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Message par Toritsuma Mer 7 Aoû 2019 - 14:50

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Message par SPX Spécial Dim 11 Aoû 2019 - 19:44

C’est le grand soir.

Je vais être présentée à la Cour d’Occitanie.

Je serai intégrée à une Coterie qui veillera sur le domaine d’Occitanie.

Il n’est pas nécessaire de donner ici mon nom de baptême. Je préfère me désigner sous le nom que j’ai pris lorsque j’ai prononcé mes vœux de Servante du Seigneur.

Je suis Sœur Mathilde. On pourrait juger, au premier regard, que je ne suis pas la plus à ma place dans une robe de nonne. C’est un jugement qui se tient. La vie m’a amenée à devenir une sœur, mais si j’ai eu quelque difficulté à m’y accommoder, c’est un statut que j’accepte pleinement, d’autant plus volontiers depuis que j’ai été éveillée au Monde de la Nuit.

Physiquement, imaginez une jeune fille d’une vingtaine de printemps, bien en chair – j’ai eu l’occasion de bien me nourrir au cours de ma vie d’antan – pas spécialement grande, avec deux longues nattes châtain, un visage rond, et un sourire chaleureux. Oui, j’aime les gens. La vie est un don de Dieu, et la non-vie de Vampire, même si elle souffre de quelques inconvénients comme l’interdiction absolue à l’exposition à la lumière du soleil, n’est pas pour moi la pire des damnations. Au contraire, c’est une preuve absolue que Dieu et Ses agents existent, et c’est même l’épreuve ultime pour atteindre Sa Félicité. En tout cas, c’est comme ça que je vois les choses. Je suis la Via Caeli, ou Voie des Cieux.

J’ai été choisie par Gentil. Ce Caïnite porte bien son nom. C’est un petit homme plein de bonne volonté et de gentillesse, d’où son nom. Il est également responsable des Élysées de Toulouse, en particulier celui du Capitole, magnifique construction flambant neuve qui, je l’espère, perdurera à travers les siècles. Grâce à son cadeau, je suis devenue une Enfant de la Nuit. Si je suis toujours fidèle au Seigneur, mon maître dans cette société est le Clan des Infants de Malkav.

Gentil m’accompagne jusqu’à l’Élysée du Capitole. Il me demande d’attendre dans une petite antichambre qui donne sur la grande salle de réception de son Altesse, la Princesse Rosana du Clan Toréador. Comme il se doit pour les Caïnites de ce Clan, préciosité, richesse et bon goût sont les maîtres-mots de ce qui m’entoure, entre ces quatre murs. Mais je reste modeste, ma présence doit être d’une utilité au-delà des simples considérations matérielles. Et je tiens à respecter le vœu de pauvreté, à défaut de celui d’abstinence (quoi, après tout, je ne suis plus mortelle, pourquoi me priver, si je tombe sur quelqu’un qui m’attire ?)

Noyée dans ces réflexions, je suis subitement ramenée à la réalité par le son de la porte par laquelle je suis entrée qui bâille de nouveau sur l’arrivée d’un individu. Enfin, je devrais dire, un individu plus un individu pourvu d’une féminité certaine. Je crois me rappeler qu’il s’agit d’une importante Dame à la Cour de Toulouse. Oui, c’est Dame Maria. Elle porte une magnifique robe aux teintes bleues et noires. Elle a été choisie par le Clan Lasombra, ce me semble. Le Clan Lasombra vient des contrées d’Italie, et est intimement lié à l’Église Chrétienne. Pas toute, j’en suis l’exemple non-vivant, mais le Pape et ses proches sont leurs chiens fidèles.

Et donc, cette Dame est accompagnée par un individu singulier. C’est un grand homme tout aussi richement vêtu, mais il n’est pas un marchand. Ou alors, les marchands portent désormais épée et cotte de mailles, et ce n’est plus ce que c’était. Mais ce n’est pas le plus notable chez ce personnage est son visage. Ou plus précisément le masque métallique finement ciselé qui le recouvre entièrement, si l’on excepte les ouvertures pour les yeux, et une petite fente entre les lèvres pour lui permettre de parler distinctement, je suppose.

Dame Maria quitte la salle, me laissant seule avec ce singulier personnage. Enfin, pas pour longtemps, car un deuxième homme franchit la porte. Alors qu’elle va se refermer derrière lui, j’ai le temps d’apercevoir le visage de ce bon vieux Renard. Renard a un nez aquilin, de longs cheveux noirs, et une expression malicieuse comme l’animal roux du même nom. Mais je sais que je n’attendrai de lui que bienveillance ; en effet, il est aussi l’Infant de Gentil, et donc c’est mon frère de sang. Et autant les frères et sœurs de certaines familles s’entredéchirent, autant tout va bien entre nous deux.

Mais revenons-en au nouvel arrivé. C’est un Vampire qui a été Étreint alors qu’il était âgé d’une trentaine d’années, courte barbe brune et cheveux bruns. Hum, il n’a pas l’air loquace. Lui aussi porte une tenue recherchée, plus recherchée que celle de l’homme masqué, même. Une épée au côté laisse à penser qu’il est chevalier. Il s’installe sur un banc, ramasse un livre sur les légendes du pays d’Oc posé sur un petit guéridon, et se met à le lire.

Je décide alors de rompre la glace.

- Eh bien, mes seigneurs, nous voilà réunis pour la même raison, je suppose ?

Ils me regardent tous les deux, il est temps de me présenter :

- Je suis Sœur Mathilde, servante de Dieu et du Clan Malkavien.

Le premier est le chevalier qui lit. Il murmure :

- Appelez-moi donc Gauthier de Faucigny.
- Bien, Sire de Faucigny. Et vous ?

C’est bien à l’homme masqué à qui je parle. Il me répond d’une voix assez rauque : « Je suis Guillaume de Naplouse, arrivé ici il y a deux ans, et je viens du Royaume de Jérusalem. » Je lui demande, fascinée subitement : « Vous avez suivi la Sainte Croisade ? »

Il n’a pas le temps de répondre : une ravissante Caïnite entre à son tour dans l’antichambre. Grande, châtain, qui porte une tiare sertie. Elle porte aussi une robe bleue, comme celle de Maria. Elle nous jette un bref regard, et s’en va.

Je réitère ma question. Sire de Naplouse répond « Oui. » Dévorée de curiosité, je lui demande avec nervosité : « Avez-vous vu Dieu ? ». Son regard se fait vitreux quand il répond : « J’ai vu la mort, la destruction, la désolation, mais je n’ai pas vu Dieu. »

Gentil vient nous chercher, ouvre la porte vers la grande salle de réception, et annonce notre arrivée. Nous nous retrouvons alors devant la Princesse Rosana en personne. Les mots me manquent pour décrire précisément la majesté, la grâce et la vertu de la Caïnite qui est assise sur son trône. Je dirai jusque que c’est une femme dans une grande robe de velours rouge qui contraste avec sa longue chevelure noire de jais. À sa gauche, un vieillard cadavérique en robe de bure. À sa droite, Maria. Et plus loin, un homme habillé comme un bourgeois qui semble s’ennuyer.

Elle prend la parole d’une voix plus mélodieuse que les chants d’oiseaux.

- Bienvenue à la Cour d’Occitanie. Je suis la Princesse Rosana. J’ai demandé qu’une nouvelle Coterie de messagers soit composée. Les trois jeunes Caïnites présents en seront la base. Je vais laisser à leurs Sires le soin de les présenter.

Gentil m’invite alors à m’avancer. Je m’agenouille devant la Princesse.

- Je suis votre très humble servante, tout comme j’ai l’honneur d’être la servante de Dieu.

Elle sourit, je lui rends son sourire. Et c’est alors que Malkav décide de mettre son grain de sel.

Sous le coup de l’émotion, je sens des légers fourmillements parcourir mes cuisses, remonter le long de mon dos, et exploser en une pantomime infâme.

Nervosité théâtrale ? Maladie musculaire ? Rien de tout cela. Simplement la présence de l’esprit torturé de Malkav, qui pousse chacun de ses Infants à éprouver une distorsion de sa psyché suffisante pour se montrer toujours gênante au possible au plus mauvais moment, cela va de soi. Certains Malkaviens sont obsédés par une série de rituels quotidiens dont la logique échappe à tout, sauf à leur mode de pensée. D’autres croient entendre les milliers de voix de leurs victimes passées chaque fois qu’ils se nourrissent. Et moi, donc, je suis secouée de tremblements nerveux déstabilisants, qui me poussent rapidement à me rouler par terre, à grogner et à écumer comme un animal.

Gentil me ramasse alors que j’ai une larme de sang à l’œil, les yeux révulsés, et que je murmure des phrases en latin, puis sans l’ombre d’une hésitation, il me fiche une taloche avant de me compresser entre ses bras. Peu à peu, je reprends pleine possession de mes moyens. Et je me rends compte de ce que je viens de faire. Alors, me jetant aux pieds de la Princesse, je me confonds en excuses.

- Je vous prie de pardonner cette regrettable perte de raison passagère, ma Dame !
- Étant donnée votre ascendance, vous êtes pardonnée. Mais j’espère que cette petite démonstration ne sera pas préjudiciable à la réussite de votre mission ?
- Le sang de Malkav a ses faiblesses, mais il a aussi ses forces, que je tâcherai de mettre à votre profit.

Pas spécialement encline à me pavaner, je regagne ma place. Le chevalier Toréador s’avance alors, et pour se présenter, déclame un poème. J’avoue que ces quelques instants me laissent pantoise. C’est une pièce à deux faces qu’il vient de lancer, et qui a atterri dans la main de la Princesse. Le texte était magnifique, mais il n’y avait aucune conviction dans la voix. Ou le contraire, la voix de Faucigny manquait cruellement d’empathie, mais la poésie textuelle fluctuait aussi magnifiquement qu’un clair ruisseau une nuit d’été. Quoi qu’il en soit, l’effort compositionnel est applaudi. Je devrais peut-être faire plus ample connaissance avec lui, qui sait ?

Ne reste plus que l’homme masqué à introduire à la Cour. Dame Maria fait deux pas en avant pour présenter son pupille, Guillaume de Naplouse, chevalier de son état. Il semble dans son élément, au milieu de ces gens de la haute. Il faut dire que son masque ne permet pas de lire ses émotions, en plus de mettre ses interlocuteurs mal à l’aise.

Une fois cette formalité passée, une petite collation est offerte, c’est l’occasion rêvée pour nous de faire un peu connaissance avec les diverses personnalités de cette Cour.

La belle femme aperçue en coup de vent passe et repasse, questionnant, s’assurant que tout aille bien. J’apprends qu’il s’agit d’Elena du Clan Toréador, la petite-fille de la Princesse Rosana. Je comprends qu’elle ait ce besoin de s’assurer que tout se déroule au mieux. Des serviteurs offrent leur poignet à tout Caïnite qui aurait besoin d’un petit peu de sang – je me rends compte qu’ils se relaient, histoire d’éviter les accidents. Mais je m’abstiens, je tâche de ne me nourrir que lorsque le besoin s’en fait réellement sentir. De toute façon, j’en profite pour le préciser, la Cour de Toulouse autorise sans le moindre mépris de se nourrir sur les animaux, et je préfère éviter à un mortel de ponctionner son fluide vital, sauf s’il me le propose de son plein gré, et encore, je n’accepterai aucune goutte de sang d’une personne qui n’est pas en âge d’enfanter.

Pendant la soirée, je repère une femme à l’apparence plutôt quelconque, mais avec une petite particularité : son visage est vaguement flou. Pas la peine de chercher bien loin l’explication, il s’agit d’un Caïnite ayant la connaissance et la maîtrise de la Discipline de l’Occultation, que j’ai moi-même commencé à apprendre gentiment. Et si cette personne s’en sert pendant une soirée mondaine, c’est qu’elle a quelque chose à cacher, comme un visage qui serait particulièrement hideux. Ce qui est le cas des descendants d’Absimillard, fondateur du Clan Nosferatu. J’avoue qu’ils me fascinent : leur apparence extérieure s’apparente à l’apparence de l’âme des Malkaviens, ce qui nous rapproche. Curieuse, je viens entamer la conversation.

Effectivement, cette personne se présente comme Hilda du Clan Nosferatu. On fait connaissance, et l’échange prend une tournure constructive. La conclusion en sera la suivante : « Mes sens ne peuvent voir ce que les vôtres peuvent distinguer, et réciproquement. Peut-être faut-il y voir une petite complémentarité ? Quoi qu’il en soit, vous devriez passer à la petite église de la rue du Chat qui Pêche, nous pourrions avoir des conversations fort intéressantes. »

Elle n’a pas eu l’air de s’y opposer, et ne m’a pas envoyée sur les roses. Peut-être effectivement une future alliée ? Nous verrons bien.

Je continue mon tour, mais alors que je cherche une nouvelle conversation, des éclats de voix résonnent derrière la double porte d’entrée. Qui s’ouvre sur un immense chevalier en armes, et armé, qui entre d’un pas ferme, suivi par Gentil, qui lui rappelle aimablement de lui confier ses armes. Le chevalier ne l’écoute même pas, et je sens qu’il va vouloir repousser mon sire d’une bourrade. Je reconnais le blason de ce malotru : il s’agit d’un ordre de chevaliers, l’Ordre de la Croix Française. Derrière lui, deux Caïnites, un homme et une femme. L’homme est en armure, beaucoup moins martiale, mais a également une épée sur le côté. Il semble aussi plus âgé. La dame porte des vêtements de voyage de bonne facture, et présente à Gentil une belle dague, comme pour la lui confier de bonne grâce. C’est une fille aux cheveux bouclés mi-longs, une peau plutôt tannée, des yeux bleus, et des tatouages de type celtique un peu partout. Curieusement, elle porte en pendentif un petit crucifix. Je la croyais païenne ? Dans son autre main, elle serre un coffret métallique.

Gentil se met devant le chevalier et exige ses armes d’un ton plus ferme. Je redoute vraiment le moment où les coups vont remplacer les mots. Le chevalier tonne qu’il veut « rétablir son honneur ». Un silence de mort s’abat sur la salle. Le chevalier sort les crocs, prêt à écraser Gentil. Soudain, Rosana se lève, et une force surnaturelle, pour ne pas dire divine, émane de sa personne pour éblouir toute l’assemblée.

- Eh bien, sire Philippe de Montargis, la Cour du Régent ne connaît-elle pas la politesse ?

Sans mot dire, cette énorme brute jette son épée au visage de Gentil, ce qui l’envoie rouler sur le marbre. Affolée, je me précipite vers mon Sire pour l’aider à se relever. L’autre chevalier laisse lui-même tomber son épée à terre.

La Princesse Rosana invite sire Philippe à donner des nouvelles de sa Cour. Celui-ci répond que le Régent a décidé de renouveler les liens entre la France et ses régions vassales. Les régions vassales doivent renouveler leur allégeance. Il fait signe à la femme aux tatouages de lui apporter la boîte de fer. Il l’ouvre, et en sort une bouteille de cristal pleine de sang.

- Vous allez boire du sang du Régent, sous témoignage de son sénéchal, Grégoire d’Aquitaine, dit-il en montrant le Caïnite derrière lui, et d’Hélène de Saint-Germain, continue-t-il en désignant la femme tatouée.
- J’ai entendu la requête du Régent, et il sera fait selon le bon vouloir de mon suzerain. Mais ce n’est ni le moment, ni l’endroit. Toutefois, comme je vous sens impatient, je m’engage à accomplir ce geste selon la bienséance, sous cinq jours.

J’appelle Renard pour qu’il m’aide à transporter Gentil à un endroit où nous pourrons l’aider à se rétablir. Au passage, il ramasse l’épée de Grégoire d’Aquitaine. Trois serviteurs nous accompagnent. Quelques minutes plus tard, un peu remis, il nous demande de retourner à la salle principale, ce que nous faisons, mon frère de sang et moi.

Je repère Philippe de Montargis. Toi, mon gaillard, tu ne perds rien pour attendre ! Ici, nous sommes dans un Elysium, et donc je ne peux rien faire, mais dès que l’occasion se présentera, je te ferai voir la Vérité selon Malkav, et j’espère qu’elle te transformera en une loque tremblante de peur !

Je suis cependant sollicitée pour une conversation privée. Dans le petit salon, outre Faucigny et Naplouse, il y a :

- La Princesse Rosana du Clan Toréador
- Dame Maria du Clan Lasombra
- Théodoris du Clan Cappadocien, un érudit qui se préoccupe des interactions entre mortels et Caïnites, tout en veillant au respect des traditions.
- Chrétien du Clan Ventrue, le représentant de la classe bourgeoise de Toulouse

La Princesse nous nomme tous les trois en qualité de messagers spéciaux, sous couvert de l’Ordre des Veilleurs, et nous demande de résoudre une question qui la préoccupe. En effet, Francesca du Clan Lasombra, la dirigeante Caïnite de la ville de Foix, n’est pas venue à cette soirée. Or, habituellement, elle ne perd jamais une occasion de briller en société, ou à défaut elle prend le temps et la peine d’excuser son absence. Ce silence n’est donc pas normal selon la Princesse.

Nous serons accompagnés par Antonin Mazères, un Gangrel qui s’est un peu isolé, et qui souhaite se resocialiser, ainsi que par les trois Français, qui s’arrêteront en route avec Elena du Clan Toréador pour faire une chasse au Bois des Hurlements, un bois infesté d’animaux-goules. Philippe de Montargis n’a pas pu résister à l’envie de chasser ces animaux. La chasse le fera patienter d’ici le jour fatidique où la Princesse devra renouveler son serment du sang.

Nous apprenons que Philippe de Montargis est du Clan Brujah. Et la Princesse Rosana semble résignée à accepter son odieuse indication. Je lui assure pouvoir faire voir un fragment de l’Illumination selon Malkav à cette sombre brute, mais la Princesse me dissuade de le faire. Nous n’avons pas besoin d’une telle démonstration d’hostilité envers un représentant d’une autre Cour. Nous prenons congé.

Je vais voir où en est mon Sire, au vestiaire. Pas de trace de lui. En revanche, l’image de l’épée de Montargis m’apparaît soudain. Mue par une intuition, je la cherche du regard dans le vestiaire, mais ne la vois point. Je devine alors que mon Sire est en train de préparer une petite blague au Brujah. Je sens mes lèvres s’étirer en un méchant sourire en imaginant les divers visages que peut revêtir le sens de l’humour de Gentil.

De retour dans la grande salle, je vois Hélène en grande conversation avec Antonin Mazères, le Gangrel qui devrait nous accompagner. Première fois que je vois un Gangrel, mais il est facilement reconnaissable à son décalage avec la civilisation. Les vêtements, l’allure générale, la négligence corporelle, tout y est. Je fais mine de le bousculer pour pouvoir engager la conversation. Mais nous n’aurons, hélas, pas le temps d’aller bien loin. Faucigny vient me retrouver et me demande de le suivre jusqu’à une petite antichambre.

Nous sommes donc tous deux avec Guillaume de Naplouse. Le Toréador fait des efforts pour communiquer avec nous, bien que ça n’ait pas l’air d’être un plaisir pour lui. Selon lui, la baronne est la seule Caïnite à Foix. Et donc, elle pourrait constituer une cible facile. Naplouse évoque alors un paradoxe : tout le monde pense qu’elle n’est pas venue à dessein, ce qui pourrait être préjudiciable à sa réputation, or ce n’est pas dans ses habitudes de ne pas venir à ce genre de rassemblement, comme l’avait remarqué la Princesse. Il est malheureusement possible que quelque chose de fâcheux lui soit arrivé…

*

La nuit suivante, des chevaux ont été préparés à notre attention. Les trois Caïnites français sont déjà prêts à partir, avec Antonin et Elena. Renard m’aide à monter, et nous partons tous ensemble. Enfin, « partir » est un bien grand mot, je suis une rate de bibliothèque, pas une fille d’action, et je manque de tomber de la selle plusieurs fois. Notre statut de membres de l’Ordre des Chevaliers du Veil nous permettra de circuler la nuit sans qu’on nous pose de question.

Pendant le chemin, Elena du Clan Toréador tente d’alimenter la conversation avec Philippe de Montargis. Celui-ci est plutôt avide de renseignements sur la Forêt des Hurlements. J’écoute discrètement, mais je discute surtout avec Hélène, la femme tatouée. Elle est arrivée récemment à la Cour du Régent, depuis quatre ans, après avoir longtemps vécu en Bretagne. Mais je sens qu’elle cache quelque chose, bien qu’elle me soutienne mordicus le contraire. Je dis alors d’un air mystérieux : « je peux comprendre, ma vie de mortelle a parfois tendance à me rattraper. » Elle se défend d’un « Ma vie de mortelle est loin derrière moi. » Je romps la conversation avec un air encore plus mystérieux, et un « Je comprends votre silence, mais si vous avez besoin de parler à cœur ouvert, n’hésitez pas à me trouver, je vous écouterai avec sincérité. » Elle fronce les sourcils, mais je ne lui laisse pas le temps de répondre, je talonne ma monture pour la faire avancer et la laisser dans l’expectative. L’appât est lancé, voyons voir si la truite va mordre.

Bientôt, nous voyons un croisement. Les Français et Elena partent d’un côté, et nous de l’autre. Antonin nous parle d’un gros hameau de sa connaissance où nous pourrions trouver refuge, le temps que le soleil honni fasse son passage dans les cieux diurnes. Nous avons encore quelques heures devant nous, mais il ne faudra pas traîner. Antonin précise qu’un chasseur de Vampires sévissant dans la région, il vaut mieux faire preuve de prudence.

Nous arrivons à un hameau nommé Gibel. Apparemment, il y a eu pendant la journée une cérémonie païenne de mariage, car à l’entrée, une tête de bouc est plantée à l’entrée. Symbole de fertilité chez les païens.

J’en profite pour préciser que je préfère faire preuve de tolérance. Même si la religion chrétienne reste supérieure aux autres, de par sa simplicité par rapport aux croyances polythéistes et sa finalité d’atteindre le Paradis en se comportant de manière vertueuse, je n’en respecte pas moins ceux et celles qui croiraient en autre chose, pourvu que cette « autre chose » ne dissimule pas de la corruption, des crimes de sang, des mauvais traitements… en particulier envers les femmes, qui, je le rappelle, sont et resteront les égales des hommes. Après tout, si le Diable peut prendre mille apparences, pourquoi pas Dieu ? Et si la puissance qui alimentait les croyances des païens était bien celle du Seigneur ? Et dans le cas contraire, Dieu accepte la présence d’autres forces, autrement Il les aurait déjà chassées de la terre !

Quoi qu’il en soit, nous devons effectivement faire attention où nous mettons les pieds : Antonin nous montre une énorme pierre à l’entrée du village. Un grand chevron orienté vers le sol est gravé à sa base. Antonin nous dit alors que c’est un symbole de loup-garou. Oups !

Les Loups-garous… Encore une preuve de l’existence de puissantes créatures mystérieuses au nez et à la barbe des gens normaux. Je n’en ai jamais vu, et je n’aime autant pas. On dit qu’un Caïnite Ancien a peu de chance de survivre à une rencontre avec l’un de ces formidables défenseurs de la Nature. Alors que dire d’une fille comme moi ? À moins que je n’arrive à reproduire le miracle de Sainte Blandine…

Nous nous éloignons de Gibel, pour traverser une forêt très sombre, et enfin nous arrivons à un petit village, Mazères, là où habite Antonin. Nous nous installons dans une cave fermée par une trappe que l’on peut verrouiller de l’intérieur.

*

La nuit suivante est consacrée à traverser la campagne. Cela fait du bien. J’aime la campagne. Un des plaisirs de ma vie de mortelle était justement de longues promenades autour du domaine familial. J’aurais dû en profiter pour apprendre à chevaucher, mais mes parents jugeaient que c’était indigne de moi. Les sots !

En fin de nuit, la plaine commence à s’accidenter, et nous distinguons les montagnes des Pyrénées, avant d’arriver à la ville de Foix. Je vois la silhouette imposante du château surplomber la ville. Quand nous arrivons aux abords de la construction, ses portes sont fermées. Faucigny nous annonce comme l’escorte du « noble Chevalier des Croisades Guillaume de Naplouse ». Alors comme ça, nous sommes les agents du Lasombra ? Voilà qui est nouveau. Personnellement, je ne sers que deux personnes : Malkav et Dieu. Alors que nous entrons, Naplouse fait d’ailleurs part à Faucigny de sa désapprobation. Nous percevons alors qu’il y a une des tours avec une fenêtre allumée. Et au pied de cette tour, à côté de la porte, est planté un drapeau castillan. Deux gardes avec une livrée de soldat de Castille montent la garde. D’après l’homme qui nous a ouvert, Dame Francesca reçoit actuellement une visite d’une autre dame de Castille, arrivée depuis quelques jours. Une « dame de sa famille », plus précisément.

Je sens qu’on nous observe. Pas les deux gardes devant la porte, mais quelqu’un d’autre dont je ne serais pas capable de déterminer la position. Qu’importe, je préviens les deux chevaliers. Naplouse s’annonce, toujours aussi dérangeant avec son masque. L’un des deux Castillans va nous annoncer, puis revient pour annoncer que Dame Francesca va nous recevoir. Nous montons les escaliers, et arrivons dans un salon.

Ce salon est richement décoré. Au fond de la pièce, une cheminée où crépite un feu qui nous éclaire sans être trop menaçant pour notre condition de Caïnite vulnérable au feu. Tout le fond de la pièce est comme tapissé d’une sorte de nuage de ténèbres. Devant ce voile noirâtre, deux chaises, chacune est occupée par une silhouette féminine dont nous ne pouvons distinguer les traits. Celle des deux qui semble plus âgée caresse la tête d’un énorme chien, allongé près d’un autre chien tout aussi énorme.

La plus jeune prend alors la parole. Elle se présente comme étant Dame Francesca. Naplouse entre dans le vif du sujet, et Faucigny tâche de mesurer les propos du Lasombra. La personne plus âgée se redresse, et je sens alors que la présence qui nous surveillait est omniprésente dans cette salle. Une voix glaciale et sifflante crève le silence mortuaire.

- Ma petite-fille est comtesse de Foix. Son domaine n’est pas lié à celui de Toulouse. Elle n’a donc pas à obéir à la Princesse Rosana.

Cette voix ancienne se présente à son tour : Carlotta du Clan Lasombra. Francesca nous demande de rassurer la Princesse Rosana sur sa situation, mais nous ne sommes pas dupes. Le ton de sa voix laisse à penser qu’elle a de gros ennuis. En effet, je viens de me rappeler qu’elle ne connaissait pas sa famille Caïnite. Le fait d’avoir son aïeule sortie littéralement de l’ombre la met sans doute dans une situation qu’elle n’apprécie pas.

Une lueur fort inquiétante point alors à la fenêtre. Dieu nous garde, c’est l’aube ! Nous devons vite trouver un endroit à l’abri des rayons du soleil ! Nous prenons congé le plus poliment possible, et descendons promptement les marches. Faucigny prend un serviteur au hasard, et lui ordonne de nous conduire à un lieu sûr. Après quelques instants de confusion – nous n’arrivons pas à nous mettre d’accord sur l’endroit – Faucigny et Naplouse sont menés jusqu’à un débarras, et le serviteur m’accompagne jusqu’à une chambre. C’est au moment où je finis de barricader la fenêtre que la torpeur du jour s’abat sur moi. J’ai tout juste l’énergie de m’abattre sur mon matelas avant de perdre connaissance.

Pendant mon sommeil, une furieuse intuition me pousse à me réveiller. J’ouvre les yeux, et les écarquille de surprise. Quelqu’un est dans ma chambre ! Je croise son regard, et lui flanque une trouille dont il se souviendra longtemps ! Il part en courant en laissant la porte ouverte. La lumière du soleil qui passe par les fenêtres du couloir m’aveugle presque ! Je pousse de toute ma volonté pour pouvoir refermer la porte. Ma dernière pensée avant de me rendormir est juste « et dire que ce cochon vient de me voir sans ma robe… »

*

Nous repartons vers Toulouse, et accélérons la cadence pour arriver à Mazères en milieu de nuit. Faucigny suggère qu’on prévienne Antonin ; une guerre paraît bien amorcée, et il vaut mieux qu’il soit au courant du fait qu’il se trouve pile entre les deux domaines qui vont s’affronter. Je ne peux pas m’empêcher de faire part de mes soucis à Naplouse. En effet, la situation commence à s’envenimer au sein des Lasombras, Clan dont il fait partie. Aussi l’assure-je de la disponibilité de mon oreille en cas de besoin. Il me répond par un léger sourire, dont je n’arrive pas à percevoir le degré de sincérité.

Une deuxième longue nuit de chevauchée s’écoule sans incident notable. Avant d’aller nous coucher, j’écris à la demande de Faucigny un message codé, en grec ancien, que seul son destinataire (Gentil) sera capable de déchiffrer, message qui sera porté à la Princesse par un cavalier mortel qui pourra chevaucher jour et nuit. Puis nous allons dormir.

*

Le lendemain soir, nous reprenons la route. En passant dans la forêt, je tombe de cheval, et me blesse plutôt méchamment. Nous continuons, et arrivons à Gibel, le village où ils avaient fêté le mariage païen. Et nous sommes alors les témoins d’un épouvantable massacre : tout le village est ravagé, le poteau à tête de bouc a été abattu, les maisons finissent de se consumer, et les villageois sont éparpillés partout. L’un d’eux est empalé à quatre mètres du sol. Une petite fille d’une dizaine d’années a une dague enfoncée dans la nuque, dont la lame lui ressort par la bouche.

Horreur. Abomination. Actes du Diable. Les seuls mots qui me viennent à l’esprit pour désigner ce carnage.

Les deux hommes restent rationnels, pour eux, c’est un piège. Si nous entrons dans le village, les Lupins le sentiront et nous tomberont dessus. Mais je ne peux me résoudre à fermer les yeux. Je veux absolument examiner les lieux, chercher et trouver un éventuel survivant ! Je descends de ma monture, et fais quelques pas vers l’entrée de Gibel. Faucigny m’ordonne de m’éloigner, mais je ne l’écoute pas. La dague ! Je veux absolument examiner la dague ! Quelque chose me dit que je pourrais la reconnaître, et trouver le responsable !

Ou je ne sais pas. J’avoue que je perds alors mes repères. En fait, mon âme ne peut alors supporter ça plus longtemps, et ni Naplouse ni Faucigny n’auront besoin de m’empêcher physiquement de courir jusqu’à l’intérieur du village, en fin de compte. Une fois encore, la malédiction de Malkav me cloue sur place, cette fois-ci pendant une longue minute.

Enfin, je reprends peu à peu le contrôle de mes sens. J’essuie les larmes de sang qui strient mes joues, remonte sur ma jument, et nous repartons en silence.

Enfin, nous arrivons aux abords de Toulouse. C’est alors que nous retrouvons Elena, Montargis, d’Aquitaine et Hélène. Les Français semblent satisfaits de leur chasse. En particulier Montargis, qui se vante d’avoir « fait un peu le ménage chez les adorateurs idolâtres », sous les rires d’Aquitaine.

Parfait. Dieu m’est témoin, ces deux fous furieux vont très vite rejoindre le Diable !

Ce ne sera pas de ma main, le Seigneur ne m’a pas donné les moyens physiques de me mesurer à deux chevaliers.

Mais je fracasserai leur esprit, comme ils ont brisé toutes les vies de ce village ! Païens ou pas, ces braves gens ne faisaient rien de mal. Il y avait des femmes et des enfants. Aucun ne méritait de mourir de la main de ces bâtards. J’en fais le serment, je m’appliquerai à leur faire éprouver ce que j’ai éprouvé, à ceci près qu’ils ne s’en remettront jamais !

Nous arrivons au château, ce qui me permet de me rafraîchir un peu la peau avant de retourner à la salle de réception. Sire Philippe de Montargis s’y trouve déjà, il est en train de s’enorgueillir de ses « exploits ». Fais le malin, espèce d’enfant de ribaude. Tu changeras de discours quand je t’aurai fait entr’apercevoir la Vérité selon Malkav !

Le Conseil pénètre alors dans la grande salle. La Princesse Rosana se lève.

- Sire Philippe, vous avez promis de m’accorder cinq soirées, elles se sont écoulées. Il est temps de respecter la volonté du Régent. Je vais donc renouer le lien du sang avec votre suzerain. Et pour cela, quel meilleur lieu que la Butte de Rangueil, au sud de la ville ? L’endroit où l’Armée de France s’est affirmée ?
- Vous me prenez pour un imbécile ? M’entraîner dans un piège, un endroit bien connu de vous, idéal pour une embuscade ?
- Je serai seule avec mon chambellan et mes trois nouveaux messagers, tous très honnêtes et droits. Est-ce que cela vous poserait problème ?

Le chevalier grogne, mais ne répond rien. La Princesse ajoute :

- La cérémonie aura lieu demain, au milieu de la nuit.

Faucigny quitte les lieux avec Hélène du Clan Gangrel. Quant à moi, je dois absolument soigner mes blessures consécutives à ma chute, et laver mon vêtement. Je décide de retourner dans la rassurance de mon église, et m’apprête à quitter la Coupole. De toute façon, je ne pourrai pas rester une minute de plus en présence de ce démon sans cornes.

Avant de partir, cependant, je vois passer Hélène de Saint-Germain, dont le moral semble avoir dramatiquement chuté. Je confirme avoir vu le résultat de cette « partie de chasse » sur Gibel. Je lui confie qu’elle trouvera en moi une alliée lorsqu’elle décidera de leur faire payer ce crime. Puis Faucigny vient me trouver. Il m’invite à m’équiper d’une arme pour la cérémonie de la nuit prochaine. Moi, une humble servante du Seigneur, armée comme une furie ? Je consens de mauvaise grâce à emporter un bâton.

Enfin, je regagne mon doux foyer. Je passe quelques temps à concentrer la force du sang des Caïnites pour faire disparaître les contusions, prépare une robe de rechange pour le lendemain, et pars me coucher.

*

Le lendemain, minuit, heure fatale, nous sommes au sommet de la colline. Une petite bâtisse de pierre abandonnée s’élève misérablement entre des arbres frêles. La Princesse Rosana, en tête du cortège, s’arrête devant Philippe de Montargis, Grégoire d’Aquitaine et Hélène de Saint-Germain.

Je reste en retrait, tous sens en alerte, renforcés par le pouvoir de l’Augure. C’est alors qu’une voix résonne directement dans ma tête. Celle de mon sire, Gentil.

« Quoi qu’il arrive, reste à l’écart ! »

Bon, je ferai ce qu’il me demande. Je n’ai aucune raison de douter de ses paroles, n’est-ce pas ?

Le rituel va commencer. Hélène approche, ouvre la boîte qui contient la fiole. Les paroles de Montargis résonnent sur la colline. C’est alors que je sens mon sang se glacer plus encore qu’il ne l’est, alors que je constate qu’une véritable marée de brume est en train de se lever du pied de la colline, et monte peu à peu. Trop absorbés par la cérémonie, les principaux protagonistes ne remarquent rien. Mais alors que Montargis brandit la fiole, un hurlement terrifiant crève littéralement la voûte étoilée.

Une vingtaine de créatures de cauchemar apparaît. Elles sont tout en muscles, en crocs, en griffes. Elles courent vers nous, et se précipitent vers Montargis, d’Aquitaine et Hélène. Le Brujah range vite la fiole et se met en position pour combattre. Rosana et Gentil disparaissent littéralement, un tour de magie de l’Occultation, sans doute. Montargis tire son épée, et son visage se décompose. En effet, si la poignée de son arme est intacte, la lame n’est plus qu’un vieux bout de fer rouillé ! Le tour de Gentil trouve là son accomplissement. Je ne peux alors m’empêcher d’éclater d’un rire dément. Je sens Faucigny me tirer vers l’arrière. Avant qu’il ne mette sa main devant ma bouche, j’arrive à crier dans sa direction : « Le Diable va dévorer ton âme pourrie, sale ordure ! »

Les Loups-Garous ne font pas de détail, ils vont vouloir tuer tout le monde. Faucigny m’ordonne de filer, je n’ai pas l’intention de lui désobéir. Je concentre la puissance de mon sang pour devenir plus agile, et je me mets à courir, à courir comme si ma non-vie en dépendait. Mais qu’est-ce que je raconte ? Ma non-vie en dépend ! Les Garous haïssent les Vampires ! Si l’un d’eux me rattrape, il me dévorera aussi sûrement qu’un loup engloutit une agnelle !

Nous traversons tant bien que mal la brume. Quand nous arrivons au pied de la colline, je me précipite dans un buisson, et fais appel à la maîtrise de l’Occultation pour être sûre de ne pas me faire voir.

Au bout d’une longue minute, l’odieux concert de cris et de coup prend fin. Les Loups-Garous dévalent la colline et se retirent au galop. Nous prenons la décision de remonter. J’angoisse à la pensée de ce que je vais voir.

Rosana et Gentil sont au sommet, sains et saufs. Avec un air de défi, la Princesse jette la fiole au sol et la brise d’un coup de talon. Derrière elle, je distingue Hélène de Saint-Germain, recroquevillée, mais toujours là, à mon grand soulagement. Mais elle est en torpeur. Gentil observe qu’il faudra quelqu’un pour veiller sur elle et lui trouver du sang. Je me porte aussitôt volontaire.

Sans afficher la moindre émotion, son Altesse Rosana articule :

- Philippe de Montargis n’est plus.

Je ne puis m’empêcher de lui répondre :

- Ma Dame, je crois que le Monde de la Nuit tout comme le Monde des Mortels se porteront bien mieux tous les deux sans cette ordure.

Elle ne dit rien, se contente de me jeter un petit regard à la fois réprobateur et désolé. Même si ma soif de justice est satisfaite, on ne peut pas en dire autant de ma sérénité. La Cour de France ne va sûrement pas rester à apprendre la disparition de deux de ses émissaires sans réagir.

Je me demande quelle sera la suite des événements ? Et quelles en seront les conséquences ?


Dernière édition par SPX Spécial le Sam 25 Juil 2020 - 23:40, édité 3 fois
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Message par Toritsuma Dim 11 Aoû 2019 - 23:39

Merci pour le résumé.
+2xps pour Sœur Mathilde
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Message par altamaros Mer 14 Aoû 2019 - 16:48

plusieurs PJ peuvent-il s poster le résumé de la même séance ?
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Message par Toritsuma Mer 14 Aoû 2019 - 17:14

altamaros a écrit:plusieurs PJ peuvent-il s poster le résumé de la même séance ?
Oh ben voui. C'est toujours mieux d'avoir différents points de vue. Smile
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Message par altamaros Ven 16 Aoû 2019 - 14:23

Me voici ce soir à Toulouse, prêt à être présenté à la bonne société nocturne d’Occitanie, après deux années passées à Carcassonne sous le tutelage de Dame Isamelle du clan Gangrel.

Je suis Gauthier de Faucigny, Chevalier de Savoie. Mon sire, Ballak, m’a étreint alors que je voyageais vers la Terre Sainte il y a maintenant quatre ans. Je ne sais ce qui lui plût chez moi pour justifier ce geste. Peut-être étais-je le plus apte à remplir la mission qu’il me confia par la suite : me rendre en Occitanie pour un travail de recherche bien particulier ...
Je me présentais donc en tant que Gauthier du clan Toréador à la comtesse de Carcassonne, dame Isamelle du Clan Gangrel. La dame de Carcassonne apprécia ma culture, mon esprit calme et rationnel et mon sens de l’organisation et me prit sous son aile.


Le Bal des débutants


Au Capitole, à Toulouse, je rencontrais deux autres jeunes caïnites avec qui il semble que je sois appelé à travailler :
Soeur Mathilde, une Malkavienne. Je ne les aime guère; ils sont souvent irrationnels et illogiques mais peut-être sort-elle du lot …
Sire Guillaume de Naplouse, un homme masqué. Une bizarrerie singulière qui ne manque pas de m’intriguer. Il me faudra peut-être enquêter.

Après quelques minutes d’attente, mes nouveaux compagnons sommes introduits dans la grande salle, dans laquelle attendent et discutent de nombreux autres vampires. J’utilise alors mon pouvoir pour observer tous les détails cachés de l’assemblée.
Je remarque ainsi divers points d’intérêt, notamment que Alexandre, infant de la princesse Rosana s’éclipse à notre arrivée (j’apprendrais plus tard qu’il existe un désaccord entre lui et sa sire sur la création de nouveaux vampires, du fait de la nouvelle religion cathare adoptée par Alexandre, intéressant … )
Afin de donner le change, je déclame un poème lorsque vient mon tour d’être présenté mais je reste incapable d’insuffler dans mon récit des émotions que je ne ressens pas. Il me faudra être prudent si je veux continuer de faire illusion mais ne pas montrer de talent artistique eut été encore davantage suspect.

La soirée est alors interrompue par un trio de vampires qui fait buryamment irruption dans la salle. Celui qui semble être le chef se présente comme Philippe de Montargis, émissaire de la cour de Paris, accompagné de Sire Grégoire d’Aquitaine et dame Isabelle de Saint-Germain. Ils semblent être venus pour obtenir la soumission de la princesse Rosana au trône de Paris, sous la forme d’une fiole de sang du régent que la princesse devra boire, la liant ainsi au régent.
Je reconnais en Philippe, un de ces usurpateurs Brujah honnis mais heureusement, je parviens à me contrôler. Il est trop exposé et très certainement trop fort et trop protégé pour que je fasse quoi que ce soit.
La princesse temporise en demandant cinq nuits de réflexion et invite la délégation à profiter de ses nuits dans la région pour se détendre. Puis la tension bien compréhensible retombe et chacun retourne à ses occupations.
J’en profite pour lier connaissance ici ou là; notamment un érudit Tzimisce du nom de Vlad avec qui je discute quelque peu. Si je veux parvenir à conjurer la malédiction qui m’empêche d’infanter, peut-être sa sorcellerie pourrait-elle m’y aider. Je note également la présence d’une sorcière Tremere mais lier connaissance avec l’un signifie être ennemi avec l’autre, il me faudra certainement louvoyer entre les deux pour obtenir ce que je cherche.

Puis les deux autres nouveaux-nés et moi-même sommes convoqués par le conseil de Toulouse pour notre première mission : La comtesse de Foix, une Lasombra nommée Francesca, infante du précédent prince de Toulouse ne s’est pas rendue à la soirée et cela est suspect. Nous sommes donc envoyés en ambassade à Foix pour comprendre de quoi il retourne.
A mon grand désarroi, Philippe de Montargis et sa suite nous accompagneront sur la première partie du chemin. Puis ils iront chasser de leur côté dans quelque chose qui s’appelle “La forêt des Hurlements”, lieu sur lequel courent diverses rumeurs.
Nous sommes accompagnés par un gangrel du nom d’Antonin de Mazères qui sera notre guide jusqu’à son domaine.

Voyage, voyage


Le lendemain soir, nous prenons la route. Il m’est pénible de cotoyer l’Usurpateur mais comme dit plus haut, il n’y a pour le moment, rien que je ne puisse faire sans risquer à coup sur la mort finale. Nous progressons et laissons Dame Elena et la délégation parisienne avant de poursuivre notre chemin.
Nous passons alors à proximité d’un petit village nommé Gibelle qui présente l’étrange particularité de montrer des signes de présence païenne. Ce dont je m’étonne. Antonin nous explique qu’effectivement ce village adhère encore aux anciennes traditions. Ceci serait sans doute pour moi une aubaine dans le cadre de ma mission mais Le Gangrel nous informe également que le village fait partie du territoire d’une meute de Garous. Voila qui est dommage; le risque n’en faudrait pas la chandelle.

Crise de Foix


Après une journée passée à Mazères, chez Antonin, nous poursuivons la route jusqu’à Foix où nous parvenons peu avant l’Aube. Nous sollicitons immédiatement audience auprès de dame Francesca.
Du premier coup d’oeil, je comprends que la situation est grave; une seconde caïnite se trouve aux côtés de Dame Francesca, entourée d’un voile de ténèbres et accompagnés de ce qui semble être deux chiens-goules à l’air féroce. Elle se présente comme Dame Carlotta, grand-sire de Dame Francesca. Carlotta nous signifie froidement que le comté de Foix n’est plus inféodé au comté de Toulouse et que Francesca n’a pas de compte à rendre. Laquelle Dame Francesca semble terrifiée.
J’analyse rapidement la situation et je me doute que mes compagnons aussi: un vampire probablement ancien et puissant, une comtesse sous l’influence et l’aube qui se rapproche. Une approche frontale est vouée à l’échec et il nous faut avant tout prévenir Toulouse.
Nous prenons congés rapidement et nous trouvons en urgence un cellier pour nous abriter et dormir pendant la journée. De son côté, Soeur Mathilde obtient une chambre. Risqué à mon avis mais c’est son problème.

Le soir venu, nous nous retrouvons pour partir au plus vite vers Toulouse. Par chance, nos chevaux sont toujours là. Dame Carlotta semble donc suffisamment confiante pour ne pas chercher à bloquer la nouvelle de sa présence ici.
Nous chevauchons rapidements jusqu’à Mazères où nous retrouvons Antonin un peu avant le matin. J’insiste pour que nous fassions parvenir un message à Toulouse par un messager mortel durant la journée afin de gagner du temps et avertir notre suzeraine au plus vite. Soeur Mathilde rédige un message en grec ancien et Antonin envoie un de ses serviteurs pendant que nous nous reposons.

Gibelle assassiné

Le soir suivant, nous reprenons la route de Toulouse et nous longeons à nouveau Gibelle. Une scène de massacre s’ouvre devant nos yeux. La population du village a été massacrée sans merci. Des indices nous laissent à penser, vu de loin, que ceux qui ont fait cela sont beaucoup plus forts que des humains. Je songe aux garous mais je ne vois aucune raison logique qui les pousserait à cela.
Soeur Mathilde insiste pour aller voir dans le village … en violant le territoire des garous. Grâce à Dieu, je parviens à retenir l’idiote inconsciente avant qu’elle n’aggrave encore la situation. Quelqu’un (un cainite peut-être) a déjà violé le territoire des Garous et ce n’est pas le moment de le violer à notre tour. Ces gens sont morts. Ce sont des mortels; ils seraient morts de toute façon un jour ou l’autre et provoquer les garous ne les ramènera pas.
Nous reprenons la route de Toulouse à bride abattue. La situation devient grave : il y avait des tensions avec Paris, puis un nouveau front s’ouvre à Foix et voilà maintenant que des Garous en colère vont entrer en scène....

Conseil en urgence

Sitôt arrivés, nous faisons notre rapport à notre princesse. Elle a bien reçu notre message et comprend la situation. De plus, elle est déjà au fait de la situation de Gibelle puisque c’est Philippe de Montargis qui a commis le massacre. Le conseil se réunit en urgence pour digérer toutes ses informations. Isamelle n’est pas présente et sa majesté m’apprend qu’elle a été chargée d’une mission. Je soupçonne immédiatement que mon mentor a été envoyée en ambassade auprès des Garous.
Une entrevue rapide avec elle par la suite me convaincra, malgré ses dénégations, de la justesse de mon soupçon. Je fais part de façon cryptique des mes craintes à mes compagnons. Je ne souhaite pas révéler les liens entre ma maîtresse et les Garous à qui que ce soit. Cela pourrait la desservir.

En ressortant de la salle du conseil, nous apercevons Philippe de Montargis, qui se vante de ses exploits devant quelques autres vampires, dans toute sa brutalité crasse et stupide de Brujah. La haine me prend à la gorge à nouveau mais je me contrôle. J’ai confiance sur le fait qu’il y aura des conséquences et qu’il ne l’emportera pas.

Isamelle reparait au capitole puis s’isole avec le conseil. Quelques minutes après, la princesse Rosana parait alors et indique à l’assemblée qu’elle renouvellera le serment d’allégeance de Toulouse vers Paris et boira le sang du Régent de Paris dans 5 nuits à la colline de Rangueil.

Montargis crie immédiatement au piège mais apprenant que seuls la princesse, Gentil et nous trois assisteront à la cérémonie, il semble se calmer. Le Brujah n’est pas le seul à soupçonner un piège. Pour moi, il est logique et évident que la princesse a un plan et que les Garous sont de la partie, je descends donc discrètement aux intendances et subtilise des couteaux en argent à tout hasard. Ce ne sont pas des armes mais cela peut ralentir un lupin suffisamment pour me permettre de m’enfuir.

La colline a des yeux


La nuit venue, nous nous retrouvons au capitole puis chevauchons, à huit vers la colline (la princesse, Gentil, les trois parisiens, mes compagnons et moi même). La butte semble déserte et tout semble se dérouler comme cela était officiellement prévu. Gentil nous souffle “Quoi qu’il se passe, tenez-vous à l’écart”. Il confirme, si il y en avait besoin, mes soupçons. Je repère du coin de l’oeil un itinéraire qui me permettrait de fuir et d’évacuer la princesse si besoin.

Rapidement alors que le brujah parle, la brume se lève et nous entoure. Je remarque immédiatement son caractère peu naturel (la brume, au sommet d’une colline ??) et je me tiens prêt à tout. Puis des hurlements de bête et des cris rauques retentissent et des formes monstrueuses s’agitent dans la brume et se précipitent vers Montargis.

La princesse et Gentil disparaissent !! Je réalise que mes compagnons et moi-même sommes désormais exposés au même titre que les parisiens. Montargis tire son épée, qui s’avère n’être qu’un morceau de métal rouillé (intéressant, je me demande comment ce tour de passe-passe a été réalisé).

J’ai conscience de mon manque de prudence mais je ne puis m’empêcher d’utiliser mes dons sur Montargis pour le gêner et l’empêcher d’utiliser ses propres dons contre les garous.
Alors que je m’apprête à fuir, Soeur Mathide crie à Montargis qu’il brulera en Enfer .. ou autre….

MAIS QUELLE IDIOTE !!!!
Comme si il y avait besoin d’attirer l’attention des Garous sur nous!!

Sire Guillaume s’enfuit et pour ma part, je songe à laisser la jeune demeurée ici mais je me doute que, dissimulée, la princesse nous observe. Abandonner un compagnon d’armes, fusse-t-elle stupide, serait sans doute mal vu. Aussi vais-je à l’encontre du bon sens et je tire soeur Mathilde par le bras avant de me mettre à courir.
Un garou apparemment confus nous donne la chasse et manque de nous rattraper, il parvient à me labourer le dos d’un monstrueux coup de griffe. Voilà ce que l’on récolte à aider ceux qui ne le méritent pas. Cela sera pour moi une leçon pour les prochaines fois où Soeur Mathilde pourra se retrouver en danger.

Heureusement nous parvenons à nous éloigner des monstres. Une fois le calme revenu, nous revenons à la colline. Les restes de Montargis et de Grégoire d’Aquitaine finissent de se disperser. Quant à Isabelle de Saint-Germain, elle semble en torpeur. La princesse brise du talon la fiole contenant le sang du régent et nous fait signe que nous devons à présent retourner à Toulouse… et que nous pouvons nous attendre à des problèmes.
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Message par Toritsuma Ven 16 Aoû 2019 - 20:15

2 XPS en remerciement.
Sinon, pour préciser, c'est Isamel pour la baronne de Carcassonne et Gibel pour le village.
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Message par SPX Spécial Jeu 12 Sep 2019 - 23:18

Deux ans ont passé depuis la rébellion de la Princesse Rosana, nous amenant en l’an de grâce 1202. Plusieurs choses se sont produites pendant cette période, que je tâcherai de restituer en première partie de ce nouveau chapitre.

Quelques jours après la Mort Ultime des deux autres crapules, j’ai appris que Sire Gauthier de Faucigny était plutôt remonté à mon égard, et disposé à me laisser crever si je remettais ma vie en danger devant lui. Il faut dire qu’il a été lacéré par un Garou en me protégeant ! Alors, je lui ai envoyé un bouquet de fleurs avec un poème signé de ma main où je l’encensais et le remerciais en dissimulant mon nom entre les lignes. Et mon frère Renard m’a dit que Faucigny a compris tout de travers, et y a vu une lettre de menaces anonyme… Moi qui croyais que les Toréadors étaient sensibles à l’art ? Je sens que gagner sa confiance ne va vraiment pas être facile. J’ai dissipé rapidement les doutes en révélant au chevalier à la Rose que le compliment venait de la Caïnite au crucifix. Cela l’a quelque peu… perturbé.

Un autre Caïnite a rejoint notre Coterie toulousaine. Il s’agit d’un guerrier Brujah du nom de Tiberias. J’espère qu’il sera plus modéré que Philippe de Montargis. Bizarrement, il est plutôt calme, d’ailleurs. Il travaille souvent avec Guillaume de Naplouse, le chevalier masqué. Par contre, je constate rapidement qu’il y a une franche inimitié entre Tiberias et Faucigny. Je préfère ne pas me mêler de ces divergences de point de vue, à moins que l’un ou l’autre me demande expressément de faire quelque chose... pourvu que… oh, et puis zut ! On verra.

Dame Francesca est toujours à Foix. J’espère qu’elle ne sera pas trop incommodée par son honorable ancêtre, la communication entre les deux femmes me paraissait plutôt maussade. J’ai appris que des moines bénédictins de l’abbaye de Cailloup (qui se trouve à Pamiers) ont vu le massacre de Gibel. Gentil, ainsi que Maria du Clan Lasombra et Hilda du Clan Nosferatu, ont été mandatés pour « remodeler » les souvenirs de ces pèlerins, par souci de discrétion.

Hélène de Saint-Germain, sortie de sa torpeur, a été prise sous la protection de la Princesse Rosana. Au fil de nos conversations, j’ai appris qu’elle a pour mentor un Caïnite du nom de Viviane, un Vampire du Clan Salubrien, paraît-il une pointure dans le Monde de la Nuit, que je ne connais pas. Par contre, à ma grande tristesse, Hélène de Saint-Germain repart en juin 1202 pour la Bretagne. Je lui promets de garder une correspondance assidue.

Durant le rééquilibrage de l’organisation de son influence sur l’Occitanie, la Princesse Rosana s’absente régulièrement quelques jours, et pendant ses absences, c’est sa petite-infante Elena qui dirige la place. Et pendant cette période, je m’occupe d’un travail de longue haleine avec sire Gauthier de Faucigny. C’est un projet aussi audacieux qu’incroyable. Les gens aveugles à l’illumination de Malkav diraient que c’est une ânerie vouée à l’échec avant même son commencement, une vraie folie. Et justement, c’est ce qui m’excite. En effet, la Princesse Rosana souhaite généraliser à tous les Caïnites un ensemble de règles qui régiraient la vie des Vampires, par-delà l’autorité des Princes, pour veiller à ne pas attirer trop l’attention des mortels. Et Elena nous demande, à moi et à Gauthier, de participer à la rédaction, relecture et correction de ce nouveau code de lois. Ma foi, c’est un grand honneur ! C’est surtout l’occasion de glisser un mot ou deux sur mes propres convictions concernant l’égalité entre filles d’Eve et fils d’Adam !

Dieu soit loué, je vais participer à l’écriture d’une nouvelle page de l’Histoire des Caïnites. Même s’il s’agit d’apposer ne serait-ce qu’une virgule, c’est une contribution déterminante ! Je me demande comment ce nouveau code de lois s’appellera. La « Grande Prudence » ? Le « Voile du Silence » ? Le « on fait semblant » ? Ce n’est pas de mon ressort, même si j’espère avoir droit au chapitre quant à la nomination finale.

Les semaines passent, et se ressemblent. Jusqu’à un certain point.

J’apprends une nouvelle qui ne me réjouit que très peu : une rumeur galope dans nos campagnes comme quoi, apparemment, il y a un loup, ou en tout cas une grosse bête qui terrorise les mortels. Des paysans auraient aperçu une énorme créature ailée, mélange entre les pires gravures de la Bible représentant Satan, et le lendemain d’un festin d’omelette aux champignons hallucinogènes. Quoi qu’il en soit, le Comte de Toulouse a demandé à Rome de l’aide, et une délégation de l’Ordre d’Inquisition va venir pour faire le ménage. Ah, la bonne nouvelle ! J’adore les inquisiteurs. Surtout l’odeur qu’ils dégagent quand ils rôtissent sur le bûcher qu’ils ont dressé eux-mêmes, poussés par les mortels las d’être effrayés par ces menteurs prétentieux, brutaux et manipulateurs.

Un soir, en patrouille avec Gauthier de Faucigny, nous croisons Agnès, une sage-femme de mes amies. La pauvrette a le visage tuméfié. Elle nous explique qu’alors qu’elle aidait une villageoise (une certaine Marion, que je sais bonne croyante) à accoucher, or son mari François l’a battue et chassée. Ce paysan suivrait une nouvelle croyance selon laquelle personne ne doit interférer au cours de la naissance d’un enfant ; si Dieu lui permet de vivre, il vivra. Dans le cas contraire, Dieu aura anticipé la venue d’un démon en puissance, et l’aura éliminé avant qu’il ne sème le chaos sur terre.

Fadaises que tout cela ! Dieu est amour, et ne permettrait jamais à une personne humble et fidèle croyante de porter en son flanc une créature de l’Enfer. Par contre, le mari a dû se faire mettre des idioties dans le crâne ! J’y reviendrai ultérieurement, en attendant, nous devons absolument nous rendre sur place, et arranger la situation. Je demande à la sage-femme de rentrer se reposer chez elle, pendant que nous nous rendons à la ferme de François.

Quand nous approchons, je reconnais Dana, la sœur de Marion, qui sort de la maisonnette. Dana nous dissuade d’une voix affolée de partir. Confiante, j’avance. Au passage, nous passons tous deux devant l’étable, et nous voyons avec surprise un âne qui porte un linge rougi autour du cou.

Les cris de la pauvre Marion parviennent à mes oreilles à travers le bois de la porte. Quand je frappe, c’est un François furibond qui ouvre et qui m’ordonne de m’en aller. J’ai beau lui dire « La paix du Seigneur soit sur votre foyer, brave paysan », il m’envoie bouler. Faucigny, par contre, l’impressionne. Apparemment, François respecte davantage la puissance musculaire que le raisonnement de l’esprit. Enfin… heureusement, Dieu soit loué, rien de fâcheux n’est arrivé, et j’aide sans problème Marion à mettre au monde un petit garçon. Je lui promets d’organiser moi-même le baptême dans les prochains jours.

Nous nous apprêtons à repartir vers le domaine. Pendant que je repasse ma cape, j’en profite pour réfléchir à tout ça. La religion des « Parfaits » commencerait donc à infecter notre domaine. Allons bon ! Entre l’Inquisition, la bête mystérieuse, on avait besoin de ça !

C’est alors que Faucigny remarque un petit détail auquel je n’avais pas prêté attention : Dana est vêtue comme pour un deuil. Il questionne : apparemment, son mari Baptiste serait parti dans la forêt pour ramener du bois il y a plusieurs semaines, et n’en est pas revenu, ce qui est très mauvais signe, évidemment. Serait-ce lié à cette fameuse bête ? Un oiseau du Diable ? En tout cas, ce serait une monstrueuse créature qui a dernièrement mordu l’âne. Faucigny vérifie pendant que je bénis la maison, à la demande de Dana.

Nous passerons ensemble les trois nuits suivantes à rester près de la ferme de François pour surveiller les lieux. L’enfant se porte bien. C’est déjà ça. Le troisième soir, enfin, Faucigny repère quelque chose de louche qui guette la ferme, à l’abri des regards. C’est un homme visiblement exténué, qui porte des vêtements de paysan, tout sales et dépenaillés. Il tente de fuir à notre vue, mais le Toréador n’a aucun mal à le rattraper. Il s’agit bien de Baptiste, le mari de Dana, qui surveillait la demeure. Il aurait été attaqué par une « créature du Diable », un homme aux traits animaux, qui l’a attaqué et fait boire son sang ».

Il faut se rendre à l’évidence, le Monde des Ténèbres compte depuis peu un nouveau membre. Un Vampire a Étreint ce pauvre homme, et le gros problème est qu’il l’a fait sans autorisation de la Princesse. D’ailleurs, il ne s’est même pas occupé de son éducation à la société Caïnite. C’est grave. Nous le ramenons à Elena. Celle-ci le fait mettre en cellule, et nous explique ce que je craignais : l’un de nous doit prendre sous sa responsabilité ce Baptiste pour l’éduquer, ou bien il devra être détruit. Je ne me sens pas encore l’âme d’une Dame ou une Mentor, encore moins vis-à-vis d’un Caïnite d’un Clan autre que celui de Malkav. Faucigny suggère de poser la question à son mentor, Dame Isamel de Carcassonne. Elle pourrait être la plus à même de s’en occuper. Ou alors, Antonin ? Comme la suite ne dépend pas de moi, je retourne à mon église. La nuit suivante, Faucigny m’annoncera une bien triste nouvelle : comme personne n’a voulu s’occuper de l’éducation de Baptiste, il a été éliminé selon les lois des Caïnites. Par lui. Hélas, les lois Caïnites doivent être respectées. Je prie Dieu qu’Il veuille bien accueillir en Son giron l’âme souillée de ce pauvre hère.

*

Enfin, nous voilà arrivés au point que j’appellerai le « moment présent ». Une nuit, en effet, je sens l’appel d’Elena, auquel je réponds docilement. Nous sommes reçus par sa Magnificence, Tiberias, Faucigny, Naplouse et moi-même, et nous donne des informations graves : apparemment, des templiers menés par un certain Philippe de Beaucaire sont en route vers Gibel et l’abbaye de Cailloup. Il semblerait que, malgré les précautions prises par Maria et Hilda, les événements survenus à Gibel il y a deux ans refassent surface. Beaucaire est un chasseur de Vampires notoire. Allons bon ! Il va falloir qu’on s’occupe de régler définitivement son cas. Ce n’est pas tout : une femme, Marie d’Avignon, l’accompagne. C’est la veuve de Louis d’Avignon, un noble de la région d’Avignon, elle serait très versée dans les arts de la broderie et de la voyance. Ah vraiment ? Comme ça se présente bien, le Clan Malkavien adore jouer avec les forces spirituelles.

Faucigny souhaite piéger Beaucaire à l’abbaye. Il me demande de préparer un poison qu’il mettra sur sa lame. Je le fais, puis nous partons.

Nous passons à Gibel. Une grande croix a été érigée, avec des bouquets de fleurs accrochés dessus. Nous arrivons à Mazères, le domaine d’Antonin. Tibérias fait sonner la cloche, ce qui provoque l’ouverture de la porte par un serviteur à moitié endormi. Il nous dit que son maître a disparu. Selon ses dires, il y a deux jours, un chevalier en armure avec une toge est venu avec une dame et des hommes d’armes. Ils ont « déterré un démon qui a pris feu, et le contremaître est devenu fou et s’est jeté sur le chevalier et il s’est fait trucider ». J’ai bien peur qu’Antonin du Clan Gangrel soit définitivement hors de portée de l’Illumination, et que sa Goule l’a rapidement rejoint. Nous dormons sur place.

*

Le lendemain soir, nous reprenons la route. En chemin, Sire Tibérias et Sire Guillaume de Naplouse nous apprennent les noms des trois templiers qui accompagnent Philippe de Beaucaire. Il s’agit de Germain de Troyes, Edouard de Poitiers et Louis de Nevers. Et ces gens-là ne sont pas des plaisantins. Même s’ils n’ont jamais eu directement affaire à eux, mes deux compagnons de Coterie ont participé aux mêmes croisades, et ont eu vent de leurs méthodes plus que radicales.

Pendant le trajet, hélas, je tombe de la selle de Gauthier de Faucigny. Je suis obligée de consommer une bonne part de vitae pour m’en remettre. Enfin, nous arrivons à Pamiers. Un peu plus loin apparaît l’abbaye de Cailloup, entourée d’un muret de pierres. Des feux sont allumés dans la cour, des tentes montées, des gens patrouillent. La croix des templiers flotte sur le drapeau de la tente centrale. Ils sont donc bien sur place.

Nous sommes à cent mètres de l’abbaye. Sire Tibérias souhaite partir « en chevalier hospitalier », sur sa monture, au pas. Naplouse le suit sur le même rythme. Et pourquoi pas ? Ce genre de ruse peut marcher, pour peu que nos deux camarades en rade de came puissent tenir le rôle de frères d’armes. Je reste en retrait avec Faucigny, et tous deux allons faire le tour pour pouvoir entrer dans l’abbaye. Je fais alors appel à la puissance du sang de Malkav pour étouffer tous les sons autour de moi. Nous réussissons à franchir le muret. L’une des tentes semble plus gardée que les autres. Faucigny m’explique de manière aussi froide que logique qu’il faut tuer tous les occupants de cette tente pendant leur sommeil.

Je sens que le Seigneur va être particulièrement furieux. Mais il me promet de finalement les neutraliser sans les tuer, comme je le demande. Il a l’air convaincant, je maintiens ma bulle de silence pendant qu’il entre dans la tente. Je reste à faire le guet. Une minute plus tard, il ressort, un sourire serein aux lèvres. « Je les ai neutralisés, ils sont attachés ». Un bref examen grâce aux sens aiguisés de l’Auspex me fait détecter la forte odeur de sang. Sale pourriture de menteur ! Mais ce n’est ni le lieu, ni le moment pour dire quoi que ce soit, et de toute façon, quelque chose d’encore plus grave attire notre attention : un cri d’alarme en latin. Il semblerait que nos deux camarades aient été repérés !

Déjà, j’entends le fracas des armes. Je vois un des gardes lâcher les chiens vers l’entrée principale de l’abbaye où se battent furieusement nos deux alliés. Un geste dans sa direction, et son humeur flegmatique se trouve décuplée, au point qu’il en devient complètement apathique. Le monde entier pourrait s’écrouler autour de lui qu’il ne remuerait même pas un orteil. Puis je cherche à coups de regards frénétiques la prophétesse. Je ne repère personne qui ressemblerait à une prophétesse. Ni une personne qui serait une prophétesse à l’intérieur sans paraître parée comme une prophétesse. Ni une… enfin, bref, le lecteur de ce carnet aura compris. Guillaume de Naplouse et Tibérias se battent comme des démons contre les principaux templiers du camp – je reste incapable de nommer ces derniers. En revanche, mon œil est attiré par un spectacle bien singulier : l’un des soldats qui se battent contre Tibérias bouge anormalement lentement : ses mouvements sont lents, larges, comme retenus, mais larges. Le temps semble s’écouler bien plus longtemps que lui. L’ancien chevalier hospitalier en profite pour tourner les talons et filer avec un ricanement dément. Il court surnaturellement vite.

Guillaume de Naplouse se bat désespérément contre deux des templiers. J’ai alors l’idée vicieuse d’attiser au plus fort la colère de l’un de ces deux attaquants. Ainsi, il va avoir tellement la rage qu’il va perdre tout sens du raisonnement.

On rompt le combat, on part dans l’obscurité. Le campement sera plus en alerte. Je fiche une baffe à Faucigny. Il reste de marbre. Maintenant que j’y pense, pour un Toréador, il me semble bien peu émotif…
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Message par Toritsuma Ven 13 Sep 2019 - 8:57

1 xp* pour le résumé, SPX Spécial

* c'est proportionnel aux xps distribués pour la session
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