Les Autres

Les Neuris existent dans la France occulte, c’est vrai. Mais ils ne sont pas seuls. Voici un premier aperçu des différents acteurs de ce monde.


Neuri sans meute et meutes rivales

La meute des personnages n’est pas seule au monde et les Neuris ne sont pas un peuple uni et pacifique. Des solitaires, souvent chassés de leur propre meute, errent ici et là à la recherche d’une nouvelle meute ou simplement de quoi survivre un autre jour. Si ce sont souvent de pauvres hères ayant vécu une vie de drames, il peut également s’agir de criminels. Les Neuris n’étant pas faits pour la solitude, l’absence de Chasse collective et de Lien de Meute pèsent terriblement sur le Loup comme sur l’Homme. En conséquence, la plupart des Solitaires connaissent des troubles du comportement.

Pour toutes ces raisons, un Solitaire est rarement bien considéré lorsqu’il met les pieds sur le territoire d’une meute et aura tout intérêt à marcher sur des oeufs. Si, parfois, certaines meutes essaient de se comporter avec plus de tolérance et d’humanité, il faut convenir que cela reste une exception.

La meute des personnages est seule sur son territoire, si l’on excepte les éventuelles intrusions de Solitaires. Néanmoins, d’autres territoires peuvent être attenants ou proches. L’entente avec ces meutes voisines peut-être bonne ou, au contraire, à couteaux tirés. Les meutes rivales seront souvent attentives au moindre signe de faiblesse pour revendiquer un bout de territoire ou bien pour s’octroyer de nouveaux potentiels, des enfants descendants du peuple Neuri et potentiels futurslycanthropes. Il est aussi possible qu’une meute ait soif de conquête et veuille briser ses voisines pour les absorber.

Parfois au contraire, une entente cordiale régnera entre deux meutes, soulignée par une alliance voire un mariage.


Les âmes-doubles

Parmi les créatures qui vivent cachées dans la société des hommes, certaines sont proches, par leurs origines, des Neuris. Il s’agit de créatures qui, elles aussi, abritent deux âmes, une première, humaine et une seconde, animale. Ces âmes doubles sont des descendants de peuples anciens qui ont décidé d’adopter les attributs d’un animal totem suite à un puissant rituel.

Il est intéressant de constater qu’en de nombreux endroits du globe et de l’histoire, des communautés ont eu la réputation d’abriter de puissants sorciers ou shamans. Très régulièrement, on prêtait à ces magiciens le pouvoir de se changer en animal.

Ainsi, les Vouivres sont implantées en France depuis des siècles au sein de la famille Lusignan. Leur tradition fait état d’un rituel magique accompli par la puissante sorcière Mélusine, conférant les attributs du Serpent aux femmes de sa famille aristocratique et à leurs descendantes.

On peut également citer les Dames Blanches, ces sorcières capables d’unir leur âme avec celle de leur familier, une chouette effraie, qui ont inspiré la légende urbaine de ces auto-stoppeuses fantomatiques au bord de nos routes.

Dans les espaces sauvages les plus reculés et nos montagnes, la France abrite aussi des Basajaunak, des âmes-ours. Amoureux des traditions et prompts à la colère, ce sont des créatures qu’il vaut mieux ne pas déranger.

D’autres âmes doubles existent de par le monde mais le caractère exotique de ces créatures et la faible probabilité d’une rencontre avec les Neuris français nous a conduit à les aborder plus succinctement.


Les Incarnés

Parfois, sans crier gare, de nouvelles créatures apparaissent. Comme leur nom générique l’indique, les Incarnés sont des incarnations de légendes locales, du folklore d’une région ou d’un site précis, qui prennent possession des hommes de manière totalement imprévisible, quel que soit l’âge ou le sexe du possédé. Seul paraît compter le lien que ces infortunés possèdent avec la culture locale ou le site légendaire.

L’origine de ces apparitions de plus en plus nombreuses reste inconnue. Ogres, faunes, goules ou ankous, entre autres… Ces possessions effacent presque totalement l’esprit de l’humain, ne gardant que le nécessaire pour survivre dans le monde moderne.

Contrairement aux âmes doubles, ces créatures semblent tenues de pratiquer régulièrement un rituel, parfois sanglant, pour s’ancrer dans notre monde, sous peine de disparaître. Ces routines dépendent de la nature de la légende qui a donné naissance à la créature. Étrangers à ce monde, les Incarnés n’ont pas les siècles d’expérience des communautés de change-formes pour s’intégrer discrètement au milieu des humains, sans parler d’un aspect physique parfois dérangeant.

Certains Incarnés parviennent toutefois à former de véritables petites communautés en marge de la société humaine et à vivre sans poser trop de soucis. Ceux qui sont trop déviants pour y parvenir disparaissent en général discrètement, que ce soit par l’action d’une meute ou de chasseurs humains.

Pour protéger leur territoire et les leurs, poussés par les menaces à peine voilées des Luparis (voir plus bas), il arrive que les Neuris prennent en charge ces Incarnés sur leur territoire, d’une manière ou d’une autre. Dérapages et violence ne sont hélas pas à exclure.