un tel don pourrait au moins me faire avoir une nuit confortable ou un futur repas.
Nous voyant sur le point de partir, Dame Magirius nous implore de vite revenir... osant dire qu’elle ne souhaitait pas rester trop longtemps seule avec « ce Pestiféré ». Ignorant un instant son statut, je lui lance un regard très noir et sérieux, lui intimant fermement de ne pas avoir ce genre d’allusions devant moi sur un de mes Compagnons, sans quoi elle devrait se débrouiller toute seule pour retrouver ses documents. Je ne supportais pas un tel mépris à son égard, à l’égard de n’importe lequel de mes Compagnons. Nous, humains, avions une telle tendance à considérer les autres races de haut... Cela me dégoûtait, et je sentais une profonde colère m’envahir devant une telle injustice ! Mais Yors réussit à me calmer, disant d’une voix faussement malade « Ce n’est rien, j’ai l’habitude... ». Cela... Cela ne devrait pas être une raison...
Espérant ne pas regretter de le laisser seul avec une telle personne, je suis mes Compagnons en direction de la forêt. J’espère que nous aurons l’avantage du terrain sur ces individus ; après tout, tous ces arbres ne pouvaient que nous offrir une cachette et une protection sûres pour leur tomber dessus...... Mais avec une telle Compagnie, je devrais cesser d’être aussi naïve... Car à l’instant même où nous entendons des échanges au loin, nous confirmant que nous nous approchions de notre but... l’ensemble des membres du groupe fait craquer des branches en marchant, des cris de surprise et des « ALERTE !!! » nous parvenant rapidement aux oreilles. Pourquoi, juste… pourquoi…
Pas le temps de se lamenter, nous devons nous reprendre ! Dame Aubeline est la première à réagir, souhaitant apparemment monter à un arbre pour pouvoir, je suppose, nous couvrir en hauteur… mais échouant assez lamentablement, s’écrasant face contre tronc... Ragnar parvient presque à m’arracher un petit rire en lui rétorquant « C’est un combat, c’est pas le moment de faire ton territoire en te frottant à un arbre ». Il avait toujours le mot pour rire, même si ce n’était pas le moment !
Malgré des débuts difficiles, nous parvenons à tous nous ressaisir, Dame Andréalania la première, la belle Elfe parvenant à toucher un brigand d’une de ses flèches de feu. Hélas, nous sommes surpris par trois attaques de trois archers non repérés, l’une de leurs flèches parvenant à légèrement blesser l’Elfe de flammes. Fort heureusement, je parviens à les localiser, les indiquant à mes Compagnons. A nous de jouer !
Wolf se charge de rester avec Dame Aubeline pour la protéger le temps qu’elle se remette de sa rencontre végétale brutale, et Ragnar fait étonnamment la même chose avec Dame Andréalania, promettant de veiller sur « la poupée ». Ce n’était pas le moment pour un de ces échanges se finissant en claque ! Mais nous reprenons tous vite la situation en main. Ema et Dame Andréalania, conjuguant leurs pouvoirs, parviennent à mettre hors d’état de nuire l’un des brigands. Wolf et Ragnar s’occupent d’un autre... le Maître Nain parvenant dans un hurlement guerrier à découper en deux leur adversaire, tâchant de sang le pauvre marin. Oui... Du Ragnar tout craché... Quant à Dame Aubeline, une fois remise, elle se rue pour libérer deux prisonniers aux mains de ces brigands ; deux compatriotes Halflings, nous hurlant des encouragements pour tous les descendre. Ils en avaient, de la voix, malgré leur condition...
Quant à moi, j’observe ma lance avec un regard profond. Je me souviens encore trop bien de ce que j’avais fait à Altdorf, laissant ma force parler avant ma conscience. Je... Je ne voulais plus que mes mains fassent couler le sang et provoquent la mort... Après ma rencontre avec Yors, j’avais décidé d’être une meilleure personne, et... et je comptais le devenir... Ma force servirait à protéger ou à stopper, et non plus à tuer. Et je savais de quelle manière l’employer. Effectuant un détour pour ne pas être repérée, je parviens à me rapprocher d’un arbre où était dissimulé l’un des archers ; utilisant toute ma puissance, je me rue contre le tronc, parvenant à le faire chuter dans un cri et à l’étourdir assez pour qu’il se rende ! (Notamment en le menaçant avec ma lance sur sa gorge avec un regard noir. Je n’avais pas l’intention de le tuer... mais il n’avait pas besoin de savoir qu’une guerrière de Myrmidia imposante et effrayante avait des changements de mœurs!) Voilà ! C’est ainsi que je voulais désormais faire les choses !
Hormis celui que j’avais étourdi, tous les bandits avaient été neutralisés. Victoire encore pour notre Compagnie ! La situation étant désormais plus calme, Dame Aubeline peut libérer sans contrainte ses camarades halfling, qui nous dévoilent leurs identités : Allumèche Chardonvert, et son cousin, Chandelmèche Chardonvert. Tous deux étant des marchands ayant quitté le Moult pour faire fortune à travers tout l’Empire (Vu leurs riches habits, nul doute qu’ils ont réussi), avant d’être récemment capturés par ces voyous. Et, apparemment, les êtres que recherchait notre camarade, celle-ci rétorquant avec une moue « Vous ne répondez pas souvent aux courriers que l’on vous envoie... » Semblant visiblement comprendre ses allusions, les deux marchands promettent de discuter avec elle autour d’un bon cidre et d’une délicieuse tarte. Oui, attitude typiquement Halfling, qui me donnait presque l’eau à la bouche ! Cependant, intéressée par ce que leur secours peut rapporter, Dame Andréalania exige une récompense de leur part. Pas outré pour un sou (Haha), Allumèche promet dix couronnes d’or chacun, s’ils sont conduits en sûreté à Bögenhafen.
Avant de quitter la forêt, nous interrogeons le bandit survivant, ma lance toujours au niveau de sa gorge. Bafouillant des excuses comme quoi le carrosse et ses occupants ne se sont pas laissés faire quand ils ont attaqué (pathétique), il nous indique l’emplacement du butin de sa bande... contenant pas moins de 50 couronnes d’or dans une bourse, 10 couronnes d’or de bijoux, et les documents désirés par Dame Magirius ! Effectivement, sacré pactole... que range discrètement Dame Andréalania dans ses affaires... Quelque chose me dit qu’elle ne comptait pas rendre toutes ces choses à sa propriétaire... J’espère qu’elle sait ce qu’elle fait... En ayant fini avec lui, je jette le bandit au loin, le menaçant de partir très loin, de changer de vie et de ne jamais revenir. Il ne quémande pas son reste, laissant même son arc derrière lui, que Wolf prend avec notre accord. Une bonne chose de faite, nous pouvons rentrer faire notre rapport !
Nous retrouvons Yors et Dame Magirius à la calèche. Lui redonnant les papiers désirés, Dame Andréalania ne se laisse pas intimider par les remarques déplacées de la noble. (J’admirais son franc parler, malgré son attitude souvent froide) Au vu de l’état très fragile du conducteur, Wolf se propose de conduire jusqu’à Bögenhafen. Chacun prend sa place... mais malheureusement, Dame Magirius refuse que Yors monte à bord, mettant encore en avant sa condition de Pestiféré... Et les mots rassurants de Dame Aubeline n’y changent hélas rien... Je vais oser le dire : qu’elle aille au diable. Me fichant de devoir marcher, je rétorque froidement que je resterai avec Yors, promettant à mes Compagnons de le retrouver avec lui à Bogenhafen. Et, montrant encore une fois sa droiture et son sens de l’honneur et de la camaraderie, Ragnar décide de rester avec nous, entre « pestiférés ». Un véritable ami, je ne pouvais espérer de meilleur camarade de route !
La calèche prend la route, et nous marchons tranquillement à sa suite, à peine pressés. Cela nous donne l’occasion de parler dans une bonne ambiance générale, Yors montrant même son visage à découvert et semblant bien plus serein et de bonne humeur. Le voir ainsi sourire me réchauffe le cœur... Voilà ce que je souhaitais ardemment...... sincèrement pour lui. Si tous les instants futurs pouvaient être ainsi...
Malheureusement, cela est de courte durée. Nous sommes étonnés de voir courir dans notre direction Dame Aubeline, avec un regard assez affolé. N’était-elle pas censée être à la calèche avec les autres ? Visiblement très inquiète, elle nous raconte qu’ils viennent d’être arrêtés, fouillés et interrogés par des individus peu recommandables, dont le seul nom me donne des frissons d’inquiétude : la Compagnie du Poing Ecarlate. Ce groupe de mercenaires est légendaire, composé des meilleurs spécialistes dans leurs domaines respectifs... et réputés pour ne pas être cléments :
- Leur chef, un guerrier humain nommé Wolfgang Krauser ;
- Une mage de l’ordre Amethyste, Karyn Wissenberg ;
- Une elfe, Elora Bleuruisseau ;
- Un pistolier, Gonzalo Piaducci ;
- Et un ogre, Bourpiff.
Des individus qu’il ne fallait surtout pas sous-estimer et provoquer... De réputation, je sais pertinemment que nous n’avions aucune chance contre eux... Aucune... Et mes inquiétudes grandissent quand Dame Aubeline nous annonce qu’ils sont envoyés par un personnage important, à la recherche d’individus se rapprochant beaucoup de notre description qui ont... dérobé un bijou à Grumberg ? J’espère sincèrement qu’il ne s’agit pas d’un des bijoux gardés secrètement par Dame Andréalania...
Nous n’avons pas le temps de discuter davantage, apercevant au loin les cinq mercenaires se rapprochant de notre position. Sachant qu’ils ne nous feraient pas de cadeaux s’ils attrapaient les retardataires, j’agrippe Yors et nous dissimule dans des buissons, tandis que Ragnar... s’enduit de terre pour couvrir son odeur et se cacher... Et, le pire étant que cela marche !!! Une technique à peut-être utiliser à l’avenir ! Mais craignant le pire pour Dame Aubeline, nous restons à l’affût, prêt à réagir si besoin... Agissant aussi innocemment que possible, la Halfling essaye de les convaincre qu’elle cueillait des baies pour son prochain repas. Mais aucun se ne laisse avoir, l’elfe Elora jouant même dangereusement de son couteau près d’elle, lui disant sournoisement « Tu sais que c’est pas bien de mentir à une personne plus grande ? », avant de demander son avis à son chef. Mon cœur se serre d’inquiétude devant cette situation tendue mais, heureusement, Wolfgang ne veut pas perdre plus de temps, avertissant cependant notre camarade : « Quelqu’un de puissant vous a dans le collimateur. Fais gaffe, qu’une hésitation devienne pas une certitude. » Et, devant son incompréhension, il rajoute « Vous avez volé la fille d'Aldebrand Ludenhof, le Comte Électeur du Hochland, pour la remettre aux mains d’un voyou », avant qu’ils ne partent, nous laissant dans une incertitude monstrueuse.
Cela confirme mes pires craintes. Nos ennuis à Altdorf n’étaient pas finis, et nous étions désormais recherchés par des individus extrêmement dangereux et sans pitié, pour le compte du Comte Électeur ! Annalisa avait donc finalement décidé de rester avec son amant... Cela était son choix, admirable dans un sens... mais qui, désormais, nous mettait tous en danger... Il nous fallait nous éloigner très vite...
Nous quatre rejoignons le groupe, et découvrons que la calèche a été retournée et saccagée dans tous les sens par les mercenaires pour retrouver ce fameux bijou volé. Énervés par ce qu’ils venaient de vivre, Ragnar et Wolf s’en prennent à Dame Magirius, l’accusant d’avoir en fait ce bijou. Mais hormis l’offusquer davantage, ils n’obtiennent rien... Difficile de savoir la vérité dans toute cette histoire, mais il nous fallait être très prudent désormais... La Compagnie du Poing Ecarlate... Nous ne pouvions tomber sur pire ! Malheureusement, comme à son habitude, le Maître Nain ne joue PAS de prudence... fouillant même directement la noble en lui palpant les fesses pour être sûr qu’elle n’avait rien (Surtout pour bien en profiter !) Ce. N’était. Pas. Le. MOMENT !!! Bien entendu, Dame Magirius le gifle fortement en retour, et j’en rajoute une couche en giflant derrière sa tête. Qu’importe le regard de chien battu qu’il m’adresse avec honte, il l’avait cherché !
Après ces mésaventures, nous reprenons enfin la route de Bögenhafen, l’atteignant enfin en entrant par la Porte Ouest. La nuit tombant, nous découvrons un visage assez sombre de cette ville, croisant beaucoup de bandits attendant la meilleure occasion pour nous chaparder. Il valait mieux ne pas traîner trop longtemps dans les ruelles... Nous déposons d’abord Allumèche et son cousin, qui nous donnent rendez-vous le lendemain matin à 9h00 dans un établissement appelé « Chez Bert ». Le rendez-vous est pris, et nous y retrouverons directement Dame Aubeline, qui les accompagne pour se faire offrir les tourtes promises. Mais... pas sans avant avoir donné un bon coup dans les bourses de notre camarade Nain, lui disant « Je voulais juste te fouiller, histoire de voir que tu es pas suspect ! », au vu de ce qui s’est passé plus tôt. Confus, le Nain nous dit qu’il lui avait juste demandé de garder un œil sur les deux Halflings, qu’il trouve possiblement suspect. Je me contente de hausser les épaules, lui indiquant silencieusement qu’il l’avait mérité.
Dame Magirius est également sur le point de nous laisser pour rejoindre sa riche demeure dans le quartier marchand, nous proposant de l’y retrouver également demain pour récupérer nos 10 couronnes. (10 !? Elle avait pourtant promis 5 ! Eh bien, nous n’allons pas protester contre ce léger oubli!) Mais pas sans nous interroger si, en plus des documents, nous n’avions pas retrouvé plus d’objets de valeur, dont de l’argent... Nous jetons tous un regard discret à Dame Andréalania, curieux de voir comment elle va réagir. Sa réaction, fidèle à elle-même, ne se fait pas prier : « Mais nous vous avez demandé de vous ramener seulement les papiers, je n’ai retrouvé donc QUE les papiers. » Dans un ton très calme et serein, très typique d’elle... mais je ne pense pas que la noble se soit faite avoir... Cependant, elle ne rajoute rien, ayant juste hâte de rentrer chez elle, et nous laisse.
La nuit étant bien avancée, et n’ayant rien d’autre à faire que de nous reposer, nous décidons de partir chacun de notre côté. Ragnar et Wolf, en bons compagnons (malgré leur introduction tendue) décident d’aller boire un verre ensemble à l’Auberge de la Fin du Monde. Quant à Dame Andréalania, elle décide d’aller à l’Auberge de la Truite Dorée, plus chic... et digne d’elle.
Ne restent que Yors, Ema et moi. Le Mutant annonce alors qu’il va rejoindre la Fosse, le lieu des laissés pour compte de Bögenhafen, afin de ne pas nous créer des ennuis. Je suis extrêmement troublée, le regardant avec détresse. Non... Il méritait plus qu’un endroit pareil ! J-Je ferais en sorte qu’il ne soit pas dérangé, j-je n’hésiterais pas à rester avec lui s’il était rejeté, mais... je ne voulais pas qu’il se sente non voulu !!! Mais cela ne sert à rien, il a visiblement pris sa décision, nous demandant juste de continuer à rester discret sur sa véritable identité vis-à-vis de Dietrich Wolf. Malgré que nous commencions à bien nous entendre avec le marin, Yors restait encore méfiant... Et c’est le cœur lourd que je le vois commencer à s’éloigner... Une dernière fois, j’essaye de le supplier de changer d’avis, proposant même d’aller ensemble au Temple de Shallya, qui ne le rejettera pas... mais rien n’y fait… et j’en ressens une grande souffrance. Par les Dieux, avais-je… avais-je finalement commis la pire des erreurs pour lui... que de l’avoir convaincu de rejoindre notre groupe... ? Non, je... je ne voulais pas ça pour lui… Il méritait mieux... Tellement mieux...
Je me sens extrêmement mal, et je suis heureuse d’avoir mon ami Ema à mes côtés pour me soutenir. Sans lui... eh bien, je pense que j’aurais noyé mon chagrin dans l’alcool, ce soir... Mais il propose gentiment de m’accompagner au Temple de Shallya pour y passer la nuit. Même si cela ne suivait pas ses convictions personnelles et religieuses, l’elfe n’était pas fermé d’esprit ; et, surtout, cela lui ferait plaisir d’avoir une compagnie amicale pour ce soir. Je lui souris doucement, rassurée et légèrement réconfortée par sa bonté naturelle.
Nous nous dirigeons donc vers le Temple de Shallya, très modeste. Nous y sommes accueillis par une prêtresse entre deux âges, qui acceptent de nous offrir un maigre repas et une paillasse pour dormir. Cela suffira amplement, je n’ai pas besoin de beaucoup, et les événements récents m’ont assez fatigué. Mangeant un bol de soupe avec un morceau de pain avec une demi-douzaine de personnes en habits de loque au réfectoire, nous apprenons au cours du repas l’état désastreux de la ville.
Bögenhafen est sous le contrôle du Conseil, composé comme suit :
- 5 sièges pour la guilde des marchands... dont fait partie Elise Magirius ! Expliquant bien son attitude méprisable...
- 1 siège pour le Temple de Sigmar.
- 1 siège pour les guildes artisanales.
- 5 sièges pour les Maîtres de Guildes (Médecin, tailleur, cocher, docker et... pleureuses ?)
- Et, enfin, les 3 derniers aux plus puissantes Familles de la ville : les Haagen (Qui ont failli faire faillite, essayant de faire désormais des exports de nourriture, sans beaucoup de succès pour l’instant), les Ruggbroden (Moins influents par le passé, mais qui ont tout pris d’une ancienne famille qui a sombré, s’occupant aujourd’hui surtout des transits routiers), et les Steinhäger (Qui ont de bonnes relations avec les cochers et les dockers, s’occupant aussi des trafics de métaux et de fourrure)
Et nous apprenons qu’une telle organisation est accompagnée, hélas, d’une importante corruption, les puissants n’en ayant que faire des petits gens, des rixes parfois mortels se propageant de plus en plus entre les guildes, boutiques, etc... L’unique espoir pour Bogenhafen pour s’en sortir ? Une véritable cohésion entre les membres du Conseil, cet espoir grandissant légèrement à l’approche du prochain Conseil, dans trois jours. Devant ces informations, je jette un regard inquiet à mon ami elfe. Altdorf n’étant pas une partie de plaisir... mais cette ville semblait presque pire... Pas étonnant que le Temple de Shallya soit débordé... Et savoir que tant de gens étant dans le besoin et vivait dans des conditions misérables, tandis que de plus riches se noyaient dans la luxure sans penser à leur peuple... Cela me donnait encore plus envie de changer de voie...
Devant le regard confiant de mon camarade, j’annonce mon intention de quitter le Temple de Myrmidia pour rejoindre la Voie de Shallya. Personne ne cache sa surprise, mon imposante stature donnant plutôt l’impression que j’étais faite pour être une guerrière. Ils n’ont pas tort, mais sans entrer dans les détails, j’explique que de récentes rencontres m’ont fait prendre conscience que je voulais aider davantage, sans aucune distinction, surtout les personnes vraiment nécessiteuses... Que mes mains apportent un peu de réconfort, et non plus de la violence... Malgré son étonnement, la prêtresse qui nous a accueillis me réconforte, m’annonçant que je serai la bienvenue le jour où je déciderai d’embrasser cette voie. Je lui souris timidement... priant vraiment que je puisse accomplir ma vraie destinée en leur compagnie...
Les remerciant pour leur hospitalité, j’offre une couronne d’or, gênée de ne pouvoir offrir plus. Elles semblent néanmoins satisfaites de ce petit don, ce qui me rassure. Ema et moi nous préparons à aller nous coucher, mais mon ami elfe m’interpelle une dernière fois... annonçant avec une grande sincérité que les Dieux accepteront ce que mon cœur me dicte, et qu’il me verrait parfaitement embrasser la voie de Shallya... Ses mots me touchent au plus haut point, notamment quand il me dit qu’il apprécie sincèrement ma compagnie, malgré notre différence raciale. Avant de le quitter, je le serre chaleureusement dans mes bras, le remerciant doucement pour sa gentillesse et lui disant que j’étais heureuse et honorée de compter parmi ses amis. Qu’il ne change surtout pas... Il était un elfe exceptionnel, unique et remarquable...
Je rejoins la paillasse qui m’a été attribuée, mais j’ai du mal à trouver le sommeil... mon cœur saignant à imaginer Yors, et de nombreuses autres personnes, dormant à l’extérieur, dans le froid, sans ayant rien mangé...... détestés et rejetés...... Fermant fortement les yeux pour ne pas laisser une quelconque larme couler, je me recroqueville sur moi-même, agrippant fermement mon collier de Myrmidia et priant de toutes mes forces la Déesse de la Guerre et Shallya à la fois...
Grandes Déesses… Offrez à Yors ce qu’il mérite... Il a déjà trop souffert… Que n’importe quoi… ou n’importe qui… lui apporte enfin la paix.
UnderworldLegends- Kobold
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Re: Récit de Beate Neumann, initiée de Myrmidia
Attention, les dieux ont parfois un humour tordu. "Apporter la paix" peut avoir mille significations !
Mais en attendant, ce nouveau résumé bien consistant et pétri d'émotions vaut largement à son autrice trente points d'expérience supplémentaires, mis sur sa fiche.
Mais en attendant, ce nouveau résumé bien consistant et pétri d'émotions vaut largement à son autrice trente points d'expérience supplémentaires, mis sur sa fiche.
SPX Spécial- Demi Lich
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Re: Récit de Beate Neumann, initiée de Myrmidia
La nuit est... passable. Trop de pensées envahissant ma tête, je ne peux vraiment trouver un sommeil réparateur. Voyant que cela ne servait à rien d’insister, je décide de me lever assez tôt, le soleil n’étant pas encore levé au vu de l’obscurité extérieure que j’aperçois depuis la fenêtre. J’ai encore pas mal de temps devant moi avant de rejoindre mes Compagnons à l’établissement « Chez Bert », à neuf heures. Mmm... Peut-être pourrai-je en profiter pour apporter quelques victuailles aux habitants du quartier pauvre, y rencontrant au passage Yors ? Oui, une activité à l’air libre devrait me faire du bien.
Me préparant très rapidement, je vais doucement toquer à la porte de la petite chambre d’Ema, afin de lui proposer de se joindre à moi si le cœur lui en dit. Une réponse très faible me parvient. Fronçant les sourcils, je rentre à l’intérieur... et y découvre mon ami elfe dans un état très inquiétant... Il semble n’avoir apparemment pas dormi de la nuit, beaucoup de cernes et de marques de fatigue gâchant son doux visage. Mais ses yeux... trahissant surtout une grande anxiété, une peur effroyable... Je l’avais pourtant quitté hier soir dans un état serein, qu’avait-il bien pu se passer ?! Je vois qu’il a en main une lettre, qu’il semble avoir lu et relu et relu encore. Soucieuse, je lui demande si cet écrit était la source de son état... et mon cœur se serre de douleur lorsqu’il m’explique sa situation...... et sa décision...
Cette lettre lui est parvenue peu de temps après s’être couché, annonciatrice d’horribles nouvelles. Une lettre... de son père, qui aurait réussi, par il ne sait quel moyen, à le retrouver et à le contacter. Dans une contrée aussi grande, si un elfe avait réussi à localiser un autre, je n’osais imaginer la puissance de ce dernier... Et ce qui suit confirme mes doutes. Ema me raconte d’une voix brisée : « Tu sais... Si je t’ai aidé, accompagné et soutenu dans ta conversion, ce n’est pas uniquement parce que tu es une amie au quelle je tiens beaucoup et parce que je crois en tes chances et en tes qualités de suivre la Voie de Shallya. Mais aussi... dans un sens, pour que tu ne suives pas le même chemin que moi, et que tu ne regrettes en rien tes choix... Toute ma vie... Toute ma vie, j’ai été considérée comme une erreur par mon père, une erreur qui devait sans cesse être corrigée. Rien ne le contentait chez moi, n’importe quelle décision que je prenais était une honte pour lui, il ne désirait qu’une chose, contrôler ma vie de A à Z pour que j’apporte fierté et prospérité dans notre lignée. Cela allait au point de m’ordonner comment manger, comment m’habiller, etc... Si... Si je l’ai quitté pour vivre une aventure, c’était... dans l’espoir de trouver un but à atteindre, d’accomplir quelque chose d’assez grand pour enfin obtenir sa fierté......... J’ai eu tort... »
Je parviens à sentir parfaitement le ressentiment, l’inquiétude et le désespoir dans sa vie, m’asseyant à ses côté et le tenant par les épaules pour tenter de le réconforter. Je n’osais imaginer ce qu’il pouvait ressentir... J’avais eu de la chance que mes parents approuvent mon choix de devenir Initiée de Myrmidia, malgré leurs objectifs premiers, il m’était difficile de comprendre à quel point un père pouvait être aussi égoïste et injuste envers sa propre chair... Mais le monde était, hélas, ainsi fait... Mais cela me rendait encore plus furieuse pour mon ami ! Cet elfe était la gentillesse et la compréhension même, pourquoi diable vouloir ainsi détruire une telle personnalité !?
Il poursuit d’une voix tremblante : « Il a réussi à me retrouver... et à travers cette lettre, il m’a clairement fait comprendre à quel point je l’avais déçu...... encore... Il... Il... Il m’ordonne de rentrer et de le rejoindre...... sans quoi il me retrouverait, et n’hésiterait pas à tuer quiconque l’empêcherait de me reprendre... Vous compris... Je... Je ne veux pas vous mettre en danger, je ne veux pas... ! »
Des frissons d’horreur me parcourent le dos. Cet être en était arrivé à un tel point d’égoïsme et de folie... ? Non, il n’avait pas le droit, son fils était sur la voie d’accomplir de grandes choses, pourquoi ne le laissait-il pas faire !? Je tente de le faire comprendre qu’aucun de nos Compagnons ne se laisserait marcher sur les pieds par un tel être, que nous refuserions de le laisser entre ses mains, en particulier Dame Andréalania ! Il était notre Compagnon, il était mon ami, nous n’allions pas l’abandonner, je n’allais pas l’abandonner !!! Mais cela ne sert à rien, pour lui, cela ne ferait qu’empirer les choses... « Je suis désolé... Vraiment... J’aimerais pouvoir rester, mais... je ne pourrais jamais me pardonner s’il vous arrivait quelque chose par ma faute... Je dois partir... Je n’ai pas le choix... »
Souhaitant filer avant de craquer, l’elfe prend le petit baluchon qu’il avait déjà préparé, avant de se lever pour me quitter... définitivement... Non... Non ! Ça ne pouvait pas se terminer comme ça !! Je tente désespérément de le convaincre de renoncer, ne voulant pas le perdre, promettant de tout faire pour le protéger pour qu’il puisse continuer à vivre librement... mais rien n’y fait... Il me regarde avec beaucoup de compassion et de tristesse, me disant faiblement : « J’espère te revoir un jour, ma chère amie... Je t’aime... »
Il n’y a rien à faire... Malgré le fait qu’il soit brisé, je vois la détermination dans ses yeux... Je le scrute avec douleur, les épaules tremblantes, tentant difficilement de ne pas craquer en pleurs... C’était injuste... Tellement injuste... Se séparer d’Ema de cette manière... Quel monde pourri, quel monde injuste... Pourquoi les meilleures personnes devaient-elles à ce point souffrir !? Il s’apprête à passer la porte, me faisant ses adieux, mais je l’arrête une dernière fois, prenant sa main... avant de détacher mon médaillon de Myrmidia de mon cou, le mettant dans sa paume en lui annonçant d’une voix faible : « Ce médaillon m’a protégé, et apporté bien du réconfort dans les épreuves les plus difficiles... Il est... Il est mon bien le plus précieux... Puisse-t-il t’apporter protection et paix, mon ami... Puisse Myrmidia te protéger... et, un jour, nous permettre de nous retrouver... »
Qu’il le prenne... Qu’il le prenne afin de ne pas m’oublier... Qu’importe si les gens ne me reconnaîtraient plus aussi facilement comme Initiée de Myrmidia, et de toute façon, bientôt, je quitterai leurs rangs... Qu’importe... Je voulais qu’il le prenne... Visiblement très touché par mon présent, Ema l’attache comme un bracelet... avant de m’enlacer une dernière fois fortement, sans un mot... Je le prends aussi fortement dans mes bras, priant les Dieux que rien n’arrive à cet être de lumière... avant de le laisser partir, le cœur déchiré lorsqu’il disparaît de ma vue...
Au revoir, Ema, mon ami... Je ne t’oublierai jamais… Merci pour tout...
Essuyant mes larmes naissantes, j’essaye de me remettre de cet horrible moment, prenant mes quelques affaires, ma lance et mon bouclier et quittant le Temple de Shallya d’un air maussade, scrutant les alentours dans l’espoir d’apercevoir l’elfe... mais rien... Soupirant sombrement, je m’en vais acheter, comme promis, quelques victuailles (du pain, de la viande et un peu de vin) au marché, pour une couronne d’or, que j’apporte au quartier pauvre. Même la vue de Yors et la reconnaissance des habitants du quartier ne parviennent pas à complètement me réconforter... J’esquive au mieux leurs interrogations sur ma venue, notamment parce que les Prêtresses de Shallya sont déjà venues il y a deux jours, et qu’elles ne passent généralement qu’une fois par semaine. « Parce que j’avais l’envie d’aider mon prochain », je réponds simplement.
Yors constate mon état, et me demande paisiblement ce qui peut me troubler. Le regardant avec douleur, je lui raconte rapidement ce qui venait de se passer. Attristé que cela m’affecte autant, il tapote gentiment mon épaule : « Cela était le choix de Sir Ema, rien ne pouvait l’en dissuader. Mais, au moins est-il parti en sachant que vous aurez toujours une place pour lui dans votre cœur. Et votre présent a une grande signification, et je ne doute pas qu’il l’a fortement apprécié. »
Je lui souris doucement, ses mots parvenant à légèrement m’apaiser. Je l’espérais... Qu’il ne se sente pas seul... Je remercie Yors, lui promettant de repasser le soir ou le matin prochain, décidant de rejoindre le lieu de notre rendez-vous avec les autres. Annoncer la nouvelle ne serait pas chose aisée...
J’arrive peu avant neuf heures au lieu de rendez-vous, l’établissement « Chez Bert ». Un taudis, il n’y a pas de meilleur mot pour décrire cet endroit. Très décrépi, d’une couleur grise monotone, subissant la moisissure de la rivière qu’il longeait. Curieux endroit de la part de deux fortunés Halflings pour donner rendez-vous... J’y retrouve l’ensemble de mes Compagnons, et Dame Andréalania est la première à m’interroger sur l’absence d’Ema... Soupirant, je lui conte tout, refusant de cacher quoi que ce soit... L’ensemble du groupe est assez choqué et attristé de cette nouvelle, malgré qu’il montre de l’admiration devant le sacrifice de notre ami pour notre propre bien. Seule l’Elfe de flammes réagit assez violemment, m’en voulant de l’avoir laissé partir sans rien tenter pour l’arrêter... Je ne réplique rien, ne pouvant qu’approuver ses dires... Je m’en voulais suffisamment de n’avoir rien pu faire pour venir en aide à mon ami, je ne pouvais qu’aller dans son sens... Elle allait m’en vouloir un moment, cela était certain... En espérant que cela ne mettrait pas en péril nos futures tâches communes...... Ema n’aurait pas voulu que l’on se batte pour lui...
Comme signe pour essayer de passer à autre chose, Allumèche Chardonvert vient nous accueillir au pas de la porte, muni d’un grand sourire malgré qu’il annonce « Si nos vies n’étaient pas en danger, nous fuirions sur le champ cet endroit horrible ! » Compréhensible, mais cet endroit seul semblait montrer la décrépitude de la ville... Le commerçant nous invite à entrer. Au moins, cette entrevue me permettrait de penser à autre chose qu’au départ d’Ema et à mes sentiments troublés pour Yors...
L’intérieur vaut tout autant l’extérieur, avec l’odeur en plus. Nous y retrouvons le cousin Chandelmèche. Sans perdre un instant, les deux halflings nous payent chacun de 10 couronnes d’or, pour leur sauvetage de la veille, avant de plonger directement dans le vif du sujet et la raison de notre entrevue. Et ils n’y vont pas par quatre chemins : en effet, nous apprenons qu’avant leur enlèvement, ils étaient en cours de négociation, diplomatiquement, avec le Conseil de la ville, afin de pouvoir vendre dans les rues leurs tourtes, cette vente était sujette à interdiction par une loi promulguée. Et au vu de l’échec de leurs différents essais pacifiques jusqu’à ce jour, ils ont décidé radicalement de changer de méthode, nous demandant... d’utiliser l’intimidation, avec n’importe quelle méthode, pour parvenir au retrait de cette loi injuste. Promettant une récompense de 20 couronnes d’or chacun si nous étions couronnés de succès.
Bien entendu, Dame Aubeline tape avec enthousiasme sur la table pour approuver cette mission, acceptant sans discuter d’aider ses camarades Halflings, et promettant même d’utiliser son argent gagné pour reconstruire l’établissement. Objectif louable et assez patriotique... mais j’émets des réserves sur cette mission, étant suivie étonnamment par Ragnar. Si le Conseil était responsable de la promulgation de cette loi marchande, il serait difficile, même en usant de méthodes plus directes, de convaincre des puissants... Nos affaires à Altdorf, et le fait que la Compagnie du Poing Ecarlate était sur nos traces, devaient nous intimer la prudence, voire même d’éviter de se mêler des affaires des grands de la société... Il n’y avait qu’à voir ce que ce pauvre Ema devait subir à cause de la puissance de son père...
Mais malgré nos doutes, restant fidèles à nos Compagnons, Ragnar et moi acceptons tout de même de nous joindre à cette mission. J’espère que nous n’aurions pas à le regretter à l’avenir... Ravis par nos décisions, les Halflings nous décrivent les deux principaux suspects derrière leur enlèvement, afin de les empêcher de poursuivre leur but : Gosbert Ruggbroder, actuellement en ville, et Heinrich Steinhäger, qui reviendra demain. Nous apprenons du premier que celui-ci serait officiellement à la tête de la famille... mais qu’officieusement, le père serait toujours la tête dirigeante de celle-ci, étant même réputé immortel. Sous les questionnements du Maître Nain, nous apprenons également qu’ils ont profité de la chute de l’ancienne famille dirigeante Teugen pour monter en puissance. Des possibilités que les deux familles soient encore alliées ? Un gros non, d’après les Halflings, les Teugen ayant apparemment fricoté avec... des Alliés du Dieu du Chaos. Je grogne légèrement à cette information. Je n’aimais déjà pas ces individus, mais dès lors que je rejoindrai les rangs de Shallya, je devrais les détester encore plus. Bon, au moins, je n’aurais pas autant d’état d’âme si nous avions affaire à eux !
Au vu de toutes ces informations, nous décidons de d’abord nous concentrer sur la demeure Ruggbroder, ayant pour idée de « visiter » la maison Steinhäger de nuit pour dénicher quelconque indice. L’une ou l’autre des familles était responsable de l’enlèvement des Chardonvert, et donc de la censure de leur commerce. A voir comment nous procéderions ensuite pour les convaincre de les laisser faire...
Notre groupe se dirige donc le quartier de l’Anneau d’Adèle, avec des résidences très luxueuses. Pour l’heure, beaucoup de cochers et de serviteurs sont affairés à leurs travaux. A nous de trouver discrètement la résidence de Ruggbroder. La chance semble être de notre côté lorsqu’un riche carrosse quitte l’une des maisons, arborant les armoiries de la famille Ruggbroder ! Le carrosse de notre homme ? Tandis que nous nous mettons de côté pour le laisser passer, je remarque que Dame Andréalania lève la main à son approche. Compte-t-elle caresser les chevaux à leur passage, comme mes visions clichées des elfes tendraient à me faire croire ? Non, nous parlons de Dame Andréalania... Et cela se confirme lorsque les chevaux commencent à s’arrêter doucement, leurs yeux papillonnant... avant qu’ils ne s’asseyent sur le sol, soudainement endormis ! Un sort de sommeil !? Grands Dieux, j’espère que le cocher n’a pas remarqué le geste suspect de ma camarade... !
Le cocher commence à s’énerver sur les bêtes, leur intimant (trop) vivement de se réveiller et de reprendre la route. Dame Andréalania, Dietrich et moi nous approchons du carrosse, faisant signe que nous souhaitions les aider à régler leur problème. Un homme aux cheveux courts et bruns avec une barbe finement taillée, richement habillé, sort alors la tête de l’intérieur en entendant son cocher vociférer, demandant fermement à savoir ce qui se passe. Ce dernier explique vivement qu’il a vu l’elfe faire un truc bizarre avec ses mains, et que les chevaux se sont endormis directement après, ce que réfute « innocemment » l’Elfe rousse. Bon, avant que cela ne nous retombe dessus, je vais tenter l’impossible... Je m’approche du cocher, essayant de le calmer : « Vous savez, ce n’est pas en vous énervant ainsi sur ces pauvres bêtes que vous allez les réveiller. Au contraire, si elles venaient à se réveiller brusquement, elles risqueraient de ruer et de partir sans que vous puissiez rien n’y faire, mettant ainsi la vie de votre maître en danger. » Le cocher semble réfléchir à mes paroles, et me laisse la place pour tenter quelque chose avec les chevaux. Et d’une manière complètement miraculeuse et avec une chance plus qu’inouïe, en leur parlant doucement et en caressant gentiment leurs flancs, je parviens à leur refaire prendre conscience !! Clignant des yeux et me regardant d’un air doux, les chevaux se relèvent doucement, me soufflant doucement de l’air chaud sur le visage avec leurs naseaux. Par Myrmidia et par Shallya et par Taal réunis, comment avais-je... Un vrai coup de chance, mais qui allait nous profiter !!!
Le Maître sort alors du carrosse, visiblement impressionné par ma performance, et se présente comme étant Gosbert Ruggbroder. La chance nous souriait vraiment ! Intrigué qu’une Initiée de Myrmidia (Bien... Même sans mon médaillon, posséder les deux symboles de la Déesse guerrière, la lance et le bouclier, et être puissamment bâtie permettait à quelqu’un d’un tant soit peu cultivé de reconnaître mon culte) puisse ainsi être à l’aise avec les animaux (première et probablement dernière fois, mais je le garderai pour moi...!), il m’interroge sur ma présence à Bögenhafen. Très calme, j’explique : « Je suis là pour aider les gens dans le besoin. Et cette ville semble avoir cruellement besoin de personnes prêtes à aider. » Aucune réaction de sa part. A se demander s’il en avait quelque chose à faire, au vu de sa fortune... Visiblement pressé, il désire prendre congés de nous, promettant cependant un don au Temple de Myrmidia pour me remercier. Je n’allais bientôt plus faire partie de cet Ordre, mais j’étais cependant heureuse de toujours pouvoir aider les Fidèles de la Déesse ! Mais avant qu’il s’en aille... Dame Andréalania me cause une gêne sans nom... lorsqu’elle insinue que le noble semblait intéressé par le grande rouquine que j’étais ! Mais... Que... NON !!! Celui-ci rétorque que non, étant aussi gêné que moi, avant de partir. Je lance un regard noir à l’elfe, mes taches de rousseur accentuant encore plus mes joues rouges. C’était malin !!!
Dietrich nous informe alors qu’il sait où se dirige le carrosse, après un rapide entretien avec le cocher : ils vont d’abord à la Guilde des Marchands, avant que Gosbert aille déjeuner à l’Auberge de la Truite Dorée. Bien, nous connaissons donc nos prochaines étapes. Mais mes Compagnons continuent de m’embarrasser lorsque Dame Aubeline suggère que je puisse user de mes charmes pour mettre dans ma poche le noble. Elle me tend même une perche, indiquant qu’elle avait discrètement réussi à mettre à l’intérieur du carrosse une boîte en acajou, que je pourrai prétendre avoir malencontreusement laissé pendant que je m’occupais des chevaux. Mais... Mais je n’avais pas besoin d’entremetteurs !!! Et user de mes charmes, tss... Moi, une guerrière, ressemblant plus à une armoire à glace qu’autre chose, comme si je pouvais...... plaire à quelqu’un... Mon cœur se serre très rapidement à cette pensée ô combien réaliste, avant que je ne soupire devant l’insistance de mes Compagnons. S’il fallait faire ce gros effort pour arriver au bout de nos plans...... soit... Mais j’en aurais une sainte horreur !
Nous arrivons non loin de la Guilde des Marchands, un immense bâtiment de quatre étages. Nous remarquons que le carrosse de Gosbert est déjà stationné non loin, mais uniquement avec son cocher. Il doit déjà être à l’intérieur, il sera difficile d’en faire quelque chose. Chacun ayant un objectif bien particulier en tête, nous nous séparons un temps : Dame Aubeline, Dame Andréalania et Ragnar entrent à l’intérieur de la Guilde, tandis que nous restons dehors avec Dietrich, attentifs à ce qui pourrait se passer aux alentours. Pendant un long moment, il ne se passe pas grand-chose, hormis l’elfe rousse qui sort à un moment de la Guilde... accompagnée d’une femme humaine, très richement vêtue, et discutant avec elle avec un enthousiasme non dissimulé... avant qu’elles ne se dirigent toutes deux vers la Truite Dorée ?? Je cligne des yeux de stupéfaction, avant de comprendre qu’elle devait sûrement espérer épier discrètement Gosbert pendant son dîner. Son charisme allait bien servir !
Vers midi et demi, enfin du mouvement. Gosbert sort enfin de la Guilde (aucun signe de Dame Aubeline et de Ragnar... J’espère qu’ils vont bien) pour se diriger vers l’Auberge. Bien, que la chance sourit à Dame Andréalania pour cette entrevue ! Attendant un quelconque signe suspect ou de pouvoir servir à l’un ou l’autre de mes Compagnons, je constate enfin une ouverture lorsque approximativement une heure trente plus tard, Gosbert sort de l’Auberge, visiblement très contrarié. Eh bien, avant qu’il ne parte, pourquoi ne pas tenter quelque chose maintenant ! Faisant mine d’avoir couru depuis longtemps à travers la ville, je me rue sur lui, l’interpellant d’une voix que j’espère faussement paniquée. « Essoufflée », je l’interpelle en lui indiquant que, lors de mon soin sur son cheval, j’avais malencontreusement laissé dans son carrosse la boîte en acajou qu’avait en fait laissé Dame Aubeline, prétextant l’avoir cherché partout pour le supplier de vérifier. Semblant gober mon mensonge, le noble vérifie, et trouve effectivement la boîte, qu’il me remet. Jouant les âmes sensibles et touchées, je le remercie du fond du cœur, prétextant qu’il s’agissait d’un présent de mes parents marchands auquel je tenais beaucoup (ce qui est à moitié la vérité). La mention de mon ascendance marchande ne semble pas éveiller un quelconque intérêt chez lui, alors je retente l’approche diplomatique, pointant du doigt qu’il me semblait soucieux. S’ouvrant légèrement à moi, il admet sa frustration extrême envers son père, trop têtu (et probablement avide de pouvoir) pour lui laisser la place, disant même qu’il souhaiterait connaître un Prêtre de Verena pour savoir si une quelconque loi pourrait lui permettre de le mettre de côté. Mmmm... Rivalité intéressante, avec sûrement d’autres détails qu’apporteraient ma camarade elfe. Un avantage que nous pourrions utiliser ? Qui sait. Dans tous les cas, usant toujours de ma « soif de servir », je lui promets de rester fidèle, et que j’étais à son service. Il y réfléchira, me donnant même rendez-vous ce soir à six heures et demie devant le Temple de Myrmidia pour me remettre une récompense pour l’Ordre. Eh bien, je ne dirai pas non à une telle générosité !
Gosbert quitte enfin les lieux dans son carrosse. Pour obtenir d’autres informations, Dietrich le suit discrètement, suivi non loin par Dame Andréalania. Bon, elle nous en apprendrait plus à son retour. Mais je sursaute lorsque je j’entends la vive voix de mes deux compagnons restés dans la Guilde... en train de hurler « Elles sont bonnes ces quiches !!! ». Attendez... Quoi ? Je pense avoir raté quelque chose. Les voyant affairés avec un vieil homme, je ne les dérange pas au début, les scrutant juste de loin avec stupeur. A quoi jouaient-ils donc?
Quand le vieil homme s’en va, je me rapproche d’eux, faisant mine d’être une cliente intéressée par leurs quiches. Continuant de prétexter être des marchands, les deux compères m’expliquent tout discrètement, par bouts : afin de découvrir qui a pu attaquer et capturer les deux Halflings, Dame Aubeline a engagé l’ouverture d’un dossier pour la création d’un stand de quiches. L’objectif ? Attirer dans un piège les coupables, à l’auberge qu’elle a cité pendant toute sa paperasse. Je la regarde avec étonnement et beaucoup d’inquiétude. Au vu de ce que ces individus avaient été capables de faire, cela était très risqué pour elle ! Je ne voulais pas qu’elle prenne de risques inutiles ! Surtout lorsque j’apprends un autre détail important : le vieil homme qu’ils avaient côtoyé il y a quelques minutes n’était autre qu’Heironymus, le père de Gosbert, l’homme qui s’accrochait dur comme fer au trône des Ruggbroden ! Le premier que Dame Aubeline avait hameçonné avait son faux commerce. Car si elle était attaquée, ce soir, au lieu qu’elle lui avait donné, nous saurions alors qui était responsable de l’enlèvement ! Très malin, même si très risqué...... et peut-être trop disproportionné... Ragnar m’apprend en effet que Heironymus s’est plaint devant eux du comportement des Halflings de la ville, très mauvais payeurs et avec un mauvais comportement. Mentionnait-il les Chardonvert... ? Méritaient-ils vraiment qu’elle se mette en danger pour eux... ? Malgré mes doutes, elle refuse de les abandonner, la cohésion halfling étant plus forte. Soit... Espérons que nous ne le regrettions pas... Mais quoiqu’il arrive, nous serions là pour la protéger si besoin. Notre ami Nain promet même de vendre le crâne de quiconque s’en prendrait à elle dans son futur commerce. Q-Quoi ?!
Le soleil est assez haut dans le ciel lorsqu’une seconde fois, le carrosse de Gosbert stationne à côté de la Guilde. Visiblement très excitée, Dame Aubeline met la suite de son plan à exécution, entrant à sa suite : exprimer son souhait d’ouvrir un stand extérieur devant le noble, mais en donnant une adresse différente. S’il y avait une attaque ce soir, le lieu déterminerait qui, de Gosbert ou de Heironymus, est derrière tout ça. Tandis que la Halfling est à l’intérieur, nous sommes rejoints par Dame Andréalania et Dietrich, qui nous expliquent tout ce qui leur est arrivé.
L’Elfe mentionne déjà son déjeuner soporifique avec la noble humaine, qui ne cessait de la harceler de questions sur sa condition d’elfe. Mais malgré ce dérangement, en observant Ruggbroden père et fils, mangeant ensemble non loin de sa table, elle avait pu confirmer qu’une grande animosité était présente entre eux... le père voyant clair dans son jeu avec ses histoires avec cette femme, lui promettant de gros ennuis s’il continuait de la voir. Une femme ? Bon, désolée pour Dame Aubeline, ce n’était pas aujourd’hui que j’userai de mes charmes ! (Et j’en suis soulagée!) Mais détail intéressant... De qui pouvait-il s’agir ?
Mais en suivant discrètement le carrosse, ils ont découvert quelque chose d’encore plus intéressant : afin de mettre à mal son père, Gosbert avait entamé une alliance avec les dockers... guilde extrêmement rivale avec les cochers, avec qui était déjà allié le fils ! Une double alliance dans l’ombre, voilà qui mettrait très à mal l’homme si cela se savait... Et je savais comment utiliser ce détail pour en savoir plus sur ses véritables intentions.
Pour finir, nos camarades nous annoncent qu’ils ont laissé Gosbert à l’entrée d’une maison, accueilli par une femme qu’ils n’ont pu bien voir. La fameuse femme que Heironymus lui interdisait de revoir ?
Ayant fini ses affaires, Dame Aubeline nous rejoint, proposant que nous nous rendions à l’auberge qu’elle avait cité au vieil homme, mettant la première phase de son plan en action. Je leur promets de les rejoindre, mon rendez-vous avec Gosbert au Temple de Myrmidia étant pour bientôt. Et ce serait l’occasion de voir un peu plus clair dans son jeu...
18h30. Je suis postée sur les marches du Temple. Étonnamment, Gosbert respecte sa parole, m’y retrouvant et me tendant une bourse... de 100 couronnes d’or !!! Par les Dieux, quelle fortune !!! Et à ma plus grande honte... j’en viens même à m’imaginer les garder après son départ, afin de les offrir au Temple de Shallya. O Grande Déesse Myrmidia, pardonnez mes pensées, mon esprit est si faible devant l’avidité humaine, même pour une juste cause !!! Mais je parviens à mettre de côté cette stupide pensée, mettant à profit ce que j’avais appris plus tôt.
Prenant un air très inquiet, je lui conte alors des rumeurs que j’avais entendu de-ci de-là... au sujet d’une alliance avec dockers, qui aurait été entendu par plusieurs membres de la guilde des cochers. Et je vois tout de suite que son visage se décompose, malgré qu’il me rétorque assez froidement de me mêler de mes affaires malgré mon envie de servir. Nous avions raison : cela lui porterait extrêmement préjudice si cela se savait réellement. À voir comment nous pourrions utiliser cette information... Visiblement troublé, il prend rapidement congé de moi. Je devais en informer rapidement mes camarades.
Comme prévu, je les retrouve dispersés autour de l’auberge où Dame Aubeline a posé son étal. Dietrich joue son garde du corps, Ragnar est dissimulé dans une ruelle sombre, et Dame Andréalania fait la cliente à la recherche d’articles. Discrètement, je les informe de ce que j’avais découvert. Raison de plus pour surveiller avec attention notre amie Halfling... Une fois mon tour fait, je me poste derrière un amas de tonneaux, l’observant discrètement de loin.
Et le temps est loooooong... ! L’unique chose qui vient égayer la zone, peu avant onze heures du soir, est l’arrivée d’un groupe de mendiants... conduit par Yors, dissimulé sous sa capuche ! Le Mutant demande à Dame Aubeline si elle peut leur léguer quelques parts de quiches, ce qu’elle conçoit sans problème. Je la remercie chaleureusement, je doute que ces pauvres âmes aient de quoi aussi bien se nourrir quotidiennement... Et je scrute Yors avec un gentil sourire, touché de voir que malgré sa condition précaire, il venait ainsi en aide aux plus démunis. J’espérais... que cette soif d’aider nous rapprocherait... Le voyant partir, je vais à son hauteur, lui donnant rapidement trois couronnes d’or pour qu’il puisse en faire bon usage. Il semble hésitant, ne voulant pas attirer l’attention devant ce gain inattendu, mais devant mon regard inquiet, il promet d’être prudent. Je le regarde partir, soupirant. Est-ce que je m’y prenais vraiment bien... ?
La nuit est bien tombée, et nous commençons à nous demander si cette auberge n’était pas une mauvaise piste. Pas grave, nous tenterions la seconde plus tard, et il ne fallait pas oublier que nous devions toujours enquêter sur Steinhäger ! Mais lorsque nous nous apprêtons à rejoindre notre amie Halfling, les choses se corsent... quand un groupe de plusieurs individus menaçants(visiblement des dockers) s’approche dangereusement d’elle, disant « Ouais, c’est là, pas d’erreur ! Une petite cochonnerie de halfling qui se cache même pas, on se la fait ! » Pas de doute possible sur leurs intentions, mais qu’ils osent la toucher !
Dame Andréalania et Dietrich sont côte à côte, et Ragnar n’est pas loin de Dame Aubeline. Allez Compagnons, montrons-leur ! Toujours dans l’idée de ne plus tuer, je ne me retiens que très peu lorsque j’empoigne par derrière l’un de ces gars, avec l’intention de l’assommer. Malheureusement, ce malotru parvient à s’échapper, et l’un de ses camarades parvient même à me blesser au torse ! AIE !!! Je saigne, mais cela n’est pas très profond, je m’en remettrai. Mais il ne l’emporterait pas dans l’Au-Delà, celle-là !
De leur côté, même si quelques couacs se passent ici et là (Je suis inquiète par les tics discrets que je constate sur le visage de Dame Andréalania après qu’elle ait raté un de ses sorts. J’espère qu’elle allait bien...), mes Compagnons s’en sortent plutôt bien, usant de leurs atouts et travaillant ensemble pour mettre à genoux nos assaillants. L’elfe parvient à toucher un qui essaye de s’en prendre à Dame Aubeline... celui-ci étant vite achevé, et avec un bras en moins, par Ragnar ! Avec un petit « Il faudrait cautériser, mais j’ai pas de feu ! » La bonne vieille méthode naine, il n’y avait que ça de vrai ! Et tandis que Dietrich se bat contre celui qui m’avait blessé, je parviens à attraper le second, et à l’écraser au sol, le mettant KO ! Tout dans les muscles !
Finalement, ayant entendu la sagesse dans les avertissements de Dame Aubeline (Malgré que l’intensité de la situation ait légèrement fait dérailler sa voix, la pauvre), et surtout devant le carnage subi par ses compères, le dernier docker survivant s’enfuit, non sans que Dietrich essaye de l’attraper pour le questionner, hélas sans succès. Victoire, et heureusement pas trop de dégâts !
Nous reprenons tous notre souffle, et j’essaye de soigner ma blessure, tandis que nous réfléchissons. Si une attaque envers notre amie marchande avait eu lieu ici... alors, logiquement, Heironymus était l’homme derrière tout ça. Mais vu les magouilles dans cette ville, autant encore jouer sur la prudence, avant de déterminer notre prochaine action...
Me préparant très rapidement, je vais doucement toquer à la porte de la petite chambre d’Ema, afin de lui proposer de se joindre à moi si le cœur lui en dit. Une réponse très faible me parvient. Fronçant les sourcils, je rentre à l’intérieur... et y découvre mon ami elfe dans un état très inquiétant... Il semble n’avoir apparemment pas dormi de la nuit, beaucoup de cernes et de marques de fatigue gâchant son doux visage. Mais ses yeux... trahissant surtout une grande anxiété, une peur effroyable... Je l’avais pourtant quitté hier soir dans un état serein, qu’avait-il bien pu se passer ?! Je vois qu’il a en main une lettre, qu’il semble avoir lu et relu et relu encore. Soucieuse, je lui demande si cet écrit était la source de son état... et mon cœur se serre de douleur lorsqu’il m’explique sa situation...... et sa décision...
Cette lettre lui est parvenue peu de temps après s’être couché, annonciatrice d’horribles nouvelles. Une lettre... de son père, qui aurait réussi, par il ne sait quel moyen, à le retrouver et à le contacter. Dans une contrée aussi grande, si un elfe avait réussi à localiser un autre, je n’osais imaginer la puissance de ce dernier... Et ce qui suit confirme mes doutes. Ema me raconte d’une voix brisée : « Tu sais... Si je t’ai aidé, accompagné et soutenu dans ta conversion, ce n’est pas uniquement parce que tu es une amie au quelle je tiens beaucoup et parce que je crois en tes chances et en tes qualités de suivre la Voie de Shallya. Mais aussi... dans un sens, pour que tu ne suives pas le même chemin que moi, et que tu ne regrettes en rien tes choix... Toute ma vie... Toute ma vie, j’ai été considérée comme une erreur par mon père, une erreur qui devait sans cesse être corrigée. Rien ne le contentait chez moi, n’importe quelle décision que je prenais était une honte pour lui, il ne désirait qu’une chose, contrôler ma vie de A à Z pour que j’apporte fierté et prospérité dans notre lignée. Cela allait au point de m’ordonner comment manger, comment m’habiller, etc... Si... Si je l’ai quitté pour vivre une aventure, c’était... dans l’espoir de trouver un but à atteindre, d’accomplir quelque chose d’assez grand pour enfin obtenir sa fierté......... J’ai eu tort... »
Je parviens à sentir parfaitement le ressentiment, l’inquiétude et le désespoir dans sa vie, m’asseyant à ses côté et le tenant par les épaules pour tenter de le réconforter. Je n’osais imaginer ce qu’il pouvait ressentir... J’avais eu de la chance que mes parents approuvent mon choix de devenir Initiée de Myrmidia, malgré leurs objectifs premiers, il m’était difficile de comprendre à quel point un père pouvait être aussi égoïste et injuste envers sa propre chair... Mais le monde était, hélas, ainsi fait... Mais cela me rendait encore plus furieuse pour mon ami ! Cet elfe était la gentillesse et la compréhension même, pourquoi diable vouloir ainsi détruire une telle personnalité !?
Il poursuit d’une voix tremblante : « Il a réussi à me retrouver... et à travers cette lettre, il m’a clairement fait comprendre à quel point je l’avais déçu...... encore... Il... Il... Il m’ordonne de rentrer et de le rejoindre...... sans quoi il me retrouverait, et n’hésiterait pas à tuer quiconque l’empêcherait de me reprendre... Vous compris... Je... Je ne veux pas vous mettre en danger, je ne veux pas... ! »
Des frissons d’horreur me parcourent le dos. Cet être en était arrivé à un tel point d’égoïsme et de folie... ? Non, il n’avait pas le droit, son fils était sur la voie d’accomplir de grandes choses, pourquoi ne le laissait-il pas faire !? Je tente de le faire comprendre qu’aucun de nos Compagnons ne se laisserait marcher sur les pieds par un tel être, que nous refuserions de le laisser entre ses mains, en particulier Dame Andréalania ! Il était notre Compagnon, il était mon ami, nous n’allions pas l’abandonner, je n’allais pas l’abandonner !!! Mais cela ne sert à rien, pour lui, cela ne ferait qu’empirer les choses... « Je suis désolé... Vraiment... J’aimerais pouvoir rester, mais... je ne pourrais jamais me pardonner s’il vous arrivait quelque chose par ma faute... Je dois partir... Je n’ai pas le choix... »
Souhaitant filer avant de craquer, l’elfe prend le petit baluchon qu’il avait déjà préparé, avant de se lever pour me quitter... définitivement... Non... Non ! Ça ne pouvait pas se terminer comme ça !! Je tente désespérément de le convaincre de renoncer, ne voulant pas le perdre, promettant de tout faire pour le protéger pour qu’il puisse continuer à vivre librement... mais rien n’y fait... Il me regarde avec beaucoup de compassion et de tristesse, me disant faiblement : « J’espère te revoir un jour, ma chère amie... Je t’aime... »
Il n’y a rien à faire... Malgré le fait qu’il soit brisé, je vois la détermination dans ses yeux... Je le scrute avec douleur, les épaules tremblantes, tentant difficilement de ne pas craquer en pleurs... C’était injuste... Tellement injuste... Se séparer d’Ema de cette manière... Quel monde pourri, quel monde injuste... Pourquoi les meilleures personnes devaient-elles à ce point souffrir !? Il s’apprête à passer la porte, me faisant ses adieux, mais je l’arrête une dernière fois, prenant sa main... avant de détacher mon médaillon de Myrmidia de mon cou, le mettant dans sa paume en lui annonçant d’une voix faible : « Ce médaillon m’a protégé, et apporté bien du réconfort dans les épreuves les plus difficiles... Il est... Il est mon bien le plus précieux... Puisse-t-il t’apporter protection et paix, mon ami... Puisse Myrmidia te protéger... et, un jour, nous permettre de nous retrouver... »
Qu’il le prenne... Qu’il le prenne afin de ne pas m’oublier... Qu’importe si les gens ne me reconnaîtraient plus aussi facilement comme Initiée de Myrmidia, et de toute façon, bientôt, je quitterai leurs rangs... Qu’importe... Je voulais qu’il le prenne... Visiblement très touché par mon présent, Ema l’attache comme un bracelet... avant de m’enlacer une dernière fois fortement, sans un mot... Je le prends aussi fortement dans mes bras, priant les Dieux que rien n’arrive à cet être de lumière... avant de le laisser partir, le cœur déchiré lorsqu’il disparaît de ma vue...
Au revoir, Ema, mon ami... Je ne t’oublierai jamais… Merci pour tout...
Essuyant mes larmes naissantes, j’essaye de me remettre de cet horrible moment, prenant mes quelques affaires, ma lance et mon bouclier et quittant le Temple de Shallya d’un air maussade, scrutant les alentours dans l’espoir d’apercevoir l’elfe... mais rien... Soupirant sombrement, je m’en vais acheter, comme promis, quelques victuailles (du pain, de la viande et un peu de vin) au marché, pour une couronne d’or, que j’apporte au quartier pauvre. Même la vue de Yors et la reconnaissance des habitants du quartier ne parviennent pas à complètement me réconforter... J’esquive au mieux leurs interrogations sur ma venue, notamment parce que les Prêtresses de Shallya sont déjà venues il y a deux jours, et qu’elles ne passent généralement qu’une fois par semaine. « Parce que j’avais l’envie d’aider mon prochain », je réponds simplement.
Yors constate mon état, et me demande paisiblement ce qui peut me troubler. Le regardant avec douleur, je lui raconte rapidement ce qui venait de se passer. Attristé que cela m’affecte autant, il tapote gentiment mon épaule : « Cela était le choix de Sir Ema, rien ne pouvait l’en dissuader. Mais, au moins est-il parti en sachant que vous aurez toujours une place pour lui dans votre cœur. Et votre présent a une grande signification, et je ne doute pas qu’il l’a fortement apprécié. »
Je lui souris doucement, ses mots parvenant à légèrement m’apaiser. Je l’espérais... Qu’il ne se sente pas seul... Je remercie Yors, lui promettant de repasser le soir ou le matin prochain, décidant de rejoindre le lieu de notre rendez-vous avec les autres. Annoncer la nouvelle ne serait pas chose aisée...
J’arrive peu avant neuf heures au lieu de rendez-vous, l’établissement « Chez Bert ». Un taudis, il n’y a pas de meilleur mot pour décrire cet endroit. Très décrépi, d’une couleur grise monotone, subissant la moisissure de la rivière qu’il longeait. Curieux endroit de la part de deux fortunés Halflings pour donner rendez-vous... J’y retrouve l’ensemble de mes Compagnons, et Dame Andréalania est la première à m’interroger sur l’absence d’Ema... Soupirant, je lui conte tout, refusant de cacher quoi que ce soit... L’ensemble du groupe est assez choqué et attristé de cette nouvelle, malgré qu’il montre de l’admiration devant le sacrifice de notre ami pour notre propre bien. Seule l’Elfe de flammes réagit assez violemment, m’en voulant de l’avoir laissé partir sans rien tenter pour l’arrêter... Je ne réplique rien, ne pouvant qu’approuver ses dires... Je m’en voulais suffisamment de n’avoir rien pu faire pour venir en aide à mon ami, je ne pouvais qu’aller dans son sens... Elle allait m’en vouloir un moment, cela était certain... En espérant que cela ne mettrait pas en péril nos futures tâches communes...... Ema n’aurait pas voulu que l’on se batte pour lui...
Comme signe pour essayer de passer à autre chose, Allumèche Chardonvert vient nous accueillir au pas de la porte, muni d’un grand sourire malgré qu’il annonce « Si nos vies n’étaient pas en danger, nous fuirions sur le champ cet endroit horrible ! » Compréhensible, mais cet endroit seul semblait montrer la décrépitude de la ville... Le commerçant nous invite à entrer. Au moins, cette entrevue me permettrait de penser à autre chose qu’au départ d’Ema et à mes sentiments troublés pour Yors...
L’intérieur vaut tout autant l’extérieur, avec l’odeur en plus. Nous y retrouvons le cousin Chandelmèche. Sans perdre un instant, les deux halflings nous payent chacun de 10 couronnes d’or, pour leur sauvetage de la veille, avant de plonger directement dans le vif du sujet et la raison de notre entrevue. Et ils n’y vont pas par quatre chemins : en effet, nous apprenons qu’avant leur enlèvement, ils étaient en cours de négociation, diplomatiquement, avec le Conseil de la ville, afin de pouvoir vendre dans les rues leurs tourtes, cette vente était sujette à interdiction par une loi promulguée. Et au vu de l’échec de leurs différents essais pacifiques jusqu’à ce jour, ils ont décidé radicalement de changer de méthode, nous demandant... d’utiliser l’intimidation, avec n’importe quelle méthode, pour parvenir au retrait de cette loi injuste. Promettant une récompense de 20 couronnes d’or chacun si nous étions couronnés de succès.
Bien entendu, Dame Aubeline tape avec enthousiasme sur la table pour approuver cette mission, acceptant sans discuter d’aider ses camarades Halflings, et promettant même d’utiliser son argent gagné pour reconstruire l’établissement. Objectif louable et assez patriotique... mais j’émets des réserves sur cette mission, étant suivie étonnamment par Ragnar. Si le Conseil était responsable de la promulgation de cette loi marchande, il serait difficile, même en usant de méthodes plus directes, de convaincre des puissants... Nos affaires à Altdorf, et le fait que la Compagnie du Poing Ecarlate était sur nos traces, devaient nous intimer la prudence, voire même d’éviter de se mêler des affaires des grands de la société... Il n’y avait qu’à voir ce que ce pauvre Ema devait subir à cause de la puissance de son père...
Mais malgré nos doutes, restant fidèles à nos Compagnons, Ragnar et moi acceptons tout de même de nous joindre à cette mission. J’espère que nous n’aurions pas à le regretter à l’avenir... Ravis par nos décisions, les Halflings nous décrivent les deux principaux suspects derrière leur enlèvement, afin de les empêcher de poursuivre leur but : Gosbert Ruggbroder, actuellement en ville, et Heinrich Steinhäger, qui reviendra demain. Nous apprenons du premier que celui-ci serait officiellement à la tête de la famille... mais qu’officieusement, le père serait toujours la tête dirigeante de celle-ci, étant même réputé immortel. Sous les questionnements du Maître Nain, nous apprenons également qu’ils ont profité de la chute de l’ancienne famille dirigeante Teugen pour monter en puissance. Des possibilités que les deux familles soient encore alliées ? Un gros non, d’après les Halflings, les Teugen ayant apparemment fricoté avec... des Alliés du Dieu du Chaos. Je grogne légèrement à cette information. Je n’aimais déjà pas ces individus, mais dès lors que je rejoindrai les rangs de Shallya, je devrais les détester encore plus. Bon, au moins, je n’aurais pas autant d’état d’âme si nous avions affaire à eux !
Au vu de toutes ces informations, nous décidons de d’abord nous concentrer sur la demeure Ruggbroder, ayant pour idée de « visiter » la maison Steinhäger de nuit pour dénicher quelconque indice. L’une ou l’autre des familles était responsable de l’enlèvement des Chardonvert, et donc de la censure de leur commerce. A voir comment nous procéderions ensuite pour les convaincre de les laisser faire...
Notre groupe se dirige donc le quartier de l’Anneau d’Adèle, avec des résidences très luxueuses. Pour l’heure, beaucoup de cochers et de serviteurs sont affairés à leurs travaux. A nous de trouver discrètement la résidence de Ruggbroder. La chance semble être de notre côté lorsqu’un riche carrosse quitte l’une des maisons, arborant les armoiries de la famille Ruggbroder ! Le carrosse de notre homme ? Tandis que nous nous mettons de côté pour le laisser passer, je remarque que Dame Andréalania lève la main à son approche. Compte-t-elle caresser les chevaux à leur passage, comme mes visions clichées des elfes tendraient à me faire croire ? Non, nous parlons de Dame Andréalania... Et cela se confirme lorsque les chevaux commencent à s’arrêter doucement, leurs yeux papillonnant... avant qu’ils ne s’asseyent sur le sol, soudainement endormis ! Un sort de sommeil !? Grands Dieux, j’espère que le cocher n’a pas remarqué le geste suspect de ma camarade... !
Le cocher commence à s’énerver sur les bêtes, leur intimant (trop) vivement de se réveiller et de reprendre la route. Dame Andréalania, Dietrich et moi nous approchons du carrosse, faisant signe que nous souhaitions les aider à régler leur problème. Un homme aux cheveux courts et bruns avec une barbe finement taillée, richement habillé, sort alors la tête de l’intérieur en entendant son cocher vociférer, demandant fermement à savoir ce qui se passe. Ce dernier explique vivement qu’il a vu l’elfe faire un truc bizarre avec ses mains, et que les chevaux se sont endormis directement après, ce que réfute « innocemment » l’Elfe rousse. Bon, avant que cela ne nous retombe dessus, je vais tenter l’impossible... Je m’approche du cocher, essayant de le calmer : « Vous savez, ce n’est pas en vous énervant ainsi sur ces pauvres bêtes que vous allez les réveiller. Au contraire, si elles venaient à se réveiller brusquement, elles risqueraient de ruer et de partir sans que vous puissiez rien n’y faire, mettant ainsi la vie de votre maître en danger. » Le cocher semble réfléchir à mes paroles, et me laisse la place pour tenter quelque chose avec les chevaux. Et d’une manière complètement miraculeuse et avec une chance plus qu’inouïe, en leur parlant doucement et en caressant gentiment leurs flancs, je parviens à leur refaire prendre conscience !! Clignant des yeux et me regardant d’un air doux, les chevaux se relèvent doucement, me soufflant doucement de l’air chaud sur le visage avec leurs naseaux. Par Myrmidia et par Shallya et par Taal réunis, comment avais-je... Un vrai coup de chance, mais qui allait nous profiter !!!
Le Maître sort alors du carrosse, visiblement impressionné par ma performance, et se présente comme étant Gosbert Ruggbroder. La chance nous souriait vraiment ! Intrigué qu’une Initiée de Myrmidia (Bien... Même sans mon médaillon, posséder les deux symboles de la Déesse guerrière, la lance et le bouclier, et être puissamment bâtie permettait à quelqu’un d’un tant soit peu cultivé de reconnaître mon culte) puisse ainsi être à l’aise avec les animaux (première et probablement dernière fois, mais je le garderai pour moi...!), il m’interroge sur ma présence à Bögenhafen. Très calme, j’explique : « Je suis là pour aider les gens dans le besoin. Et cette ville semble avoir cruellement besoin de personnes prêtes à aider. » Aucune réaction de sa part. A se demander s’il en avait quelque chose à faire, au vu de sa fortune... Visiblement pressé, il désire prendre congés de nous, promettant cependant un don au Temple de Myrmidia pour me remercier. Je n’allais bientôt plus faire partie de cet Ordre, mais j’étais cependant heureuse de toujours pouvoir aider les Fidèles de la Déesse ! Mais avant qu’il s’en aille... Dame Andréalania me cause une gêne sans nom... lorsqu’elle insinue que le noble semblait intéressé par le grande rouquine que j’étais ! Mais... Que... NON !!! Celui-ci rétorque que non, étant aussi gêné que moi, avant de partir. Je lance un regard noir à l’elfe, mes taches de rousseur accentuant encore plus mes joues rouges. C’était malin !!!
Dietrich nous informe alors qu’il sait où se dirige le carrosse, après un rapide entretien avec le cocher : ils vont d’abord à la Guilde des Marchands, avant que Gosbert aille déjeuner à l’Auberge de la Truite Dorée. Bien, nous connaissons donc nos prochaines étapes. Mais mes Compagnons continuent de m’embarrasser lorsque Dame Aubeline suggère que je puisse user de mes charmes pour mettre dans ma poche le noble. Elle me tend même une perche, indiquant qu’elle avait discrètement réussi à mettre à l’intérieur du carrosse une boîte en acajou, que je pourrai prétendre avoir malencontreusement laissé pendant que je m’occupais des chevaux. Mais... Mais je n’avais pas besoin d’entremetteurs !!! Et user de mes charmes, tss... Moi, une guerrière, ressemblant plus à une armoire à glace qu’autre chose, comme si je pouvais...... plaire à quelqu’un... Mon cœur se serre très rapidement à cette pensée ô combien réaliste, avant que je ne soupire devant l’insistance de mes Compagnons. S’il fallait faire ce gros effort pour arriver au bout de nos plans...... soit... Mais j’en aurais une sainte horreur !
Nous arrivons non loin de la Guilde des Marchands, un immense bâtiment de quatre étages. Nous remarquons que le carrosse de Gosbert est déjà stationné non loin, mais uniquement avec son cocher. Il doit déjà être à l’intérieur, il sera difficile d’en faire quelque chose. Chacun ayant un objectif bien particulier en tête, nous nous séparons un temps : Dame Aubeline, Dame Andréalania et Ragnar entrent à l’intérieur de la Guilde, tandis que nous restons dehors avec Dietrich, attentifs à ce qui pourrait se passer aux alentours. Pendant un long moment, il ne se passe pas grand-chose, hormis l’elfe rousse qui sort à un moment de la Guilde... accompagnée d’une femme humaine, très richement vêtue, et discutant avec elle avec un enthousiasme non dissimulé... avant qu’elles ne se dirigent toutes deux vers la Truite Dorée ?? Je cligne des yeux de stupéfaction, avant de comprendre qu’elle devait sûrement espérer épier discrètement Gosbert pendant son dîner. Son charisme allait bien servir !
Vers midi et demi, enfin du mouvement. Gosbert sort enfin de la Guilde (aucun signe de Dame Aubeline et de Ragnar... J’espère qu’ils vont bien) pour se diriger vers l’Auberge. Bien, que la chance sourit à Dame Andréalania pour cette entrevue ! Attendant un quelconque signe suspect ou de pouvoir servir à l’un ou l’autre de mes Compagnons, je constate enfin une ouverture lorsque approximativement une heure trente plus tard, Gosbert sort de l’Auberge, visiblement très contrarié. Eh bien, avant qu’il ne parte, pourquoi ne pas tenter quelque chose maintenant ! Faisant mine d’avoir couru depuis longtemps à travers la ville, je me rue sur lui, l’interpellant d’une voix que j’espère faussement paniquée. « Essoufflée », je l’interpelle en lui indiquant que, lors de mon soin sur son cheval, j’avais malencontreusement laissé dans son carrosse la boîte en acajou qu’avait en fait laissé Dame Aubeline, prétextant l’avoir cherché partout pour le supplier de vérifier. Semblant gober mon mensonge, le noble vérifie, et trouve effectivement la boîte, qu’il me remet. Jouant les âmes sensibles et touchées, je le remercie du fond du cœur, prétextant qu’il s’agissait d’un présent de mes parents marchands auquel je tenais beaucoup (ce qui est à moitié la vérité). La mention de mon ascendance marchande ne semble pas éveiller un quelconque intérêt chez lui, alors je retente l’approche diplomatique, pointant du doigt qu’il me semblait soucieux. S’ouvrant légèrement à moi, il admet sa frustration extrême envers son père, trop têtu (et probablement avide de pouvoir) pour lui laisser la place, disant même qu’il souhaiterait connaître un Prêtre de Verena pour savoir si une quelconque loi pourrait lui permettre de le mettre de côté. Mmmm... Rivalité intéressante, avec sûrement d’autres détails qu’apporteraient ma camarade elfe. Un avantage que nous pourrions utiliser ? Qui sait. Dans tous les cas, usant toujours de ma « soif de servir », je lui promets de rester fidèle, et que j’étais à son service. Il y réfléchira, me donnant même rendez-vous ce soir à six heures et demie devant le Temple de Myrmidia pour me remettre une récompense pour l’Ordre. Eh bien, je ne dirai pas non à une telle générosité !
Gosbert quitte enfin les lieux dans son carrosse. Pour obtenir d’autres informations, Dietrich le suit discrètement, suivi non loin par Dame Andréalania. Bon, elle nous en apprendrait plus à son retour. Mais je sursaute lorsque je j’entends la vive voix de mes deux compagnons restés dans la Guilde... en train de hurler « Elles sont bonnes ces quiches !!! ». Attendez... Quoi ? Je pense avoir raté quelque chose. Les voyant affairés avec un vieil homme, je ne les dérange pas au début, les scrutant juste de loin avec stupeur. A quoi jouaient-ils donc?
Quand le vieil homme s’en va, je me rapproche d’eux, faisant mine d’être une cliente intéressée par leurs quiches. Continuant de prétexter être des marchands, les deux compères m’expliquent tout discrètement, par bouts : afin de découvrir qui a pu attaquer et capturer les deux Halflings, Dame Aubeline a engagé l’ouverture d’un dossier pour la création d’un stand de quiches. L’objectif ? Attirer dans un piège les coupables, à l’auberge qu’elle a cité pendant toute sa paperasse. Je la regarde avec étonnement et beaucoup d’inquiétude. Au vu de ce que ces individus avaient été capables de faire, cela était très risqué pour elle ! Je ne voulais pas qu’elle prenne de risques inutiles ! Surtout lorsque j’apprends un autre détail important : le vieil homme qu’ils avaient côtoyé il y a quelques minutes n’était autre qu’Heironymus, le père de Gosbert, l’homme qui s’accrochait dur comme fer au trône des Ruggbroden ! Le premier que Dame Aubeline avait hameçonné avait son faux commerce. Car si elle était attaquée, ce soir, au lieu qu’elle lui avait donné, nous saurions alors qui était responsable de l’enlèvement ! Très malin, même si très risqué...... et peut-être trop disproportionné... Ragnar m’apprend en effet que Heironymus s’est plaint devant eux du comportement des Halflings de la ville, très mauvais payeurs et avec un mauvais comportement. Mentionnait-il les Chardonvert... ? Méritaient-ils vraiment qu’elle se mette en danger pour eux... ? Malgré mes doutes, elle refuse de les abandonner, la cohésion halfling étant plus forte. Soit... Espérons que nous ne le regrettions pas... Mais quoiqu’il arrive, nous serions là pour la protéger si besoin. Notre ami Nain promet même de vendre le crâne de quiconque s’en prendrait à elle dans son futur commerce. Q-Quoi ?!
Le soleil est assez haut dans le ciel lorsqu’une seconde fois, le carrosse de Gosbert stationne à côté de la Guilde. Visiblement très excitée, Dame Aubeline met la suite de son plan à exécution, entrant à sa suite : exprimer son souhait d’ouvrir un stand extérieur devant le noble, mais en donnant une adresse différente. S’il y avait une attaque ce soir, le lieu déterminerait qui, de Gosbert ou de Heironymus, est derrière tout ça. Tandis que la Halfling est à l’intérieur, nous sommes rejoints par Dame Andréalania et Dietrich, qui nous expliquent tout ce qui leur est arrivé.
L’Elfe mentionne déjà son déjeuner soporifique avec la noble humaine, qui ne cessait de la harceler de questions sur sa condition d’elfe. Mais malgré ce dérangement, en observant Ruggbroden père et fils, mangeant ensemble non loin de sa table, elle avait pu confirmer qu’une grande animosité était présente entre eux... le père voyant clair dans son jeu avec ses histoires avec cette femme, lui promettant de gros ennuis s’il continuait de la voir. Une femme ? Bon, désolée pour Dame Aubeline, ce n’était pas aujourd’hui que j’userai de mes charmes ! (Et j’en suis soulagée!) Mais détail intéressant... De qui pouvait-il s’agir ?
Mais en suivant discrètement le carrosse, ils ont découvert quelque chose d’encore plus intéressant : afin de mettre à mal son père, Gosbert avait entamé une alliance avec les dockers... guilde extrêmement rivale avec les cochers, avec qui était déjà allié le fils ! Une double alliance dans l’ombre, voilà qui mettrait très à mal l’homme si cela se savait... Et je savais comment utiliser ce détail pour en savoir plus sur ses véritables intentions.
Pour finir, nos camarades nous annoncent qu’ils ont laissé Gosbert à l’entrée d’une maison, accueilli par une femme qu’ils n’ont pu bien voir. La fameuse femme que Heironymus lui interdisait de revoir ?
Ayant fini ses affaires, Dame Aubeline nous rejoint, proposant que nous nous rendions à l’auberge qu’elle avait cité au vieil homme, mettant la première phase de son plan en action. Je leur promets de les rejoindre, mon rendez-vous avec Gosbert au Temple de Myrmidia étant pour bientôt. Et ce serait l’occasion de voir un peu plus clair dans son jeu...
18h30. Je suis postée sur les marches du Temple. Étonnamment, Gosbert respecte sa parole, m’y retrouvant et me tendant une bourse... de 100 couronnes d’or !!! Par les Dieux, quelle fortune !!! Et à ma plus grande honte... j’en viens même à m’imaginer les garder après son départ, afin de les offrir au Temple de Shallya. O Grande Déesse Myrmidia, pardonnez mes pensées, mon esprit est si faible devant l’avidité humaine, même pour une juste cause !!! Mais je parviens à mettre de côté cette stupide pensée, mettant à profit ce que j’avais appris plus tôt.
Prenant un air très inquiet, je lui conte alors des rumeurs que j’avais entendu de-ci de-là... au sujet d’une alliance avec dockers, qui aurait été entendu par plusieurs membres de la guilde des cochers. Et je vois tout de suite que son visage se décompose, malgré qu’il me rétorque assez froidement de me mêler de mes affaires malgré mon envie de servir. Nous avions raison : cela lui porterait extrêmement préjudice si cela se savait réellement. À voir comment nous pourrions utiliser cette information... Visiblement troublé, il prend rapidement congé de moi. Je devais en informer rapidement mes camarades.
Comme prévu, je les retrouve dispersés autour de l’auberge où Dame Aubeline a posé son étal. Dietrich joue son garde du corps, Ragnar est dissimulé dans une ruelle sombre, et Dame Andréalania fait la cliente à la recherche d’articles. Discrètement, je les informe de ce que j’avais découvert. Raison de plus pour surveiller avec attention notre amie Halfling... Une fois mon tour fait, je me poste derrière un amas de tonneaux, l’observant discrètement de loin.
Et le temps est loooooong... ! L’unique chose qui vient égayer la zone, peu avant onze heures du soir, est l’arrivée d’un groupe de mendiants... conduit par Yors, dissimulé sous sa capuche ! Le Mutant demande à Dame Aubeline si elle peut leur léguer quelques parts de quiches, ce qu’elle conçoit sans problème. Je la remercie chaleureusement, je doute que ces pauvres âmes aient de quoi aussi bien se nourrir quotidiennement... Et je scrute Yors avec un gentil sourire, touché de voir que malgré sa condition précaire, il venait ainsi en aide aux plus démunis. J’espérais... que cette soif d’aider nous rapprocherait... Le voyant partir, je vais à son hauteur, lui donnant rapidement trois couronnes d’or pour qu’il puisse en faire bon usage. Il semble hésitant, ne voulant pas attirer l’attention devant ce gain inattendu, mais devant mon regard inquiet, il promet d’être prudent. Je le regarde partir, soupirant. Est-ce que je m’y prenais vraiment bien... ?
La nuit est bien tombée, et nous commençons à nous demander si cette auberge n’était pas une mauvaise piste. Pas grave, nous tenterions la seconde plus tard, et il ne fallait pas oublier que nous devions toujours enquêter sur Steinhäger ! Mais lorsque nous nous apprêtons à rejoindre notre amie Halfling, les choses se corsent... quand un groupe de plusieurs individus menaçants(visiblement des dockers) s’approche dangereusement d’elle, disant « Ouais, c’est là, pas d’erreur ! Une petite cochonnerie de halfling qui se cache même pas, on se la fait ! » Pas de doute possible sur leurs intentions, mais qu’ils osent la toucher !
Dame Andréalania et Dietrich sont côte à côte, et Ragnar n’est pas loin de Dame Aubeline. Allez Compagnons, montrons-leur ! Toujours dans l’idée de ne plus tuer, je ne me retiens que très peu lorsque j’empoigne par derrière l’un de ces gars, avec l’intention de l’assommer. Malheureusement, ce malotru parvient à s’échapper, et l’un de ses camarades parvient même à me blesser au torse ! AIE !!! Je saigne, mais cela n’est pas très profond, je m’en remettrai. Mais il ne l’emporterait pas dans l’Au-Delà, celle-là !
De leur côté, même si quelques couacs se passent ici et là (Je suis inquiète par les tics discrets que je constate sur le visage de Dame Andréalania après qu’elle ait raté un de ses sorts. J’espère qu’elle allait bien...), mes Compagnons s’en sortent plutôt bien, usant de leurs atouts et travaillant ensemble pour mettre à genoux nos assaillants. L’elfe parvient à toucher un qui essaye de s’en prendre à Dame Aubeline... celui-ci étant vite achevé, et avec un bras en moins, par Ragnar ! Avec un petit « Il faudrait cautériser, mais j’ai pas de feu ! » La bonne vieille méthode naine, il n’y avait que ça de vrai ! Et tandis que Dietrich se bat contre celui qui m’avait blessé, je parviens à attraper le second, et à l’écraser au sol, le mettant KO ! Tout dans les muscles !
Finalement, ayant entendu la sagesse dans les avertissements de Dame Aubeline (Malgré que l’intensité de la situation ait légèrement fait dérailler sa voix, la pauvre), et surtout devant le carnage subi par ses compères, le dernier docker survivant s’enfuit, non sans que Dietrich essaye de l’attraper pour le questionner, hélas sans succès. Victoire, et heureusement pas trop de dégâts !
Nous reprenons tous notre souffle, et j’essaye de soigner ma blessure, tandis que nous réfléchissons. Si une attaque envers notre amie marchande avait eu lieu ici... alors, logiquement, Heironymus était l’homme derrière tout ça. Mais vu les magouilles dans cette ville, autant encore jouer sur la prudence, avant de déterminer notre prochaine action...
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